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jeudi 7 juillet 2016

CHRISTOPHE LAMBERT parle de SUBWAY


Vous vous imposez comme acteur hollywoodien, et pourtant vous restez en France.
Dans la foulée de Greystoke, vous enchaînez « Parole et musique » et Subway de Luc Besson

J’ai  obtenu le rôle de Parole et musiques avant que  Greystoke ne sorte en salles. Une fois le film de  Chouraqui  terminé,  Luc me propose Subway  Entre-temps  « Greystoke » était sorti et quand je finis  Subway je signe « Highlander »


Cette subite Lambert-mania  vous grise-t-elle ?
Je ne peux pas dire que c’était désagréable, je me suis aperçu tout de suite du pouvoir incroyable de cette gigantesque machine qu’était le cinéma. On se dit qu’il faut surtout bien rester les pieds sur terre, prendre du recul. Il y avait moi, Christophe, et l’autre Christophe, la star de cinéma.  Je n’ai jamais confondu l’un et l’autre. La starisation qu’engendre la promotion, les photos, les magazines, je jouais le jeu parceque j’avais la conviction de servir le public. Je me disais « peut être qu’ils veulent en savoir plus sur le film, qui je suis, mais après, je redevenais le Christophe banal , de la même façon qu’entre « action » et « coupez »,  je suis un autre mec.


Comment abordez-vous  Subway ? Vous pressentiez le potentiel de Luc Besson ?
Déjà  son premier film, « le Dernier Combat »m’avait beaucoup impressionné. La manière  de filmer, de faire beaucoup avec peu de moyen. Oui, sa mise en scène était plus aboutie que la moyenne, on voyait que ce mec allait devenir un poids lourd. Ce qui était super avec « Subway »,c’est que nous avions tous entre 26 et 30 ans, des acteurs , l’équipe technique. On travaillait sérieusement mais avec la décontraction, la vitalité de la jeunesse. Nous nous marrions comme des mômes à l’école.


Même avec Adjani, qui à l'époque était la première  star avec laquelle vous tournez ?
Franchement, je ne voyais pas la différence. Ces gens-là  sont normaux vous savez. Ou on connecte humainement, ou ne se connecte pas. La notoriété ne change rien àl’affaire. Quand j ai  rencontré Isabelle, on s’est dit bonjour ça a bien fonctionné tout de suite. Comme avec 
Sean Connery sur « Highlander ». Ou mon pote De Niro. On s’est  rencontré dans un taxi qui nous emmenait voir Terry Gilliam. On se dit bonjour, on monte dans la voiture. Comme de Niro est un mec trés timide, on s’est échangé des banalités  pendant 30 secondes et on s est tus pendant deux heures. Mais chez Gilliam, il s’est un peu décontracté.  Plus tard à New York, pendant la promo de « Subway »  je lui passe un coup de fil. De Niro me propose de passer le voir. Ca me génait un peu, j étais avec  Besson qu’il ne connaissait pas.  « Pas de problème , passe avec lui ». On arrive dans un restau, De Niro était là  avec Pacino qui nous  ramenait en voiture  à la fin de la soirée. Vous imaginez ? c’était une hallu complète. Tout ça pour dire  qu’ils auraient très bien pu nous snober, becter dans leur coin. Avec le temps, je me suis aperçu que le niveau des gens de ce métier était lié à leurs qualités  humaines.  A un moment donné  les gens prétentieux dérapent  toujours

En 1986, vous remportez le césar du meilleur acteur pour « Subway ». La reconnaissance de vos pairs vous évoque-t-il les premiers applaudissements qui vous avaient tant grisé à 12 ans ?
J’ai dédié ma récompense à mon frère, je lui devais beaucoup de choses, dont une partie de mon identité artistique. Il était assez lunaire, dans son monde, il peignait, jardinait, Aujourd’hui, il est mort d’un cancer des os. Enfin voilà, A ce moment précis, j’ai pensé à lui, je n’avais rien préparé, c’est sorti comme ça.  En quittant la scène, j’ai réalisé que je n’avais pas remercié Luc Besson. Je m’en veux encore aujourd’hui.

Vous ne regrettez pas non plus d’avoir refusé le rôle de Jacques Maillol dans le Grand Bleu ?
Il faut replacer les choses dans leur contexte. D’abort, j’ai beaucoup travaillé sur le grand bleu, On plongeait avec Luc Besson, avec les dauphins, c’était super excitant. Et puis je me suis dit  que j’avais déjà tourné le grand bleu en tournant Greystoke. Au lieu d’un singe, on me collait un poisson ! La prochaine fois ça sera quoi ? un phoque, un chien, une vache ? j’adore Luc, on est pote ,on a le même univers, mais non, je ne le sentais pas. Je ne voulais pas devenir Alain Bougrain-Dubourg du cinéma.


Source 

http://tempsreel.nouvelobs.com/cinema/20120714.CIN8155/christophe-lambert-quand-j-ai-signe-highlander-je-parlais-anglais-comme-l-inspecteur-clouzot.html

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