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jeudi 23 juin 2016

Quand la VHS a tué le CED

VHS kills the CED Stars
source : http://super-mystery.over-blog.com
Bienvenue dans l'époque cruelle de la guerre des formats de la fin des 70's et du début des 80's.
Avec le temps et la nostalgie de la VHS, on aurait tendance à ignorer que le format disque était répandu bien avant l'avènement du DVD. Pour donner un mini-vertige temporel, on peut rajouter que la technologie du disque laser a été inventée par David Paul Gregg et James Russell en 1958. Avant même le premier album des Beatles !
Plaçons-nous dans le contexte. Accrochez-vous, l'exposé risque d'être un poil technique.
Le 12 décembre 1972, la première projection presse du système DiscoVision de MCA se produisit à Universal Studios. Sept minutes de clips présentant des films de la firme furent projetés à des invités du monde entier.
La disponibilité au niveau du grand public se fit en 1978. Jaws "MCA DiscoVision" fut ainsi le premier film LaserDisc commercialisé en Amérique du nord.
Le magnétoscope et le lecteur de disque arrivèrent sur le marché presque au même moment. La guerre des standards débuta.

Au tout début des années 80, les formats Video Home System (JVC), le LaserDisc (RCA Corporation) et Betamax (Sony) se firent une concurrence acharnée. La VHS sera la norme de la décennie ; le LaserDisc, en retrait, survivra jusqu'à l'arrivée du DVD.
Si le LaserDisc, même s'il n'a jamais eu le succès de la VHS, bénéficie toujours pour les vieux routards d'une certaine nostalgie (à juste raison, il faut le dire, mais cela demanderait un autre article d'expliquer pourquoi), un autre format a presque disparu des mémoires américaines, à part chez les rétronautes : le CED (Capacitance Electronic Disc), le vidéo-disque de RCA. Il est donc plus juste de parler de "RCA CED" que de "RCA SelectaVision Videodisc", puisque le terme "SelectaVision" a aussi été utilité pour des magnétoscopes (ce serait trop facile sinon). Et par n'importe lequel par ailleurs, puisque le 23 août 1977, RCA lança le SelectaVision VBT200. Le premier magnétoscope VHS disponible pour le marché grand public.
Mais rembobinons un peu la bande (ou remettons le disque plutôt).
Les recherches concernant un format videodisque commencèrent en 1964 pour la compagnie RCA. En 1972, la société était capable de produire un prototype de disque contenant 10 minutes de vidéo en couleur. Après 17 ans de recherche et développement et grâce à 200 millions de dollars dépensés depuis les premiers travaux, le premier lecteur de disque vidéo de RCA fut enfin présenté en magasin.
Le lecteur DEC SFT100 sortit le 22 mars 1981 ainsi qu'une cinquantaine de films. Le son était mono et il n'y avait pas de télécommande fournie avec l'appareil (puisque je vous le dis !).
RCA sortira à la suite plusieurs lecteurs (STF200, STF300 et SKT400) qui apportèrent, entre autres, le son stéréo et une télécommande pour rentrer dans l'âge du futur.
Concernant le disque en lui-même : chacune des deux faces pouvait contenir jusqu'à 60 minutes de vidéo NTSC . Contrairement au LaserDisc, le support n'était pas lu par un faisceau laser mais par un stylet, ce qui est grossièrement comparable à la lecture d'un disque vinyle. Le problème était que le stylet devait être changé sinon il endommageait les disques.
Avec ses 250 lignes de résolution environ, la qualité était proche de la VHS-SP et du Betamax-II. Le LaserDisc lui était toutefois supérieur avec 425 lignes.
L'innovation ne paie hélas pas toujours. Le flop ne se fit pas attendre.
L'achat restait cher même si relativement économique par rapport au coût d'une telle technologie, mais cela n'explique pas tout. La VHS avait gagné pour trois raisons principales : un prix moindre, la possibilité d'enregistrer de nombreuses fois sur le support et plus longuement qu'avec une cassette Betamax (le double d'heures). Plus encore, l'invasion des magnétoscopes dans les foyers eut pour conséquence logique le règne sans partage de la VHS dans les vidéo-clubs.
On le sait, même si l'on porte la VHS dans son coeur, c'est bien le format le moins performant en qualité d'image qui aura été plébiscité par le public.

Le 4 avril 1984, la compagnie, ayant perdu la somme faramineuse de 600 millions de dollars (environ, ils n'en étaient plus à un million près) dans l'affaire, mit un terme au projet définitivement. Des éditeurs continuèrent d'écouler des films sur le support CED jusqu'en 1986. Puis, rideau.
Heureusement, la technologie du vidéo-disque ne disparu pas avec lui. Mais comme on dit, ceci est encore une autre histoire.

source : http://super-mystery.over-blog.com/2014/07/selectavision-le-videodisque-presque-oublie.html

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