"Votre mission si vous l'acceptez..." : la formule est dans toute les mémoires. Personne n'est passé à côté des aventures de Jim Phelps. Le 14 mars dernier, avec Peter Graves, son interprète, s'est éteint tout un pan du patrimoine « sériephile ». En son temps, Mission Impossible dama le pion au plus britannique des agents secrets qui triomphait au cinéma ! Retour sur cette série culte.
1966 : le contexte de l'époque intéresse aussi bien le septième art que la petite lucarne. Entre la guerre froide et la guerre au Vietnam, rien ne va plus Outre-Atlantique. Les scénaristes s'imprègnent de ce climat et pondent des projets. Bruce Geller propose à la Paramount de réaliser une série d'agents très spéciaux, et ce, en réponse à l'agent 007 qui s'installe progressivement dans le cœur des cinéphiles.
Cette série d'espionnage est d'un genre tout à fait nouveau : le héros n'est plus un solitaire, ni une personne de terrain, mais une équipe. Une équipe composée de plusieurs agents, tous spécialistes dans leur catégorie, travaillant pour le gouvernement et plus précisément pour une division ultrasecrète : l'IMF (Impossible Mission Force) chargée de missions dites impossibles. Une division (dont le nom de code gouvernemental est US ALPHA 716 CHARLIE) qui opère dans l'ombre à l'insu de tous car en cas d'échec, le Département d'Etat niera avoir eu connaissance des agissements de ces agents non-officiellement couverts.
C'est en 1967, quand la saison 1 est diffusée pour la première fois sur la deuxième chaîne, que les téléspectateurs français découvrent cette équipe atypique : un cerveau, Dan Briggs, un spécialiste en électronique, Barney Collier, un roi du déguisement, Rollin Hand, une séductrice, Cinnamon Carter et un homme à tout faire, Willy Armitage. Au bout de 28 épisodes, Steven Hill doit quitter la série pour des raisons personnelles. Et c'est à ce moment-là qu'il sera remplacé par l'inoubliable Peter Graves qui fera de Jim Phelps un personnage incontournable. La série va connaître son âge d'or. La scène d'ouverture avec le magnétophone qui s'autodétruit et le générique de Lalo Schifrin propulseront la série américaine au rang de série culte dans le monde entier.
Mission Impossible saison 1
Une construction sans faille
Chaque épisode repose sur la même structure : Jim Phelps reçoit des ordres de mission transmis par une voix enregistrée sur une bande magnétique qui s'autodétruit. Une fois réunie, son équipe traquera dictateurs, hommes d'affaires véreux et terroristes. Pourtant, si le schéma structurel est répétitif, chaque épisode fonctionne parfaitement grâce à un suspense bien équilibré autour d'une intrigue solide. Filmée en couleurs, avec une photographie impeccable et une mise en scène des plus épurées, Mission Impossible se révèle d'une implacable efficacité.
Le découpage témoigne d'une précision visant à capter l'essentiel et offre la même forme de suspense. Certes, ils vont réussir mais comment vont-ils s'y prendre ? Chaque épisode est rythmé par l'accompagnement musical de Lalo Schifrin soigneusement dosé en fonction des moments stratégiques et des points d'orgue émotionnels. Autre élément de succès : les gadgets et plus particulièrement les masques pour permettre aux membres de l'équipe d'usurper l'identité des bad guys. Cette astuce scénaristique permet d'élever le niveau d'intensité dramatique de manière très subtile.
Sept saisons et 168 épisodes plus tard, Mission Impossible a réussi à s'imposer en véritable série culte. Au fil des ans certains acteurs quittent l'aventure (Martin Landau et Barbara Bain délaissent l'IMF dès l'arrivée du nouveau producteur Douglas S. Cramer dont le but est de serrer les budgets jugés trop coûteux), d'autres la rejoignent (Leonard Nimoy et Lesley Warren) et certaines stars s'invitent (Martin Sheen, Robert Conrad...). En 1973, les producteurs jugeant les coûts de production trop importants décident de mettre un terme au tournage.
En 1988, Peter Graves reprit le rôle de Phelps pour deux saisons dans Mission Impossible, vingt ans après mais sans grand succès. Le cinéma prendra le relais en dénaturant quelque peu le concept initial, et la personnalité de Jim devenu, sous les traits de Jon Voight, un traître ! Certains fans verront là une autodestruction programmée.
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