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lundi 13 septembre 2010

L'ENFER de CLAUDE CHABROL


Je ne suis pas un grand fan de Claude Chabrol, pour tout vous dire, je n'ai vu que quelques films. L'enfer est un des rares que j'ai vu et il m'a vraiment scotché de bout en bout. Le titre porte bien son nom, on n'a pas fait mieux au cinéma depuis (à part peut être Eyes wide shot de Kubrick). A voir absolument, un film qui ne laisse pas indifférent.


Paul (François Cluzet) devient propriétaire d'un charmant petit hôtel au bord d'un plan d'eau dans le sud de la France. Il épouse la splendide Nelly (Emmanuelle Béart) et tous deux se mettent au travail. La vie du jeune couple est un rêve éveillé. Toutefois, Paul est de plus en plus irritable et tendu. Il commence à prendre des somnifères et à entendre sa propre voix se moquer de lui et semer le doute dans son couple ! La tension monte alors que Paul est de plus en plus suspicieux et violent. Nelly est persuadée que son mari est en train de devenir fou. Elle est toujours plus exaspérée. Il est toujours plus désespéré. Le rêve prend fin quand la jalousie de Paul se déchaîne en une paranoïa violente et cruelle.


Le scénario de L'Enfer a été repris par , qui, dans les années soixante, avait tenter de porter à l'écran cette histoire de jalousie maladive, avec Romy Schneider et Serge Reggiani dans l’étonnant décor du viaduc de Garabit (Cantal), construit par Eiffel et surplombant un lac de retenue.. Mais de nombreux problèmes ont empêché le projet d'être mené à terme : tout d'abord, Serge Reggiani tomba malade (officiellement, d'une pneumonie, en fait, il souffrait de dépression) et du être remplacé par Jean-Louis Trintignant, puis ce fut au tour de Clouzot de subir une attaque cardiaque, dont la période de convalescence ne lui permit pas d'achever le tournage. Clouzot avait pourtant à cette époque souhaité expérimenter de nouveaux procédés, dont notamment l'art cinétique : il souhaite multiplier les effets, les recherches sur la lumière, la couleur, restituer par des distorsions des images les pulsions de ce mari jaloux.
En 1993, Inès Clouzot, la veuve du réalisateur, confia le scénario à Martin Kamitz (le M et le K de MK2) qui fit appel à Chabrol. Mario David est le seul comédien à avoir participé aux deux films. Chabrol choisit un autre cadre, le lac de Saint-Ferréol et la petite ville de Revel, en Haute-Garonne. « L’enfer, c’est les autres » Jean-Paul SartreEmmanuelle Béart remarquait (in «Studio», février 1994) : «Chabrol m’a mise dans une situation telle que je n’ai jamais vraiment su si je jouais une pute ou une vierge. (…) Tout ce qui séduit Paul chez cette femme — son côté faible, léger, sensuel, désirable, exhibitionniste, passionné — c’est justement ce qui va le rendre fou. «Il a pris un hôtel trop grand pour lui, une fille trop jolie pour lui», me disait Chabrol.». Chabrol s’intéresse moins à la relation sado-maso qui s’établit au sein du couple qu’à l’histoire d’un mari qui doute.. Ce n’est pas seulement une analyse clinique de la jalousie, le réalisateur nous emmène avec Paul dans l’enfer du doute.Le temps des regrets.
En moins de 32 minutes, le couple se rencontre, se marie, a un bébé. Ce n’est donc pas à la naissance d’un couple que Claude Chabrol s’intéresse mais plutôt à sa lente agonie. Mais est-ce bien la mort d’un couple ou le doute d’un homme en ses capacités ? N’a-t-il pas épousé une femme trop belle ? N’a-t-il pas vu trop haut avec son affaire ? Sa vie est-elle comme il le voulait ? Finalement ? Et c’est la somme de tous ses doutes qui va le mener à la remise en question de ce qu’il est à travers un dialogue avec lui-même (à travers une voix off). Le héros vit ce que Descartes qualifie de doute méthodique, c’est à dire ne plus jamais faire confiance quand on pense être trompé. Tout réinterpréter à travers le prisme du doute et du mensonge. Et comme l’indique Chabrol à la fin du film, il n’y a pas de panneau « fin » mais un panneau « Sans fin ». C’est une histoire banale, sans fin, puisqu’elle se répétera encore et encore.

source : dvdcritiques.com

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