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mercredi 27 novembre 2013
Venantino Venantini parle de Georges Lautner
Comment avez-vous fait la connaissance de Georges Lautner?
Venantino VENANTINI. - Je l'ai connu pendant la merveilleuse période des coproduction franco-italiennes. En ce temps-là, on s'échangeait facilement des metteurs en scène et des comédiens. Même un grand comédien comme Bernard Blier a bénéficié de cela. Je me souviens qu'il a travaillé, par exemple, avec Mario Monicelli.
Comment avez-vous rejoint le casting des Tontons?
Pour Les Tontons flingueurs, je me souviens que mon agent m'a dit que Georges Lautner tournait un film avec Lino Ventura et qu'il cherchait un Italien, grand et jeune. Sincèrement, je ne savais pas qui était Lautner. Mon agent m'a dit: «Va à Paris et ne discute pas». Dès mon arrivée dans sa troupe, j'ai compris que c'était un mariage entre lui et les acteurs. C'était une sensation incroyable.
Vous êtes arrivé à la comédie, un peu par hasard…
Moi, tu sais, je suis peintre. J'ai fait les Beaux-Arts, à Paris, quai Malaquais, entre 1958 et 1960. Je suis né peintre. En réalité, au début, j'ai fait de la figuration pour des films américains comme Ben Hur, Quo Vadis, Cléopâtre, les péplums de la Cinecitta, pour me faire un peu de sou, parce que j'étais un étudiant fauché. Bianca, la sœur du réalisateur Alberto Lattuada qui était directrice de casting, me dit: «Laisse-moi quelques photos car, de temps en temps, il y a des metteurs en scène italiens qui vont à Paris chercher des comédiens». Pietro Germi (Divorce à l'italienne) me propose un rôle. Je refuse en disant que ça ne m'intéresse pas. Il était furieux. En 1960, c'est Francesco Rosi qui vient me proposer un film. Je lui réponds: «Merci beaucoup, moi, je suis peintre». Quand il m'a dit que le tournage était à Tahiti, j'ai dit oui. La suite, tu la connais.
Quand vous tournez Les Tontons, avez-vous le sentiment de participer à un film culte?
Pas du tout! En plus, Les Tontons, c'était mon premier film. Je n'avais aucune expérience cinématographique. Personne n'avait le sentiment de faire un chef-d'œuvre. C'est ça qui est drôle. On s'amusait énormément. Lino Ventura, il a fait ce film malgré lui. Lui, tu sais, c'était un type très sérieux. Un mec d'acier, de métal, un genre de Jean Gabin. Pendant le tournage, on rigolait sans arrêt, mais on pensait jamais que ce film aurait un tel succès.
Lautner vous a donné un de vos plus grands rôles dans Galia...
Galia, c'est un peu le double visage de monsieur Lautner. C'était un homme, qui agissait avec son cerveau et son cœur. Il savait inventer des scénarios comiques, comme il savait traiter des sujets plus sociologiques.
En réalité, il adorait sa bande de copains: Maurice Fellous, Claude Vital, vous-même…
Oui, il croyait à l'amitié. Quand sa femme est morte, il est venu chez moi, à Rome. Je l'aimais énormément. À part le cinéma, nous étions vraiment amis. J'ai connu sa maman (Renée Saint-Cyr, NDLR) qu'il adorait. Il m'invitait toujours chez lui à Grasse. Comme je cuisine assez bien, il me disait de venir pour faire une grande bouffe pour lui et ses potes. Jean-Paul Belmondo venait souvent. Aujourd'hui, Georges me manque énormément.
http://www.lefigaro.fr/cinema/2013/11/26/03002-20131126ARTFIG00524-l-un-des-derniers-tontons-flingueurs-se-souvient-de-lautner.php
Willis
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