n 1992, Bill Murray et Harold Ramis sont connus du grand public pour leurs rôles de ghostbusters dans SOS Fantômes (1984) et sa suite (1989). Le premier est déjà auteur de nombreux scénarios (dont ceux des deux films en question), et est passé trois fois derrière la caméra pour signer des comédies un peu benêtes : Le golf en folie (avec Bill Murray), Bonjour les vacances (avec Chevy Chase) et Club Paradis (avec Robin Williams). Mais rien ne permet de présager que les deux hommes livreront avec Un jour sans fin l'un des meilleurs films des années 90. A peu de choses près, l'étincelle aurait pu ne pas se produire : Ramis hésita entre différents acteurs (Steve Martin, Tom Hanks, Chevy Chase, John Travolta) avant de se résoudre à confier le rôle principal à Bill Murray, et leurs conceptions opposées du scénario les amena à se fâcher gravement à l'issue du tournage.
Incontestablement, l'histoire présente des allures de conte. A la manière du Scrooge de Charles Dickens (dont Bill Murray a d'ailleurs incarné une version moderne dans Fantômes en fête), Phil est un homme seul qui n'aime personne, enfermé dans un réseau de certitudes dont la plus tenace est la croyance que personne ne mérite son attention, son respect ou son affection. Ce caractère résolument asocial fournit au film ses ressorts les plus comiques : confronté au surnaturel de sa situation, la première réaction du héros (une fois la panique passée) est d'en profiter comme un gros sagouin, en pur égoïste jouisseur.
Si le cynisme laisse progressivement la place à la morale, ce n'est pourtant pas pour satisfaire la norme hollywoodienne en dépit de tout bon sens : passé par une phase de dépression, le héros réalise petit à petit que son bonheur passe par celui des autres, et qu'il ne tient qu'à lui de transformer sa journée pourrie en journée de rêve. Il apprendra également que séduire une femme n'est pas une science exacte... Après avoir traversé une incroyable série de gags explorant impitoyablement les limites du concept de la journée sans lendemain.
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