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vendredi 30 janvier 2009

LE PRISONNIER

LE PRISONNIER

C'est à l'âge de 80 ans que Patrick McGoohan nous a quitté le 13 janvier dernier.
Connu pour avoir démarré dans la série "Destination Danger", créateur de génie pour la série cultissime "Le Prisonnier" où il interpréta le célèbre numéro 6, cette oeuvre visionnaire et incomprise en son temps (1966) fut probablement la première grande oeuvre de fiction du petit écran.

Pressenti pour remplacer Sean Connery dans le rôle de James Bond qu'il refusa, on le vit apparaitre dans quelques films comme "L'évadé d'Alcatraz" de Clint Eastwood.

"Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre"

Le Prisonnier représente la série culte par excellence ! je la découvre en ce moment en dvd, car oui, j'ai honte de le dire mais j'assume : "je n'ai jamais vu cette série télé".... mais "mieux vaut tard que jamais".... !

Voici un extrait d'un dossier* consacré à la série le Prisonnier, pour savoir tout ou au moins l'essentiel.

Bonne lecture



Le Prisonnier, c’est l’histoire d’un agent secret (en tous cas, c’est ce que l’on suppose) qui, un beau jour, craque et donne sa démission. Alors qu’il est chez lui pour faire ses valises, destination, non pas le danger, mais les îles, un nuage de gaz le surprend et il s’endort. A son réveil, il se retrouve dans un village bizarre, dans lequel les habitants portent des vêtements colorés, et n’ont pas de nom, mais portent un numéro. Au détour des vieilles pierres de ce village, on découvre des innovations technologiques saisissantes (pour l’époque). Ah oui, dernier détail, pas moyen de sortir de ce village, d’un côté des montagnes, de l’autre la mer... Et aucune route. Et puis il y a ce mystérieux ballon blanc qui empêche toute fuite...

Série culte de toute une génération, Le Prisonnier est LA série télévisée par excellence.

Comment évoquer Le Prisonnier sans parler des objets fétiches présents tout au long de la série. Comment, en effet, oublier la voiture du Numéro 6, présente durant tous les génériques, une Lotus immatriculée KAR 120C, mais aussi le grand-bi, « logo officiel » du village, la Mini-Moke, et l’incontournable ballon blanc, gardien du Village, le bien nommé « rôdeur ».

On retrouve dans Le Prisonnier plusieurs visions différentes de Patrick McGoohan sur la vie et la société qu’il est intéressant d’analyser, ce que nous tenterons de faire dans les lignes suivantes. Il est plus que probable que d’autres visions de la série existent, tant l’ensemble est fouillé, mais il serait impossible de parler de tous ces aspects dans ces lignes, d’où le choix suivant. Et puis, Patrick McGoohan a toujours voulu que le téléspectateur se forge sa propre idée. Voilà en partie pourquoi nous lui laissons le champs libre. Voici pourtant quelques bases :

La sensation de malaise fournie par le Village est encore amplifiée à travers le choix des tenues vestimentaires des villageois, plus qu’anachroniques (même à l’époque, et encore maintenant). Chaque habitant (ou presque) y semble en cure thermale ou en vacances. Dès son arrivée au Village, on retirera au Prisonnier son costume habituel pour lui mettre l’« uniforme » du lieu. L’apparence normale du Prisonnier, ainsi que son appartenance sociale ont été effacée aux yeux de tous. Il devient un numéro parmi d’autres.

L’aspect philosophique :

L’être humain et sa liberté de jugement sont la pierre angulaire de la série.

Si la série est un hymne à la liberté et à l’être humain, cette évocation est cynique et désabusée : le message sous-jacent de Patrick McGoohan est bien qu’il ne faut pas se faire d’illusions sur la liberté. On peut donc dire que personne n’est entièrement libre de penser et d’agir comme il l’entend, même s’il en a l’impression. En clair, nous sommes tous des Prisonniers. Le conditionnement que nous subissons dans la vie de tous les jours, n’est pas forcément prémédité comme au Village, mais fait partie de notre personnalité. Toute personne obéi forcément sans réfléchir à des règles.

L’aspect psychologique :

Le numéro 6 a quand même quelques défauts, tout d’abord parce qu’il a démissionné de son poste (aussi secret et mystérieux qu’il soit). Il est ainsi suspect de trahison vis à vis de son organisation (elle aussi, quelle qu’elle soit). Cette démission démontre chez lui une forte personnalité. Le libre arbitre est primordial face à l’obéissance.

Et puis, le numéro 6 est de nature colérique. Il est vrai que sa situation n’est pas des plus enviables, mais cela n’explique pas ses crises d’énervement uniquement à cause d’un bonjour ou d’une musique d’ambiance, même si celle-ci peut être entêtante. Pour terminer, notre héros, par la force des choses, ne peut gagner (si ce n’est à quelques rares occasions). Quoi qu’il fasse, quels que soient les plans qu’il met en place, ils sont déjoués par les numéros 2 successifs.


Il reste encore un point important à évoquer dans cet aspect :

l’interrogation existentielle.

Tout au long de la série, Le Prisonnier se demande qui il est. Dès le générique, cette interrogation revient avec la question « Who is Number One ? ». La première interprétation de cette phrase est celle qui nous vient directement à l’esprit : qui est le responsable de mon emprisonnement et de ma prison ? Mais cette interprétation en amène une autre : qui décide de ma vie pour moi ?

Juste après, la réponse, ou plutôt la « non-réponse » tombe avec la cultissime réplique « You are number six ». Cependant, en poussant l’analyse plus loin, et en allant chercher du côté de la prononciation de cette phrase, on peut en déduire deux traductions qui nous éclairent sur le sens de la série. En effet, elle prend un sens totalement différent si on la prononce : « You are N°6 » (Vous êtes le N°6, comme l’a traduit la version française) ou « You are, number six » (C’est vous, N°6). Un double sens impossible à faire passer en français, bien évidemment, mais qui peut éclairer un peu plus le téléspectateur sur la série. Si vous le voulez vraiment et que vous en avez les moyens, votre destin est entre vos mains. La preuve donc que la série n’est ni simpliste et encore moins naïve.

L’aspect politique :

Le Numéro 6 fait preuve d’un tel entêtement dans sa lutte contre le Village qu’il est clair que Patrick McGoohan y a transposé ses opinions politiques. Les thèmes qu’il y aborde sont si nombreux que l’on pourrait presque y retrouver les thèmes de campagne d’un parti démocratique. Patrick McGoohan défend notamment le principe de liberté individuelle de penser, de circuler, de critiquer. Et ces thèmes sont plus ou moins présent dans tous les épisodes.

La série dénonce ainsi les simulacres d’élections dites libres et démocratiques en URSS ou dans les dictatures encore présentes sur le globe aujourd’hui. Sans oublier la propagande nazie dans l’Allemagne hitlérienne. On pourrait même aller jusqu’à évoquer les manipulations de l’opinion dans nos démocraties. En fait, peu de régimes trouvent grâce aux yeux de Patrick McGoohan. La crainte du contrôle des pensées et de l’asservissement de l’homme par la technique et le modernisme sont aussi très présentes.

Conclusion

Il est très compliqué d’expliquer Le Prisonnier, comme il est très compliqué de le comprendre. Cette série nous apprend de nouvelles choses à chaque visionnage. Pourquoi ? Simplement parce que le niveau de lecture peut être différent à chaque fois, mais aussi parce que l’on y découvre de nouvelles choses constamment.

*source : http://www.afds.org/Le-Prisonnier.html

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