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mercredi 11 août 2010

GAINSBOURG LE FILM


La vie de Gainsbourg, du jeune Lucien Ginsburg dans le Paris occupé des années 1940, jusqu'au poète, compositeur et chanteur célébré dans le monde entier.
Le film explore son itinéraire artistique, du jeune homme épris de peinture à la consécration de sa musique dont l'avant-gardisme en a fait une véritable icône de la culture française. Mais aussi la complexité de sa vie adulte à travers ses amours tumultueuses.


Fan absolu de Gainsbourg, j'avais un peu peur d'être déçu mais en vérité c'est une tres bonne surprise car ce film est un chef d'oeuvre intemporel, à la hauteur de Serge Gainsbourg. Quand je pense au film d'Antoine De Caunes sur Coluche, ça prouve bien que le nom d'un artiste ne suffit pas pour faire un bon film

Shebam ! Pow ! Blop ! Wiizzz !
Gainsbourg (vie héroïque) est le premier long métrage de Joann Sfar. Né en 1971 à Nice, celui-ci était jusqu'alors connu comme auteur de bandes dessinées, signant (seul ou au sein d'un collectif) plus de 150 albums en dix ans. Sa série la plus fameuse est Le Chat du rabbin, dont les premières aventures ont été publiées en 2002. Côté vidéo, sa bd Le Petit vampire a été adaptée en dessin animé pour le petit écran, et on lui doit le clip de la chanson de Thomas Fersen Hyacinthe, primé à Annecy en 2006 (il a également collaboré avec le groupe Dionysos, pour des pochettes ou des clips). Parallèlement à Gainsbourg (vie héroïque), Sfar a travaillé à l'adaptation du Chat du rabbin en film d'animation, un long métrage (coréalisé par Antoine Delesvaux), dont la sortie est prévue en juin 2010.

Jeunesse et Genèse
Serge Gainsbourg fait partie de l'imaginaire de Joann Sfar depuis son plus jeune âge : "Dans les disques et les magazines de ma maman, Gainsbourg était partout. J'ai grandi entouré de ça (...) Adolescent, je me suis mangé l'intégrale de Gainsbourg. Je l'écoutais en dessinant. J'aimais l'idée qu'il ait voulu dessiner et qu'il n'y soit pas parvenu, qu'il ait été en recherche d'amour et de légitimité vis-à-vis de la France comme je l'étais moi, avec ma famille mi-russe mi-algérienne." Il signe alors une adaptation en bande dessinée de Evguénie Sokolov, le seul roman de l'Homme à tête de chou. "Je suis arrivé à Paris trois mois après la mort de Gainsbourg. Je susi allé rue de Verneuil, j'ai jeté ma BD sur Sokolov dans la boite aux lettres et je suis parti." Il s'est ensuite intéressé à un artiste bien plus obscur, le peintre bulgare Pascin. "J'ai fait autour de Pascin ce que je ne m'autorisais pas encore à faire autour de Gainsbourg." En 2006, lorsque le producteur Marc du Pontavice, fan de son travail de dessinateur (notamment sur Pacsin), lui proposera de réaliser un film, Sfar lancera l'idée d'un long métrage sur Serge Gainsbourg, en précisant : Ce ne sont pas les vérités de Gainsbourg qui m'intéressent mais ses mensonges."

Looking for Serge
La première idée de Joann Sfar a été de confier le rôle de Serge Gainsbourg à... la fille de celui-ci, Charlotte Gainsbourg. D'abord séduite, elle a finalement décliné cette proposition. Le réalisateur a ensuite pensé à Mathieu Amalric (qui a passé des essais), mais a renoncé à cette deuxième piste en raison de la trop grande notoriété du comédien.

Sans état d'âme, Eric
Le rôle de Serge Gainsbourg est interprété par un comédien peu connu du grand public, Eric Elmosnino. Né en 1964, il s'est fait un nom sur les planches, décrochant le Molière de la révélation théâtrale en 2002 pour Léonce et Léna. Au cinéma, on l'a aperçu dans des films d'Olivier Assayas (L'Heure d'été), Bruno Podalydès (il était le clochard de Bancs publics (Versailles rive droite)) ou Valeria Bruni Tedeschi (Actrices). Quelques semaines avant la sortie de Gainsbourg (vie héroïque), il était à l'affiche du Père de mes enfants. "Ca me plaisait qu'Eric ne connaisse pas Gainsbourg, ça voulait dire qu'il ne serait pas écrasé par ce personnage. Et dès le premier essai, j'ai aimé sa décontraction et son humour", note Joann Sfar.

Signalement : yeux bleus, cheveux châtains...
Il a fallu rencontrer 400 jeunes comédiennes, entre la France et la Grande-Bretagne, avant de trouver celle qui incarnerait Jane Birkin : Lucy Gordon. Cet ancien mannequin était apparue auparavant dans Les Poupées russes et Spider-Man 3. Le 20 mai 2009, alors que les professionnels découvraient à Cannes les premières images de Gainsbourg (vie héroïque), la comédienne, née en 1980, mettait fin à ses jours, par pendaison. Dans une séquence troublante du film, elle interprète la chanson Le Canari est sur le balcon, morceau méconnu qui figure sur le même album que le légendaire Je t'aime moi non plus, et dans lequel il est question du suicide d'une jeune femme : "Avant d'ouvrir le gaz elle pense à son canari / Avant d'en finir une fois pour toutes avec la vie..."

Trompettes de la renommée...
Joann Sfar fait une apparition dans son film : c'est lui qui joue le rôle de Georges Brassens sur scène...

Doug Jones, une bonne "Gueule"
Pour rendre compte visuellement de la complexité de son personnage (le côté Docteur Jekyll et Mr. Hyde", titre d'une chanson, ou l'opposition Gainsbourg/Gainsbarre), Joann Sfar a inventé un personnage, baptisé La Gueule, tel un étrange Gemini Cricket, qui apparait régulièrement pendant le récit et dialogue avec Serge Gainsbourg. Derrière le masque de La Gueule, on retrouve Doug Jones, comédien américain habitué des monstres : cet ancien contorsionniste incarne Pan dans Le Labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro et Abe Sapien dans Hellboy et Hellboy II du même réalisateur. Et dès 1992, il était grimé en clown dans Batman, le défi de Tim Burton.

Pan... dans la Gueule !
Les maquillages et effets spéciaux ont été confiés à David Martí et Montse Ribé, lauréats d'un Oscar en 2007 pour leur travail sur Le Labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro. Ce sont eux qui ont conçu La Gueule, mais aussi La Patate, "une caricature en 3 dimensions d'un Juif sortant d'uen affiche antisémite", comme l'explique Marti. C'est Montsé Ribé qui s'est glissée dans ce "costume" encombrant : "elle avait 50 kilos à porter, deux fausses jambes en plus des siennes, et elle devait marcher, courir, danser sans perdre l'équilibre."

Le physique et le figuré
David Martí explique qu'au départ, Joann Sfar souhaitait que le personnage de Gainsbourg ait une apparence moins réaliste : "Il avait imaginé un Gainsbourg à la Dick Tracy, très anguleux, avec un nez et des oreilles exagérées, vraiment protubérants. Une sorte de copie humaine de La Gueule. On luia dit que allait nuire au jeu de l'acteur, que le personnage perdrait en crédibilité et que les spectateurs auraient plus de mal à s'attacher à lui (...) Finalement, on a opté pour des légères prothèses sur le nez et les oreilles, qui ne faisaient pas d'Eric Elmosnino une caricature de Gainsbourg." Pour la période Gainsbarre, trois à quatre heures de maquillage étaient nécessaires : "Eric arrivait à 4 heures du matin pour être prêt dans les temps."

Jane Birkin, à bon conte...
C'est Jane Birkin qui a souhaité que sous le titre du film figure la mention "Un conte de Joann Sfar", pour insister sur le fait que les dialogues et les situations ne sont pas forcément authentiques, même s'il est question de personnes qui ont réellement existé.

Il était une fois...
Le chef opérateur Guillaume Schiffman explique son travail sur ce film : "Nous sommes partis sur l'idée qu'on allait faire un conte, où il y a des créatures, des choses du domaine du ressenti et une histoire tout sauf linéaire. On voulait rendre l'esprit d'une époque sans s'y référer forcément et que le film soit totalement ancré dans un réel qui autorise le fantastique (...) Quand Bardot est allongée nue sur le lit, je voulais qu'elle soit belle mais pas belle comme elle était dans la réalité. A un moment, je pense que les gens ont besoin d'imagerie (...) Elle n'était évidemment pas dans une lumière comme ça, belle et dorée. Elle ne dormait certainement pas là non plus. Mais comme comme un tableau à ce moment-là, un instant figé (...) Avec le chef opérateur, nous avons décidé de construire des décors petits et bas de plafond pour créer de l'irréalité, accentuer l'atmosphère du conte (...) Il y avait une volonté de faire une belle image, de mêler le conte et le réel, mais il ne fallait pas que ce soit au détriment de l'histoire."

Réferences
Christian Marti, chef-décorateur (un poste-clé pour un film pareil, qui couvre plusieurs époques), parle de ses inspirations et des indications de Joann Sfar : "Il m'a d'abord donné des peintures russes ainsi que des fims comme Nosferatu de Murnau, Les Enfants du paradis de Carné et Amarcord de Federico Fellini en guise de référence. De mon côté, j'ai aussi visionné des films expressionnistes, vu et revu Rebecca de Hitchcock, je me suis inspiré des collages de Prévert et, surtout, des textes des chansons de Gainsbourg." Certains décors (l'appartement des parents de Gainsbourg, son atelier) ont été contruits dans les studios d'Epinay-sur-Seine, l'appartement de Dali a été reconstitué dans l'Abbaye de Royaumont.

C'est le Nord !
Les séquences censées se dérouler en Jamaïque (pour évoquer la période reggae de Gainsbourg) ont en fait été tournées... dans le Nord de la France ! "C'était marrant de filmer Kingston à Berck dans le Nord de la France, même s'il faisait froid, ils ont planté des poteaux télégraphiques en rang d'oignons et un machino déplaçait les palmiers en pots pour qu'ils soient toujours dans le champ", se souvient Eric Elmosnino.

Eh bien, chantez maintenant !
Le compositeur Olivier Daviaud a fait appel à des chanteurs reconnus pour interpréter certains morceaux. il explique ces choix : "Sur Nazi rock, je cherchais un groupe qui pusise faire du rock'n'roll et susciter le malaise. C'était fait pour Dionysos. Pour Love on the beat, j'avais besoin d'un beatbox humain, de bruitages, de cri, de miaulements, qui alalient encore plus loin dans la violence que ce qu'a fait Bambou. Nosfell répondait à tous les critères. En ce qui concerne Aux armes et caetera, j'ai demandé à K2R Riddim, qui est pour moi la meilleure section rythmique de reggae en France, et à Tyrone Downie, le clavier de Bob Marley, de m'accompagner (...) Pour Qui est in, qui est out, j'ai fait appel à Jeanne Cherhal et Emily Loizeau (...) Les musiciens du groupe Zone libre sont intervenus sur L'Hôtel particulier parce qu'on voulait du rock pur et dur (...) Et Gonzales a interprété les deux tiers des morceaux au piano de Gainsbourg (...) Mais les mains qui jouent du piano à l'image sont les miennes." A noter que les frères jacques sont incarnés par les membres d'un groupe de musiciens et humoristes d'aujourd'hui : le Quatuor. Et signalons que le Canadien Gonzales, excentrique touche-à-tout comme Gainsbourg, a produit deux albums de Jane Birkin et chanté en première partie de Juliette Gréco...

En avant la musique !
La partition de Gainsbourg (vie héroïque) est signée Olivier Daviaud, compositeur et arrangeur qui a travaillé entre autres avec Jacques Higelin et le groupe Dionysos. Ces derniers apparaissent d'ailleurs dans le film, accompagnant Gainsbourg lors de l'interprétation de Nazi rock. A noter que les comédiens du film, comme Eric Elmosnino (qui a suivi 4 mois de caoching musical) ou Laetitia Casta chantent avec leur propre voix dans le film. "Il y a plus de 60 moments musicaux dans le film, ça me laissait de la marge. Je me suis réapproprié leschansons de Gainsbourg et pour les musiques additionnelles, j'ai créé des compositions dans lesquelles j'ai injecté des éléments de l'univers musical de Gainsbourg."

Un beau gosse pour Fréhél...
Ami de Joann Sfar, dessinateur de bande dessinateur devenu lui aussi réalisateur (Les Beaux gosses), Riad Sattouf joue un petit rôle dans le film, celui du gigolo aux bras de Fréhel-Yolande Moreau.

Le cas Katerine
Boris Vian a les traits de Philippe Katerine. Celui-ci a déjà fait l'acteur, pour les frères Larrieu ou Cédric Kahn, mais il est surtout connu comme chanteur. Héritier de Vian ou Gainsbourg pour son côté dandy, il a connu un succès d'estimer bien avant de remporter les faveurs du public... Et lui aussi a fait chanter des actrices : Anna Karina et Arielle Dombasle.

Gainsbourg a du (Des)chien...
On compte pas moins de trois ex-Deschiens dans Gainsbourg (vie héroïque) : Yolande Moreau, mais aussi François Morel et Philippe Duquesne...

Coulloud, de Jane à Marilou
La jeune comédienne qui interprète la coiffeuse Marilou, prénom de la jeune femme qui est au coeur de l'album L'Homme à tête de chou, est Chloé Coulloud, une actrice révélée par le film La Tête de maman en 2007. Elle y incarnait une adolescente tourmentée... et fan inconditionnelle de Jane Birkin !

Un endroit pour Verlant
Le journaliste Gilles Verlant, biographe de Serge Gainsbourg a été consulté pendant la préparation du film... dans lequel il fait une apparition, dans le rôle d'un flic !
source secret de tournage : allociné

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