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lundi 2 mai 2011

SAUL BASS s'affiche au cinéma

Saul Bass est un graphiste américain, né le 8 mai 1920 à New York, dans le Bronx, et mort le 25 avril 1996 à Los Angeles. Célèbre pour son travail dans le domaine cinématographique, il a collaboré avec les plus grands réalisateurs, à la fois pour la création de génériques et pour la conception d'affiches.



Saul Bass révolutionne le générique de cinéma. D'une fonction purement informative et légale, il donne à celui-ci une dimension narrative et artistique, réalisant de véritable courts-métrages qui font partie intégrante du film en tant qu'œuvre. Bass souligne la thématique visuelle et dramatique du film, expose le caractère des personnages1 :

« Mon idée de départ était qu'un générique pouvait mettre dans l'ambiance et souligner la trame narrative du film pour évoquer l'histoire de manière métaphorique. Je voyais le générique comme une façon de conditionner le public de façon à ce que, lorsque le film commence, il ait déjà un écho émotionnel chez les spectateurs. J'étais convaincu que le film commence vraiment dès la première image. »

La qualité originale de Bass réside dans sa capacité à identifier le détail qui résume à lui seul le film et à le restituer de manière graphique et moderne. Pour Scorsese, ces créations sont « une image emblématique, reconnaissable instantanément et immédiatement liée au film ».

C'est cette approche très graphique (avec une prédominance des lignes, des formes découpées et d'une typographie brisée) qui marque la rupture avec les habitudes en vogue. L'affiche de L'Homme au bras d'or délaisse toute représentation de la star Frank Sinatra qui incarne le rôle principal, un parti pris très osé qui marque le début d'une nouvelle ère aussi bien dans le domaine des affiches que dans celui des génériques. Progressivement, les séquences créées par Saul Bass se diversifient et délaissent les éléments graphiques pour intégrer d'autres moyens tels que des photographies (Spartacus), des animations (Le Tour du monde en quatre-vingts jours, 1956) ou des séquences filmées (La Rue chaude).

Par la suite, les génériques explorent une autre voie et s'intègrent à la narration en se situant dans la continuité du récit. Le générique intervenant au tout début du film, Saul Bass imagine ce qui a pu exister avant les premières images filmées par le réalisateur (ce qu'il nomme « the time before »). Il montre les instants ou les mois précédant le début de l'action afin de renforcer le contexte comme dans Grand Prix de Frankenheimer1 :

« Dans ce cas, j'ai traité les instants juste avant un grand prix de Monaco. Je m'intéressais à ce qui se passe durant les préparatifs de la course. La tension. L'anxiété. Les petits ajustements techniques et gestes nerveux que vivent les pilotes. »

Martin Scorsese dira de lui1 :

« Ses génériques ne sont pas de simples étiquettes sans imagination - comme c'est le cas dans de nombreux films - bien plus, ils font partie intégrante du film en tant que tel. Quand son travail apparaît à l'écran, le film lui-même commence vraiment. »


source :
wikipedia

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