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mardi 10 juillet 2012

ARRETE DE RAMER




Il y a quelques mois, Michel Galabru était invité sur le plateau de France télévision pour la promo de sa pièce de théatre, un reportage lui a été consacré avec beaucoup d'extraits de films, les plus populaires ainsi que quelques nanars et dieu sait qu'il en a tourné et il ne s'en est jamais caché.

J'avais été etonné de sa réaction sur le plateau à la fin du reportage. Il affirmait qu'il n'avait jamais tourné dans le film "ARRETE DE RAMER T'ATTAQUES LAFALAISE"...
Une relecture déjantée du Cid, l'oeuvre de Pierre Corneille.
L'action du film se déroule trois siècles après celle de la pièce.
Effectivement, après quelques recherches sur internet, je sais pourquoi ce titre ne lui disait rien. En effet, le titre du film était

 «qu’il est joli garçon l’assassin de Papa !»



voici l'explication trouvé sur : http://www.ralentirtravaux.com/lettres/sequences/quatrieme/cid/cid-fourest.php

Lecture analytique du poème de Georges Fourest*


Un poème inspiré du Cid

Ce poème intitulé «Le Cid» est un sonnet (un poème composé de deux quatrains et de deux tercets). Il développe un épisode de la célèbre pièce de Pierre Corneille quelque part dans l’acte II, c’est-à-dire après que Rodrigue (qui n’a pas encore ce titre du Cid) a tué en duel le comte de Gormaz, le père de Chimène. C’est donc à un moment de deuil que le récit poétique, rédigé au présent, commence :

Le palais de Gormaz, comte et gobernador, est en deuil […]



Un poème parodique

Le sonnet reprend l’histoire du Cid, mais pour s’en moquer. C’est donc un texte comique, et plus précisément parodique. En effet, la parodie s’appuie sur un texte de référence (ici Le Cid de Corneille) pour en rire. La parodie se reconnaît aux éléments qu’elle reprend d’un autre texte (Le palais de Gormaz, Rodrigue, le Cid, Chimène, etc.), et aux effets comiques qu’elle en retire.



Les effets du comique

Le comique, ici, naît du contraste entre les deux quatrains et les deux tercets. Cette opposition est soulignée par la conjonction de coordination «mais» de la troisième strophe. D’une part, dans les deux premières strophes, tout n’est que deuil et noirceur. Cela est exprimé en un langage relativement soutenu en tout cas tragique et poétique : la périphrase évoquant la mort du comte («pour jamais dort couché sous la pierre»), la proposition subordonnée au vocabulaire recherché («dont le sang a rougi la rapière»), les yeux de Chimène qui «regardent, sans rien voir, mourir le soleil d’or» évoquant un autre poème célèbre, etc. De nombreux termes sont en rapport avec le noir et le deuil : «dort», «Le soir tombe», «en voiles noirs», «sans rien voir».

Inversement, et après le «mais, dans les deux dernières strophes, la lumière jaillit du regard amoureux :

«Mais un éclair, soudain, fulgure en sa prunelle»

Chimène qui n’était que tristesse, douleur et deuil, qui ne voyait plus la beauté du monde («le soleil d’or») s’éveille de nouveau à la vie.

Ce sont les sentiments de la jeune fille qui la tirent de sa torpeur, ce que souligne l’assonance (répétitions de sons vocaliques) du vers 11 :

«Impassible et hautain, drapé dans sa capa»

On imagine que cette répétition de «a» imite les soupirs (cf. l’avant-dernier vers) que pousse «la plaintive Chimène», que l’on imagine béate d’amour. Cela est évidemment tout à fait contradictoire avec les véritables sentiments du personnage cornélien, qui pousse l’honneur jusqu’à réclamer la tête de celui qu’elle aime. Cependant, le poème s'appuie sur un sentiment bien réel : «Dedans mon ennemi je trouve mon amant», avoue Chimène à Elvire dans Le Cid.

Le poème s’achève alors sur des paroles rapportées qui constituent la chute du poème. Une chute est une fin surprenante. Elle a recours à un langage courant qui provoque la surprise :

«qu’il est joli garçon l’assassin de Papa !»



Cette chute montre que la beauté physique du «héros meurtrier» (c’est un oxymore, une alliance de mots) prévaut sur ses actes, sur l’assassinat d’un père. Chimène est devenue un personnage superficiel, dénuée d’honneur, dont on peut rire.



*Georges Fourest est un écrivain et poète français né à Limoges le 6 avril 1867 ou en 1864 (selon les sources) et mort à Paris le 25 janvier 1945.

Il suit des études de droit à la faculté de Toulouse, puis de Paris, mais n'exerce pas son métier d'avocat (se déclarant lui-même « avocat loin la Cour d'appel »). Fréquentant les cercles symbolistes et décadents, il collabore à plusieurs revues. Il se targue de pouvoir « incague[r] la pudeur » et « convomi[r] le bon goût »1.

Il est l'auteur de deux recueils de poèmes, nourris des œuvres de grands auteurs (Corneille, Racine, Hugo), parodiés de manière burlesque, voire gaillarde. Il se place ainsi dans la lignée de Rabelais et des poètes du début du XVIIe siècle (d'Assoucy, Saint-Amant, etc.)





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