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lundi 25 novembre 2013

LE FILM DU DIMANCHE SOIR




AUDIENCES TV - Avec le film de Georges Lautner, "Les Tontons flingueurs", "France 2" prend la place de leader devant "TF1" et "M6". France 2 arrive en première position avec le film culte de Georges Lautner, Les Tontons flingueurs suivi par 6.6 millions de téléspectateurs, soit 24,4% de part d'audience.
Cameron Diaz, Kate Winslet et Jude Law ont attiré 4.5 millions de téléspectateurs sur TF1 pour le film The Holiday et 18,7% du public.

http://www.rtl.fr/actualites/culture-loisirs/television/article/audiences-tv-les-tontons-flingueurs-triomphent-sur-france-2-france-3-s-en-sort-tres-bien-7767260886




lu une petite critique assez bien écrite 
de   
Chroniqueur politique



LE PLUS. Diffusé sur France 2 en hommage à Georges Lautner mort dans la nuit du vendredi 22 novembre, "Les Tontons flingueurs" ont obtenu une audience record. Ce film de 1963 est-il devenu populaire pour de mauvaises raisons et faut-il s'en réjouir ? Bruno Roger-Petit le pense.

Les Tontons flingueurs" ont battu tout le monde, mais faut-il vraiment s'en réjouir ? Programmé sur France 2 en version noir et blanc (il fut un temps où les chaines le diffusaient en "colorisé", de peur que le noir et blanc rebutent les jeunes téléspectateurs), le film de Georges Lautner a connu les faveurs d'un audimat record : 6.677.000 téléspectateurs soit 24,4% de l’ensemble du public.

A-t-on le droit de dire ici que ce succès est une bien mauvaise nouvelle, pour Lautner, pour Audiard, et pour cette élite éclairée (à laquelle l'auteur de ces lignes appartient) et qui a aimé ce film en un temps où il était honteux de l'aimer ? 

Un film musée en 2013

"Les Tontons flingueurs", film de rébellion contre le cinéma d'auteur ennuyeux et prétentieux du début des années 60, de la Nouvelle vague à la Godard, film destiné à tous ceux qui vivent leur temps avec leur temps, film emblématique d'une époque, ne méritait pas de devenir le film musée de la France figée et rancie des années 2010, le musée de la France morte.

Il s'agissait de rendre hommage à Georges Lautner, disparu ce vendredi et France 2 a choisi la facilité en programmant en urgence "Les Tontons flingueurs", film devenu une valeur refuge de l'audimat, au même titre que "La Grande vadrouille" et "Les Bronzés".

Depuis quelques années, ce film, porté par les répliques d'Audiard, est devenu un objet de patrimoine national, et chacune de ses rediffusions est salué comme un moment de communion tricolore. Et de célébrer, encore et encore, tels les dévots du cinéma de papa, les répliques dites cultes : "Je vais le disperser façon puzzle", "L'interlocuteur me parait un peu rustique, le genre agricole", "On ne devrait jamais quitter Montauban", "Tu te prépares des nuits sans sommeil, des nervous breakdown comme on dit de nos jours".

Le problème, c'est que la France regarde les "Tontons flingueurs" comme elle va au musée. "Les Tontons", peut-on lire, appartiennent au "patrimoine culturel français". Et c'est bien cela le drame, le tragique destin français des "Tontons", cette grossière confiscation par le consensus acculturé, propre à la France d'aujourd'hui, d'un film politiquement incorrect, d'un film de vie et de rébellion... 

L'auteur de ces lignes a eu un jour la chance de s'entretenir avec Georges Lautner au sujet des "Tontons Flingueurs". C'était au mois d'août 1989, à Nice, sur le tournage d'un film oublié (qui est pourtant le seul film français jamais joué par Robert Mitchum).

Un film maudit dans les années 80

À cette époque, "Les Tontons flingueurs" est un film réservé à une certaine élite parce que décrié par tout ceux qui décrètent, depuis un siècle, ce qui est "beau" et "laid" au cinéma. Produit et sorti en pleine Nouvelle vague, en pleine mode Jean-Luc Godard, les "Tontons" n'ont connu ni succès critique ni succès public. À la fin des années 80, le film est encore considéré comme un nanar. 

À cette époque, "Les Tontons" est encore un film maudit, que l'on diffuse en début d'après midi pendant les vacances de Pâques ou de Noël, parce qu'il ne coute pas cher et ne fait pas d'audience.

À cette époque, dire à Lautner que l'on aime "Les Tontons" et qu'on le conserve précieusement en VHS, c'est voir le réalisateur, touché et ému, vous attribuer automatiquement un brevet de rébellion cinéphile. C'est aussi éprouver la joie de vous voir livrer le secret de la réussite du film : Lino Ventura est le seul à jouer un personnage sérieux, avec sérieux, en compagnie d'acteurs qui ne prenaient pas ce tournage au sérieux dans un univers pas sérieux.

À cette époque, on se reconnait entre amateurs des "Tontons" à ce que nous ne sommes que quelques uns à se balancer les répliques du film. Parce que nous savons qu'elles ont aussi une valeur historique et symbolique : "J'ai pas entendu dire que le gouvernement t'avait rappelé", "L'heure serait comme qui dirait aux tables rondes et à la détente".

Un film de transmission

"Les Tontons" est le film qui marque le passage des années 50 aux années 60, le film des débuts de la Ve et du gaullisme, du nouveau Franc Pinay, de "Cinq colonnes à la Une", de la Guerre froide, des années Kennedy/Kroutchev, de la crise des missiles de Cuba, de la construction du lien France-Allemagne après la guerre...

La valeur du film provient de ce qu'il est écho de son temps. Parmi ceux qui se récitent les répliques du film jusqu'à en faire des lieux communs, combien saisissent cette dimension ? Combien comprennent les références d'actualité devenues historiques ? Que les répliques des "Tontons" soient devenues des tartes à la crème dans bien des conversations du commun est, pour les admirateurs du film, un supplice épouvantable.

Film de son temps, c'est ainsi qu'il faut regarder les "Tontons". Donc film vivant, parce que de son temps, parce que dans son temps. 

Conformisme

Le drame des "Tontons flingueurs", c'est son succès, qui repose sur un tragique malentendu. Le public français, en grande partie, le regarde pour de mauvaises raisons. Il ne contemple pas un formidable film de vie et d'énergie, une leçon de cinéma, mais un musée des icônes disparues, un théâtre d'ombres : Blier, Ventura, Blanche, Dalban...

On regarde "Les Tontons" comme une émission de Stéphane Bern sur les mystères de la cour de Louis XIV, façon "C'était mieux avant..." Et l'élite (oui, l'élite) qui a tant aimé  "Les Tontons" quand il était un film maudit et méprisé, qui l'a adoré avant ce mortifère triomphe, cette élite, avancée et éclairée, en est réduite à assister à cette ultime trahison de l’œuvre de Lautner et d'Audiard : ce qui était vie et rébellion est devenue mort et conformisme.

Que nous reste-t-il à nous, élite avant-gardiste, de l’œuvre de Lautner qui ne nous soit pas confisqué par le consensus acculturé et muséificateur ? Deux grands films en vérité.


"Le Septième juré" d'abord, œuvre consacrée aux hypocrisies de la bourgeoisie française, film dont le seul à être dans la vérité est un assassin, avec un Bernard Blier exceptionnel, œuvre dérangeante, provocante et troublante... 

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/975765-les-tontons-flingueurs-sur-france-2-l-inquietant-succes-d-un-film-musee.html



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