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mercredi 22 avril 2009

REMAKE


Depuis quelques années, les cinémaniaques internautes ont pris l'habitude de s'émouvoir, pratiquement chaque semaine, de l'annonce ou de la sortie d'un remake hollywoodien, soit d'une oeuvre européenne ou asiatique récente. Sur de longs topics de forums sont régulièrement pointés du doigt les majors qui ne prennent pas de risques; les auteurs des films d'origine qui ne lèvent pas la voix face à ce « détournement » de leur oeuvre et même le public qui ose se satisfaire de ces ersatz alors qu'il ne connaît même pas les films originaux, le vilain !Pour valider totalement cette proposition, il faudrait sortir les calculatrices et les encyclopédies. Mais la vérité, plus probable, est que le ratio de remakes sortant des usines hollywoodiennes n'a probablement pas changé depuis 80 ans.

Les cinémaniaques ne sont pas forcément des historiens du Cinéma, et leur vision du phénomène se porte exclusivement sur les 25 dernières années. Or, 25 ans, c'est en moyenne le temps qu'il faut pour qu'un projet de remake soit viable, étant donné qu'un quart de siècle correspond à ce qu'on appelle une « génération », amenant sur le marché des spectateurs qui n'auront pas forcément d'intérêt pour des films sortis avant leur naissance.

remake de "la chêvre" de francis Veber

La « génération » est donc un des moteurs du remake, permettant effectivement aux studios de rentabiliser un large catalogue de scripts qui ont prouvé une certaine pérennité à travers les décennies. L'autre grand moteur du remake est le changement de format et des habitudes du public.

Ainsi, la première vague intensive de remakes eut lieu dès les années 20, alors que le Cinéma devenait une attraction « noble » aux yeux du public. Des dizaines de films sortis depuis le début du siècle, faits avec les moyens du bord, une technologie hésitante et le plus souvent diffusés dans des fêtes foraines, furent remakés par la capitale hollywoodienne dont le nom commençait à briller de par le monde. Ainsi les versions muettes de Ben-hur, Quo Vadis, Les Trois mousquetaires, Tarzan et tant d'autres se voulaient de nouvelles adaptations, infiniment plus luxueuses, de films déjà sortis entre 1900 et 1915.

Remake de "l'emmerdeur" d'Edouard Molinaro

qui sera remaké en 2008 par Francis Veber

L'arrivée du parlant dans les années 30 entraîna une nouvelle vague de remakes, motivée cette fois-ci par la nouveauté technologique. Bref comme on le voit, en moins de quinze ans, Hollywood subissait deux vagues de remakes.

Remake de "les fugitifs" de Francis Veber réalisé par ... Francis Veber himself !

Durant les années 50, la concurrence de la télévision obligea les studios à recourir à de nouvelles expérimentations technologiques qui initièrent un changement de format d'écran (Cinémascope, Todd-AO) un gain d'image incomparable (70mm, VistaVision, Kinopanorama) et la quasi-systématisation du Technicolor qui, jusque là, était réservé uniquement aux films « irréalistes » (aventure fantastique, comédie musicale). Remake de "trois hommes et un couffin"

Ce faisant, Hollywood puisa à nouveau dans son catalogue du muet, à travers une grande vague de remakes des péplums et des films bibliques. Citons entre autres le Ben-hur (1959) de William Wyler (qui était déjà assistant-réalisateur sur la version de 1925), Quo Vadis (1951) déjà fait en 1925, Le Roi des rois (1961) de Nicholas Ray (remake du Cecil B De Mille de 1925), Les Dix commandements (l'original de 1923 et le remake de 1956 étant tous les deux signés par Cecil B. De Mille), ou encore Cleopatre (1963) de Joseph Mankiewiscz, déjà réalisé en 1910, 1912, 1917, 1920 et 1934 ! Ouf !

Remake de "les compères" de Francis Veber....

(comme quoi les "remake", c'est facile et ça doit rapporter gros ! n'est ce pas Francis ?)

Durant les années 80, la popularisation des effets et des maquillages spéciaux entraînera une importante vague de remakes de films d'horreur et, beaucoup plus près de nous, le nouveau format 3D nous a déjà offert un remake avec Voyage au centre de la Terre. On notera au passage que la 3D des années 50 s'était également imposée par le carton atomique de L'Homme au masque de Cire (1953) avec Vincent Price et Charles Bronson, un remake d'un film de 1933... à nouveau remaké en 2005.

Mais derrière les cris d'effroi des cinémaniaques qui hurlent au manque d'originalité se cache un autre sentiment plus confus, à savoir la crainte que le film « original » (qu'ils affectionnent souvent) ne soit relégué au fin fond des cinémathèques poussiéreuses et que le public ne s'entiche du nouvel objet qu'il considèrera comme exclusif. Ce risque existe bel et bien, mais il n'est pas pour autant nouveau.

Source : dvdrama.com

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