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mardi 12 février 2013

MICHEL GALABRU parle de Louis de Funes



Actuellement à l'affiche de La Femme du boulanger au théâtre, à Paris -, dans le mythique Gendarme de Saint-Tropez. Il interprète l'adjudant Gerbert face à un Louis de Funès déchaîné, en maréchal des logis Cruchot. À 90 ans, l'acteur garde une énergie de jeune homme...





Interview pioché sur http://tvmag.lefigaro.fr



Michel Galabru, les rôles entre de Funès et vous étaient-ils fixés ainsi dès le départ ?

En fait, Pierre Mondy devait jouer mon personnage. Mais il était pris ailleurs. Quant à moi, j'ai accepté pour toucher un chèque. Il faut bien vivre ! Des amis m'ont dit : « Tu ne vas pas tourner cette connerie ? ». En fait, l'idée était bonne et Louis de Funès en a fait le succès. Il a créé un Français moyen, veule, qui devient arrogant et méchant quand il est puissant.

Connaissiez-vous Saint-Tropez ?

J'y étais allé une première fois avec ma femme. Elle y tenait absolument, car, à l'époque, on en parlait beaucoup, on voyait Brigitte Bardot dans les journaux. Cela faisait courir le Tout-Paris. Nous étions hors saison et je me suis emmerdé comme un rat mort. La « faune » m'avait beaucoup déçu : c'était du toc ! Puis nous rentrons à Paris, je suis très heureux d'être délivré de cet endroit, quand je reçois un message du metteur en scène, qui m'envoie mon texte et me dit : « Tu pars demain à Saint-Tropez ! ».

On dit que Louis de Funès était exigeant et qu'il était difficile de tourner avec lui...

Je m'insurge contre ça ! C'était un homme timide, charmant et extrêmement complexé. Il ne jouait pas la vedette et traitait tout le monde comme son égal. Les gens du métier qui ont travaillé avec lui peuvent en attester. Il a parfois été maladroit avec des journalistes qui l'ont fait passer pour un con. Mais tout le monde l'aimait.

Vous jouez le boulanger Aimable dans la pièce de Marcel Pagnol. Est-ce difficile de reprendre un rôle créé par Raimu au cinéma ?

Bien sûr. Pagnol, après la mort de Raimu, voulait adapter sa pièce au théâtre et m'avait demandé de la jouer. J'avais refusé en lui disant que je n'étais que « l'orteil de Raimu ». Puis Jérôme Savary me l'a proposé en 1985. Terrorisé à l'idée de faire du Raimu, je suis arrivé à la générale sans avoir ouvert mon texte. Savary n'a rien dit et tout s'est bien passé. La version 2012, mise en scène par Alain Sachs, part en tournée en novembre.

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Propos recueillis par Gilles Boussaingault

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