A une époque indéterminée, dans le Sud de la France, Emmanuel, maire d’un petit village et propriétaire du château de Malevil, se rend dans sa cave afin de lire tranquillement une lettre de son fils parti en Australie. Il est alors interrompu par quelques concitoyens accompagnés du pharmacien et du vétérinaire, qui souhaitent lui soumettre un problème d'aménagement local. Sont également présents : Momo, un jeune homme un peu attardé, et La Menou, sa mère, servante du domaine. Soudain, une terrible et bruyante déflagration les projette tous à terre, détruisant une bonne partie du cellier d’Emmanuel. Une chaleur insupportable s'abat alors sur les lieux. Tout ce remue-ménage cesse curieusement quelques minutes plus tard. Les rescapés restés longtemps sans rien dire commencent à émerger et se décident à sortir pour constater l’étendue des dégâts. Dehors, tout n’est que ruines et désolation. Nos "miraculés" vont alors devoir s’organiser pour survivre et apprendre à vivre ensemble. Mais sont-ils les seuls survivants de ce qui apparaît être une explosion nucléaire ?
Ainsi, à la suite d'une formidable explosion atomique, six hommes et une femme, uniques survivants cloîtrés dans la cave d’un vieux château, vont tenter de reconstruire leur monde en ruines après avoir exploré l’extérieur. Hébétés dans un premier temps et confiant à Emmanuel, ancien maire de la ville, le soin d’être leur leader naturel, nos rescapés sont incapables de savoir s'ils sont les seuls survivants de leur commune, de leur pays, voire même de leur planète. En attendant de le savoir, ils apprennent à se réorganiser en une microsociété harmonieuse. Ils reconstruisent les habitations comme ils le peuvent, plantent des récoltes, parquent les animaux qui par chance étaient encore en vie. Certains répertorient tout ce qui est récupérable, comme les médicaments, d’autres bricolent, comme Colin qui essaie de fabriquer un émetteur. Un jour, Momo retrouve dans une grotte Cathy, une jeune fille devenue aveugle qui ne tarde pas à trouver sa place au sein de notre petit groupe commençant à trouver ses marques. Peu à peu, ils vont reprendre goût à la vie et redécouvrent le sens des mots amitié et solidarité.
Premièrement, c’est l’un des seuls films de genre français de l'époque, ce qui mérite d’être souligné et même d’être encouragé, face à un cinéma français populaire.
Deuxièmement, ce métrage nous offre un casting original. Avec Michel Serrault en maire devenu leader du groupe des pacifiques, Jacques Villeret dans le rôle de l’attardé de service (comme toujours) , Jacques Dutronc dans la peau du mec posé et courageux et enfin lJean-Louis Trintignant dans le rôle du dictateur fou Fulbert.
On peut d’autant plus se réjouir que l’on avait rarement vu au cinéma des décors post-nucléaires prenant racine à la campagne, c’est plutôt une vision urbaine de la chose qui nous avait été donnée de voir auparavant dans de nombreux métrages. Et rien que pour ça, "Malevil" est singulier et se démarque des productions de ce genre où les paysages apocalyptiques ruraux sont très peu abordés.
Certes, l’action est prévisible dès lors que Fulbert entre en scène et l’on tombe alors facilement dans le mélodrame et le pathos. Toutefois, la conclusion est très satisfaisante dans le sens où elle soulève des questions essentielles sur le sort des survivants tout en nous laissant dans l’expectative.
Autre sujet intéressant mais ô combien intrigant, le titre : "Malevil". Doit-on comprendre la ville du mal? Ou bien prendre ce titre pour la combinaison de deux mots de langues distinctes mais voulant dire la même chose: "mal" (en français) et "evil" (en anglais)? Qui sait?
La campagne devient donc ici le terreau d’un combat politique où deux forces vives se disputent le pouvoir. Ce film va donc au-delà des clivages méchants/gentils propres à ce genre de métrages et amène ainsi le spectateur à se poser de vraies questions. C’est en cela, alors, que réside sa grande force. Une curiosité à découvrir donc pour ceux qui auront la chance de tomber dessus , ce qui n’est pas gagné !
source : horreur.net
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