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vendredi 20 février 2009

PRETE MOI TA MAIN d'Eric LARTIGAU


Après « mais qui a tué PAMELA ROSE » et « Un ticket pour l’espace », Eric Lartigau réalise avec Prête-moi ta main une comédie sentimentale très réussie, se reposant sur le couple de choc que forment à l'écran Alain Chabat et Charlotte Gainsbourg.

Retour sur ce film avec une interview "goupillée" par DVDRAMA.



Quelle fut la nature de votre collaboration avec Alain Chabat sachant que l'idée du film venait de lui ?
Au départ il ne comptait pas jouer dans le film ! Il pensait se contenter d'un travail de scénariste et consultant. Et puis lorsqu'on a évoqué les personnages les uns après les autres, il est apparu évident aux yeux de tous que Luis ne pouvait pas être quelqu'un d'autre. Dans la première version du scénario, Luis avait d'ailleurs une trentaine d'années. Mais je voulais lui rajouter dix ans de plus pour qu'on comprenne bien que son célibat était volontaire. On s'est donc retrouvé avec un personnage de 43 ans, qui collait nettement plus aux caractéristiques physiques d'Alain.

Avez-vous eu des divergences sur certains points ?
Plutôt des dialogues constructifs. Par exemple, Alain avait une vision beaucoup plus humoristique du film. Moi, de mon côté j'ai insisté sur l'obligation de développer la romance entre Luis et Emma. Il n'était pas question pour moi de ne réaliser qu'une suite de scènes supposées drôles, je tenais vraiment à cette relation amoureuse en parallèle. En résumé, Alain était plus porté sur l'aspect comédie, et moi sur l'aspect romance. Au final, cela donne, j'espère, un film plutôt équilibré.


Pas moins de cinq scénaristes, en comptant Alain Chabat, ont apporté leur contribution. Pourquoi autant ?
Suite à la première version du scénario, Alain avait besoin d'avis objectifs, afin de l'améliorer. La base était bien présente, et le travail de Laurent Zeitoun, Philippe Mechelen, Laurent Tirard et Grégoire Vigneron a consisté en de petites retouches principalement. Ils ont également apporté leur savoir-faire sur l'écriture de certains passages comiques du film.

D'où vous est venue cette idée du système matriarcal ?
Il s'agit en fait d'une idée d'Alain Chabat. Il était absolument nécessaire que le personnage de Luis ait ce côté dépendant, surprotégé, afin le spectateur comprenne sa réaction lorsqu'on lui demande tout à coup de changer de vie. J'adhérais donc complètement à cette idée, d'autant que j'ai moi-même grandi dans un milieu exclusivement féminin.

Comment êtes-vous parvenu à rendre cette histoire crédible ?
Il est difficile de répondre à cette question... La condition première est d'y croire soi même, d'être intimement convaincu que cette situation est vraisemblable. Ensuite, mon travail a été prioritairement cerner le personnage de Luis. Je devais le décrire de façon à ce que ses agissements paraissent logiques, tout en gardant un oeil extérieur, celui de son meilleur ami en l'occurrence, qui pointe parfois du doigt l'énormité de la situation. Le rôle du meilleur ami de Luis est à la fois un ressort comique et un ancrage dans la réalité et le pragmatisme.

Sans être un film choral, Prête-moi ta main comporte un nombre conséquent de personnages importants. Comment avez vous géré cette donnée ?
Toute la difficulté était en effet de faire exister chaque personnage malgré son temps de parole limité. Ce n'est pas simple, mais il me semble que c'est là l'essentiel de mon métier de réalisateur. Utiliser l'image, les mouvements de caméra, pour transcender les émotions uniquement par l'image. Je n'ai pas de recette à vous donner, c'est une question de sensations, et bien sûr le talent des acteurs compte pour beaucoup dans la crédibilité qu'ils instigueront à leurs personnages.

Avez-vous vu La Science des rêves, d'où l'association Chabat/Gainsbourg ?
Non, j'ai été le premier surpris lorsque j'ai appris qu'ils jouaient tous les deux dans le film de Gondry ! C'est un hasard total, mais troublant il est vrai.

La solitude est-elle l'angoisse de ce siècle ?
Clairement. Et le cinéma, forcément, est à la fois témoin et rapporteur de ce malaise qui ronge notre société. Nous vivons dans un monde qui ne comprend pas comment un être, quel qu'il soit passé un certain âge, demeure célibataire. Les célibataires, et plus généralement les solitaires, sont considérés comme des personnes ayant forcément un problème, un manque, une carence. Notre système de pensée encourage, pour ne pas dire impose la vie à deux. C'est quelque chose d'assez pernicieux.



Propos recueillis par Laurent Tity


source : dvdrama.com

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