RETOUR A L'ACCUEIL

jeudi 8 septembre 2011

UN AGENT TRES SPECIAL


AlloCiné a rencontré l'interprète de Ducky: l'occasion de revenir sur la personnalité de l'attachant médecin légiste mais aussi sur la longue carrière d'un comédien surprenant...

AlloCiné : Quelle a été votre première expérience marquante en tant que comédien ?

David McCallum: Je jouais le prince dans « King John » de Shakespeare et j’ai réalisé à ce moment là que j’étais très heureux sur scène. J’étais un enfant timide, et quand on permet à un enfant comme moi d’évoluer dans un milieu sécurisé, où les gens vous aiment, on se sent comme à la maison, on n’a plus aucun souci.

Et vous avez aussi beaucoup étudié la musique…
David McCallum:Oui je me suis retrouvé à jouer dans un orchestre philarmonique et j’en étais absolument incapable, j’étais perdu, c’était terrifiant et je me suis rendu compte que ce n’était pas l’endroit où je devais être. J’ai continué un peu mais avec un instrument de musique, il est nécessaire de beaucoup pratiquer. Il faut beaucoup de discipline. Donc je me suis tourné vers le théâtre.

Est-ce vrai que vous êtes l’un des premiers comédiens britanniques à avoir étudié « La Méthode » de Lee Strasberg (NDLR : technique d’interprétation dans laquelle l’acteur doit puiser dans ses propres émotions)?

David McCallum: Non, pas celle Lee Strasberg. J’étais à l’Oxford Playhouse avec de nombreux acteurs britanniques très talentueux quand « La Méthode » de Lee Strasberg est apparue. Et en réaction, nous avons décidé de créer notre propre méthode, que nous avons appelée Dotem et il y avait trois règles : Apprends ton texte, Parle clairement et Sois toujours à ton avantage (rires). Et donc nous nous moquions de « La Méthode ». C’était quelque chose de merveilleux pour beaucoup d’acteurs, mais nous trouvions ça ridicule. On ne pouvait pas faire ça sur scène.

Vous êtes né en Ecosse et avez vécu en Angleterre. Pourquoi êtes vous parti vous installer aux Etats-Unis ?

 
David McCallum:J’ai quitté l’Angleterre quand le gouvernement est devenu socialiste. J’ai toujours appartenu au mouvement conservateur et je me sens plus indépendant aux Etats-Unis, malgré tout ce qui a pu se passer dernièrement. Ma mère avait même voté socialiste et quand je lui ai demandé pourquoi, elle m’a expliqué qu’elle aimait le changement. Je n’ai pas pu supporter ça et je suis parti pour le Grand Ouest.

En 1963, vous avez fait partie du casting de « La Grande Evasion », qui, avec le recul, a un peu des allures de blockbusters pour l’époque. L’avez-vous ressenti de cette manière ?

David McCallum:
Oui absolument. Je me souviens du moment où, avec toute l’équipe, nous avons vu le film pour la première fois. Il y avait une foule immense, beaucoup de photographes et nous nous sommes assis, le rideau s’est ouvert et c’était un grand spectacle merveilleux.
Puis vous avez tenu l’un des deux rôles principaux de la série « Des Agents très spéciaux » où vous jouiez un espion russe. Il est d’ailleurs parfois fait référence à la série dans "NCIS"…

David McCallum:Oui et je déteste ça !

Vraiment ?

David McCallum:Oui, les gens adorent la fameuse réplique de Gibbs quand on lui demande à quoi ressemblait Ducky quand il était jeune et qu’il répond « A Illya Kuryakin » (NDLR : le personnage joué par David McCallum dans Des agents très spéciaux). Je n’aime pas trop quand on mélange tout.

 
Comment vous étiez-vous retrouvé à jouer un espion russe ?

 
David McCallum:(NDLR : avec un accent russe) C’était pendant la guerre froide. C’était une toute autre époque et les relations avec les russes n’étaient pas au beau fixe pour les Etats-Unis. Je suis tombé récemment sur un épisode, dans lequel jouait mon ex-femme, et j’ai eu l’impression de regarder un très très vieux film.

 
Steven Soderbergh serait actuellement en train de développer un remake de la série au cinéma. En avez-vous entendu parler ?

 
David McCallum:Tout ce que je sais, c’est qu’il n’est pas le premier à vouloir adapter la série. On avait d’ailleurs parlé à un moment de Quentin Tarantino. Mais ça ne se fait jamais. Et j’ai l’impression que Des agents très spéciaux était un peu la première série de ce genre, avec un duo d’espions, le contexte politique, les Etats-Unis contre l’URSS. Mais depuis, ce modèle a été pris et repris de manière beaucoup plus intéressante à la télévision et au cinéma et je pense qu’il serait très difficile de refaire la série aujourd’hui.

Qui verriez-vous bien reprendre votre rôle ?

David McCallum:J’ai entendu que George Clooney était sur les rangs, et je trouve ça très drôle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire