RETOUR A L'ACCUEIL

mardi 29 juin 2010

ALAIN CHABAT, l'interview (Shrek 4)


Propos recueillis par Gilles BOTINEAU

EXCESSIF.COM (ex dvdrama)


C'est la quatrième fois que vous interprêtez le personnage de Shrek pour le cinéma. Vous ne vous lassez donc pas ?

Non ! (Il sourit)

Qu'est-ce qui vous séduit chez lui ?

Son évolution... Et surtout, je le prendrai très mal s'il avait une autre voix d'un seul coup. Je me sentirai blessé, vraiment... (Il se sent presque mal à l'aise, puis, se ressaisit). Mais sinon, oui, son évolution. Il est de plus en plus humain. Il se construit de film en film, et on le voit combattre tout ses démons. C'est très intéressant à suivre, et donc, à interprêter.





"J'ai la même couleur de peau que Shrek, tout dépend du moment de la journée..."



C'est un personnage avec lequel vous avez des affinités ? Vous ressemble-t'il quelque part ?

Bah, déjà, on a la même couleur de peau, ça me paraît évident ! Après, tout dépend du moment de la journée. (Il rigole). Au delà, je pense que... (Il s'apprête à dire « non » puis réfléchit quelques instants) Oui ! En fait, oui. Bizarrement, je le comprend, j'ai une véritable empathie avec lui.

Comment aborde-t'on l'interprêtation d'un tel personnage ? Votre jeu est assez différent de celui réalisé par Mike Myers. Qu'avez-vous cherché à apporter, depuis le début jusqu'à aujourd'hui ?

Franchement, je l'ai fait totalement inconsciemment. Lors du premier, j'ai proposé cette voix-là, sans vraiment réfléchir, je ne sais pas pourquoi. C'est une voix que DreamWorks a accepté en tout cas. Du coup, je suis resté sur celle-ci. Bien sûr, au fil des épisodes, il y a eu quelques modifications, car à l'origine, je n'avais vu que dix minutes du film, donc forcément après, mon regard a évolué sur le personnage. J'ai découvert de nouvelles choses sur lui et j'ai tenté de l'interpréter tel que moi je le voyais. C'est effectivement assez différent de la prestation de Mike Myers, qui lui donne un accent... presque écossais, je trouve. Ce qu'il faut, c'est avant tout retrouver la sincérité ainsi que les différentes strates que Mike Myers met dans sa voix. Pour moi, c'est un acteur incroyable, et j'essaye de me mettre à son niveau... Il faut aussi savoir que l'on a des indications de jeu sur chaque réplique, et c'est très important. Par exemple, « Ici, Shrek est ennervé, mais pas seulement, il y a aussi un peu de tristesse en lui... Quant à sa colère, il l'adresse plus à lui-même qu'à l'Âne... ». Voilà, ce genre de choses. Et effectivement, tu l'entends dans le travail de Mike Myers. Donc, tout cela, il faut aussi le prendre en compte, en affinant l'ensemble avec sa propre personnalité. C'est passionnant comme exercice.




Si l'on ne vous avait pas proposer le personnage de Shrek, quel est celui que vous auriez rêvé de faire ?

(Sans hésiter) Kung Fu Panda ! Je l'adore...

Et au sein de la saga Shrek ?

Ah ! Et bien... Le Chat Potté. Evidemment. Mais il doit être dur à jouer...

Pouvez-vous nous en faire une petite interprêtation ?

(Alain Chabat s'exécute avec grand plaisir, reprenant la célèbre réplique « Nourris-moi, si tu oses... », l'accent en prime. Il se reprend soudainement). Non, finalement, je crois que j'aurai raté le casting... (Il sourit).





"J'ai rencontré Mike Myers..."




Pour en revenir à Mike Myers, ce n'est pas la première fois qu'un film vous lie. Du temps des Nuls, vous aviez géré avec vos complices la version française de Wayne's World. Est-ce qu'un jour on peut espérer une vraie rencontre Alain Chabat-Mike Myers sur grand écran ?

Il y a quelques années, j'avais vendu les droits de Didier à Miramax. Et j'avais rencontré Mike Myers, justement, pour lui proposer le rôle-titre. Et puis finalement, cela ne s'est pas fait. Mais c'était une super rencontre. Une vraie, pour le coup. Malheureusement, on en est restait là.

Pourtant, on vous a vu en 2009 dans La Nuit au musée 2, sous les traits de Napoléon. Votre carrière américaine n'est-elle donc pas lancée ?

Non, c'était juste une expérience. Je n'ai aucun but à ce niveau-là. J'aime passionément Ben Stiller et tout ce qu'il fait, donc j'étais très content de me retrouver au milieu de cette aventure. Je suis simplement allé faire le casting, et tout s'est très bien passé puisqu'ils m'ont pris. Cela suffit à mon bonheur. Pour le moment.




Shrek n'est pas votre seule expérience en terme de doublage. Vous avez aussi interprêté un dragon à deux têtes dans Excalibur, l'épée magique (en 1998, ndlr). Est-ce un exercice qui vous séduit véritablement ?

J'adore l'animation en général. Peu importe le style, la nationalité... Mais actuellement, je n'ai pas de nouveaux projets. Et puis je préfère laisser passer un peu de temps, à cause de mon ami Shrek, car sinon, j'aurai l'impression de le tromper, je pense... Alors peut-être que si l'on me propose quelque chose d'aussi bien, ou de totalement différents, j'accepterai, très certainement même.





"La fin de Shrek. Un petit pincement au coeur..."



Luc Besson développe actuellement de nombreux projets animés en France (Arthur et les Minimoys, Un monstre à Paris...). Cela ne vous tente-t'il pas vous aussi d'en produire un, notamment par le biais de votre boite, Chez Wam ?

Oui. Le problème, c'est qu'il s'agit d'un travail de malade mental. Il faut donc être sûr de son histoire, de ses personnages... et puis y aller ! Pour l'instant, je ne tiens pas à me lancer là-dedans. Ceci dit, j'avais un tout petit peu commencé avec la série Avez-vous déjà vu... ?. Des épisodes courts et totalement absurdes. Ce fut une légère incursion dans le monde de l'animation, même si on en a fait 150. Je m'étais déjà éclaté à faire ça. On verra, par la suite.

Shrek 4, il était une fin... Dernier épisode. Cela vous attriste-t'il ?

Oui, bien sûr, un petit pincement au coeur, mais il continuera d'exister, quoi qu'il arrive, à la télévision, en DVD, Blu-Ray... Et je suis ravi d'y avoir participé.

Depuis quelques jours, on parle à nouveau du Marsupilami. Le tournage commence d'ici la fin de l'année, sous votre direction. Avez-vous de nouvelles informations à nous fournir ?

C'est un peu prématuré. Je viens tout juste de trouver l'animal. Je n'en dirai donc pas plus...

Propos recueillis par Gilles BOTINEAU

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire