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dimanche 23 octobre 2011

OUVEA

La sortie du film de Mathieu Kassovitz "L'Ordre et la Morale" sur les événements d'Ouvéa est suspendue sine die après le désistement du distributeur local, ont annoncé le réalisateur, qui se dit "choqué" et son producteur, Nord-Ouest Films.

"L'unique exploitant de salles de cinéma en Nouvelle Calédonie ne souhaite plus à ce jour diffuser le film, estimant que celui-ci +attise les rancoeurs+ et +affaiblit les forces du consensus+", écrivent-ils dans un communiqué à l'AFP.

Le film devait sortir en salle à Nouméa le 16 novembre, comme partout en France, rappellent-ils.

Ils annoncent par conséquent "la décision de reporter" les avant-premières prévues à Ouvéa le 29 octobre et au centre Jean-Marie Tjiabou à Nouméa le 30 "afin de dédramatiser la situation et de résoudre intelligemment cette problématique".

"Nous ne comprenons pas une telle décision qui remet en cause la diffusion du film au sein de la population calédonienne dans son ensemble" poursuivent-il. "Le film n'a pas été fait dans un objectif polémique, nous nous sommes attachés à ne pas suivre un point de vue partisan mais au contraire à respecter la réalité et la douleur des parties en présence", insistent Mathieu Kassovitz - qui interprète également à l'écran le capitaine Philippe Legorjus, négociateur dépéché par le GIGN - et son producteur Christophe Rossignon.

Mathieu Kassovitz, qui se trouvait jeudi à Nantes pour y présenter son film, s'est déclaré "choqué" par ce rebondissement et a évoqué des "pressions politiques".

"On s'est battu dix ans pour faire ce film, personne n'a réussi à nous empêcher et tout à coup le dernier maillon de cette chaîne cède, c'est impossible... Ce serait très fort s'ils arrivaient à censurer un film au dernier moment", déclare-t-il, visiblement abattu, dans une vidéo en ligne sur le site du quotidien Presse-Océan. Sans préciser qui il vise.

"L'Ordre et la morale" relate les événements d'avril 1988 quand 30 gendarmes sont pris en otages par des indépendantistes kanaks et la médiation avortée du capitaine des gendarmes d'élite.

L'assaut donné par l'armée fera deux morts chez les militaires et 19 parmi les Kanaks, dont cinq au moins sont décédés après l'assaut.

Le scénario est inspiré par le récit du capitaine Legorjus dans "La Morale et l'action".

Son réalisateur et son producteur soulignent que "le film a été montré à de nombreux officiels kanak et caldoches, à de nombreuses personnalités politiques et coutumières locales, à des militaires, des gendarmes, aux familles des victimes", kanak et gendarmes.

"Tous reconnaissent le rôle que le film pourrait au contraire jouer dans le dialogue et le consensus entre les parties vers la réconciliation", assurent-ils: "Nous pensons que ce Film est utile et contribuera au devoir de mémoire", ajoutent-ils

source
morandini.com

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