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jeudi 5 février 2009

MAGNUM


MAGNUM
1980, la série Hawaï Police D’état se termine et laisse inutilisés les studios d’Hawaï et les structures de production mises en place par CBS pendant 12 ans. La chaîne cherche donc un nouveau projet pour rentabiliser les installations.

Glen A. Larson vient justement de lancer Galactica et Buck Rogers, deux séries de science-fiction. CBS le contacte pour mettre en place une série policière avec Tom Selleck.

En 1980, Au même moment, tom Selleck reçoit les propositions de Glen A. Larson et celle de Steven Spielberg et Lucas pour incarner Indiana Jones. Plus ces derniers insistent, plus CBS veut le conserver à son service. Apparemment, la chaîne a employé des arguments convainquant. A noter d’ailleurs que l’un des derniers épisodes de la série, « A la recherche de l’art perdu », permettra à Selleck de parodier Indiana Jones en jouant un aventurier avec blouson d’aviateur, chapeau de feutre et fouet, flanqué d’une partenaire un rien gaffeuse.

Glen A. Larson soumet un premier projet qui ne convient à personne. Magnum y est dépeint comme un privé macho, un ex-agent de la CIA qui doit beaucoup à James Bond. Selleck n’aime pas. Il suggère de faire appel à Don Bellissario. Bellissario ressort un projet qu’il avait intitulé H. H. Flynn, un privé qui avait fait la guerre du Vietnam et qui roulait en Ferrari. Il appelle son détective Magnum, il invente les personnages de Higgins, TC, Rick. Et voilà le travail !

En revoyant le pilote, on y sent quand même encore l’influence de la première mouture du héros, à travers deux hôtesses que côtoie le privé dans la résidence de Robin Masters et qu’il observe prenant un bain de minuit... Mais ça ne va pas plus loin.

Le pilote débarque à la mi-saison en remplacement de Hawaï Police d’Etat. S’il fait une bonne audience, le reste de la saison ne cartonne pas (mais c’est tout de même correct). La série explose vraiment durant la deuxième année, un succès public encore amplifié au cours des 3ème et 4ème saisons. Malheureusement, Magnum ne résiste pas à l’effet Cosby Show et l’audience commence à chuter. A la fin de la 7ème saison, la chaîne décide d’arrêter et l’épisode « Du côté de chez Mac » permet à Magnum, devenu fantôme, de faire ses adieux au monde. Finalement, une huitième saison est signée, un peu écourtée cependant. Michelle, la femme de Magnum réapparaît durant cette saison. Pendant le dernier épisode, Magnum apprend que Lily, la petite fille que Michelle lui a confiée, est sa fille. Il demande à Higgins s’il est Robin Masters.

Pour ce dernier épisode, en mai 1988, la chaîne CBS à battu son propre record d’audience pour une série. On peut noter que la première apparition de Michelle remonte à la deuxième saison, dans l’épisode « Souvenirs ineffaçables ». C’est lors de cet épisode que les amants passent une nuit ensemble et conçoivent la petite Lily.
Personnages

Magnum
Thomas Sullivan Magnum (Tom Selleck) est issu d’une longue lignée de militaires : son grand-père est mort durant la Seconde Guerre Mondiale et son père pendant celle de Corée. Après une enfance tranquille passée dans la petite ville de Tidewater, Virginie (ville natale de George Washington), il fait ses études à l’académie navale pour en sortir officier de la Navy. Il exerçait ses talents dans les services secrets de la Marine (NIA). Il a combattu au Vietnam. Au bout de 10 années de service, à 33 ans, il décide qu’il est temps pour lui de s’amuser un peu. Il rencontre, dans des circonstances floues, Robin Masters, un écrivain à succès, qui le charge de la surveillance de sa propriété hawaïenne et des invités qu’il y reçoit (lui, étant toujours absent). Ce « métier » lui laisse beaucoup de temps libre qu’il passe comme détective privé.

C’est un enquêteur plutôt intuitif, mais talentueux. Magnum est, bien évidemment, bel homme, sportif (il a joué au football américain et au base-ball à un niveau élevé et il adore le surf) et drôle. C’est un macho, il roule en Ferrari et court les filles. Mais, aux yeux de Higgins, il est beaucoup trop désordonné, fauché et en retard pour être adulte. Evidemment, Magnum tombe les filles. On lui connaît deux amies, Carol Baldwin et Maggie Poole. On ne lui connaît pas de petite amie attitrée, mais il ne cesse de retrouver d’anciens flirts ou d’en trouver de nouveaux. En fait, il tombe amoureux dans la plupart des épisodes.

Mais sa femme, Michelle, supposée morte au Vietnam (dans la débacle de Saigon) réapparaît. Malheureusement, elle est traquée par les services secrets de l’armée. C’est pourquoi elle lui confie une petite fille, Lily. Magnum apprendra dans l’ultime épisode qu’il s’agit de sa propre fille. Certains compagnons d’armes surgissent également de temps en temps.

Higgins
dans l’esprit de Bellissario, le héros ne pouvait supporter seul le poids d’une série. Il a donc créé une bande d’amis à Magnum : Rick et Terry. Mais le personnage secondaire exemplaire de Magnum, c’est Higgins. L’Anglais est inspiré de celui qui apparaissait dans le film Guns & Balasi de John Guillermin. « C’était un film sur un sergent-major de l’armée anglaise servant en Afrique dans les années de la décolonnisation. Je me suis demandé ce que pouvait bien devenir ce petit homme de devoir, sacrifié sur l’autel de la raison d’Etat, après l’anecdote contée dans le film. Et j’ai ainsi trouvé mon Higgins. J’ai imaginé qu’il avait quitté l’armée britannique et était entré au service de Robin Masters. J’avais donc d’un côté Magnum peu soigneux et décontracté et de l’autre un majordome britannique très convenable et très soigné. »

Jonathan Quayle Higgins III (John Hillerman) est donc un ancien militaire qui a servi la couronne britannique sous toutes les latitudes. Il est le stéréotype même de l’Anglais : cultivé, distingué, d’une correction à toutes épreuves. Sa position de représentant de Robin Masters l’amène à fréquenter les classes sociales les plus en vues de l’île, mais il dépense aussi une grande part de son temps pour des œuvres de charité. Il a une quantité impressionnante de hobbies et d’activités qu’il exerce toutes avec autant de compétence : le fleuret, les échecs, la culture des orchidées, la photographie, l’art dramatique, l’archéologie...

Il est flanqué de demi-frères, résultats des frasques de son père. Il ne s’entend pas du tout avec eux. Pour plusieurs épisodes, John Hillerman a d’ailleurs joué le rôle de son propre demi-frère, Elmo Ziller. De mémoire : il est Elmo dans « Un vrai professionnel » et de nouveau brièvement dans « Luther Gillis ». Il est également le Père Paddy McGuinness (avec un nom pareil, on devine un Irlandais pur et dur...) dans « Ballade irlandaise » et Don Luis Mongueo (un Espagnol) dans « Echec au Président » (je cite de mémoire, le titre original est beaucoup plus long). A la fin de « Ballade irlandaise », il est même question d’un autre demi-frère, conçu au Pays du Soleil Levant, mais qu’on ne verra jamais.

Il a deux chiens surnommés Zeus et Apollon que la jeune Irma (dans l’épisode « La dette ») a rebaptisé Popeye et Pluto 2. C’est une des rares fois où ils n’ont pas obéi à leur maître, à son grand désarroi. Pensé comme l’exact contraire de Magnum, leur association ne manque pas de faire des étincelles, mais ils s’adorent en fait.

* Robin Masters : il est un écrivain à succès. C’est un homme mystérieux, présent dans chaque épisode par la biais du téléphone ou dans la bouche d’un personnage. De plus, c’est souvent lui qui renseigne Magnum à ses connaissances. Cette hyper-présence dans le discours contraste encore plus avec son absence à l’image. Il n’apparaît que quelques fois dans la série et de dos, par exemple dans « La fouineuse » (saison 1) et plus tard dans « Quitte ou double ». Ce rôle tronqué était joué par Bruce Atkinson.

C’est Orson Welles qui a prêté sa voix au milliardaire (en VO). Dans « Ascenceur pour nulle part », Magnum émet l’hypothèse que Robin n’est autre que Higgins. L’Anglais avoue avant de se renier... Le mystère reste entier. Notez que Magnum a dû rencontrer Robin Masters puisque celui-ci l’a engagé pour surveiller sa propriété. N’est-il pas imaginable qu’il l’ait vu à cette occasion ? Hypothèse : le Robin Masters de Magnum, ne serait-il pas le Charlie de Drôles De Dames ? Ou son frère jumeau alors ?


Magnum P.I. est avant tout une série policière, nul ne me contredira. Mais le succès du programme s’appuie aussi sur l’humour omniprésent. J’ai déjà parlé de la voix-off par laquelle Magnum se moque de lui-même ou de la situation. En parlant d’humour, je ne peux évidemment pas faire l’impasse sur le duo Magnum-Higgins. Ils ont tous deux des pantalons courts et un certain humour, mais leurs points communs ne s’arrêtent pas qu’a cela et c’est ce qui rend leur relation intéressante.

Tous les deux sont marqués par leur passé, guerrier et amoureux (Magnum à Michelle, Higgins à Lady Ashley, que l’on voit à la fin de « Un ordinateur pour deux » et plus longuement dans « Prémonitions », où il est même question de mariage). Tous les deux portent en eux une blessure due à l’absence du père : Magnum parce qu’il l’a perdu pendant la guerre de Corée, Higgins parce qu’il s’est détaché de lui et souffre de cette séparation. A la fin de « Déjà vu », Magnum enlève Higgins lors d’un séjour en Angleterre, pour l’emmener de force chez son père et les pousser à se réconcilier. On notera que, de même que Scott Bakula joue son propre père dans Code Quantum et David James Elliott le sien dans JAG, c’est John Hillerman qui interprète le rôle de son père.

Magnum et Higgins sont les symboles de modes de vie, de conceptions du monde, de cultures, de classes sociales complètement différentes. Les faire cohabiter c’était s’exposer à quelques étincelles. Ils ne cessent de se chamailler, de se taquiner. C’est souvent à qui aura le dernier mot (en cela aussi Magnum est un grand enfant, mais Higgins ne vaut guère mieux). Concrètement, la lutte s’est centrée sur le partage du territoire. La cave à vin, par exemple, est jalousement protégée par Higgins ce qui motive encore plus Magnum à y pénétrer. La Ferrari est ainsi l’objet de chantages et de tractations constantes. Un épisode, « Ascenseur pour nulle part », est entièrement construit sur une dispute envenimée à la suite de représailles successives. Higgins a légué à une œuvre de charité les reliques de Magnum (y-compris son masque de gorille). Magnum a fait sauter le pont de la rivière Kwaï de Higgins. La fin de l’épisode démontre, si on ne l’avait pas compris, que les deux hommes ne peuvent rester longtemps fâchés et qu’en fait, une amitié assez profonde les unis. Ils se respectent et s’estiment beaucoup. Le « Mon p’tit bonhomme » de Magnum et le « tout cela est magnumesque » de Higgins sont des marques d’affections.

Les jeux de John Hillerman et de Tom Selleck conviennent complètement aux rôles. John parvient à faire ressortir la rigidité de Higgins sans le rendre ridicule. Tom a developpé un éventail de mimiques (sourire figé, clignements de sourcils) qui ont un effet radical.

A côté du duo composé de Magnum et d’Higgins, se place un second groupe comique : celui de Magnum, Rick et Terry. Un gag récurrent, surtout, a fait le bonheur des téléspectateurs. Pendant toute une période, les deux amis de Magnum ont souvent été obligés de l’aider contre leur gré. Ils commencent par refuser d’aider Magnum, mais ils finissent toujours par se laisser entraîner. Avec ces trois personnages, les scénaristes vont également utiliser tout l’attirail comique disponible : quiproquos, comédie du mariage, humour noir, clin d’oeil référentiel, gag burlesque...
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Quelques épisodes intéressants

* « Record battu » : Magnum est entraîné au large par un courant traître. Il est ballotté sur sa planche de surf sans pouvoir revenir vers la côte. Ses amis vaquent à leurs tâches habituelles et ne s’aperçoivent pas de l’absence de Magnum. Magnum se remémore alors divers épisodes de sa vie relatifs à son enfance et à son père. Quatre actions sont montées en parallèle et mêlées de flash back. C’est un épisode limpide et sobre qui parvient à un degré dramatique et émotionnel assez rare.
* « Le témoin » : Le bar de Rick a été le théâtre d’un hold-up. Rick, Higgins, TC et Magnum doivent témoigner auprès du lieutenant Tanaka. On voit la scène selon leur point de vue. Lequel raconte la vérité ? Lequel a réellement tenu le beau rôle.
* « Celui qui se prenait pour un autre » : Patrick Macnee (John Steed dans Chapeau Melon Et Bottes De Cuir) est un agent secret qui se prend pour Sherlock Holmes. Il entraîne Higgins dans une enquête à la Conan Doyle.
* « Meurtre dans la nuit » : il s’agit d’un épisode qui se passe dans les années 40, à la manière d’un film noir. On apprend à la fin qu’il s’agit d’un roman écrit par Magnum.
* « Le Dieu poison » : cross-over avec Simon & Simon.
* « Magnum a la une » : cross-over avec Arabesque.
* « Folie tropicale » : Jennifer Chapman préfère Higgins à Magnum.
* « Lettre à une duchesse » : Lady Wilkerson préfère Magnum à Higgins.

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