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lundi 1 juillet 2013

MARIUS ET FANNY


Daniel Auteuil signe une nouvelle adaptation de la célèbre Trilogie de Marcel Pagnol.


Pourquoi ce désir de vous confronter à la fois à Pagnol comme réalisateur et à Raimu en tant que comédien ?

Daniel Auteuil : Franchement, je ne me suis confronté à personne à part à moi-même. Je voulais retrouver le plaisir de la relation avec Pagnol. Les pièces sont faites pour être jouées. Quand je joue un Molière, je n'ai pas l'impression de me confronter à Molière et à tous les acteurs qui l'ont interprété. Si Raimu était encore vivant aujourd'hui, on jouerait peut-être ensemble.

Quel peut-être le message de "Marius" aujourd'hui ?

D.A : Il est vrai que la situation des jeunes gens aujourd'hui a changé. La naissance hors mariage n'est plus une catastrophe comme dans les années 30. Encore que dans certains milieux ça reste un problème. Mais ce n'est pas vraiment le propos du film. Le message de Pagnol concerne surtout les valeurs et leur transmission. Qu'est ce qui fait un père aujourd'hui, quelle est sa place. Et ça ne change pas beaucoup. César essaie de communiquer à son fils l'amour des choses de la vie et surtout lui permet de pouvoir partir. Tous les jeunes ont envie de partir loin de leur parent malgré tout l'amour qu'ils leur portent. En allant loin, on croit qu'on va tout changer mais les liens restent. Même nous qui avons quitté, qui sommes allés à Paris pour faire notre métier d'acteur. C'est aussi une formidable histoire d'amour entre deux jeunes gens qui s'aimeront toute leur vie même s'ils ne la passeront pas ensemble. C'est en cela que Pagnol est universel et intemporel. La question de la modernité ne se pose pas. Marius et Fanny parlent de nous.


Quelle est la part d'adaptation par rapport à la pièce originelle ?

D.A : L'adaptation se situe dans une espèce de gravité qui n'existait pas. J'ai enlevé certains détails, j'ai ajouté quelques scènes comme celle où Panisse rencontre Marius juste avant son embarquement et lui tape sur l'épaule. J'ai voulu aussi sortir du bar de la Marine chaque fois que cela m'a été possible.

Vous avez joué Ugolin avec Berri, vous avez déjà réalisé "La fille du puisatier", vous avez grandi à Avignon. Vous rappelez-vous votre première rencontre avec les textes de Pagnol ?


D.A : Je suis né 30 ans après la Trilogie. Déjà Pagnol a donné à la Provence son identité. Les mots qu'on entend, qu'on dit, ça vient de lui. Ensuite, j'ai découvert au Festival d'Avignon certaines de ces pièces. Mais je n'avais pas encore conscience de la portée universelle de son oeuvre. On le prenait pour un auteur régionaliste. Quand je suis arrivé à Paris, j'ai commencé à lire Pagnol et Giono. Et un jour à Paris, on m'a proposé Jean de Florette quand j'étais prêt.

l'intégralité de l'interview est disponible ici : voir le lien ci dessous :


source
Jacques Corot
http://www.laprovence.com/article/loisirs/2425829/daniel-auteuil-marius-et-fanny-parlent-de-nous.html


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