Mais, alors qu'il est sur le point d'attraper le meurtrier, l'ennemi juré de Letellier, un certain Marcucci, (un truand sanguinaire à qui il doit sa rétrogradation de la brigade Anti-gang à la brigade Criminelle, suite au braquage d'une banque qui, malheureusement pour le commissaire, à finit dans un bain de sang) réapparait et le commissaire abandonne la poursuite de Minos pour ce lancer sur celle de Marcucci, qu'il tuera en légitime défense cette fois-ci après l'avoir poursuivi jusque sur le toit du métro. Revenu sur l'affaire Minos, Letellier s'apperçoit que les victimes avaient toutes plusieurs points communs: Nora Elmer et Germaine Doizon ont eu leur mari hospitalisé à l'hopital de la Trinité. Or c'est dans cet hopital que travaille l'infirmière Hélène Gramont, qui vient justement de demander, sur les conseils d'un ami infirmier nommé Valdek, la protection "rapprochée" du commissaire. Malheureusement elle se fera étrangler, elle aussi, mais entretemps, Letellier, (qui a reçu la confirmation des laboratoires de la police que l'objet perdu par Minos n'est autre qu'un oeil de verre), comprend que Minos et Valdek ne font qu'un. Il est grand temps pour Letellier donc de mettre un terme aux agissements de Minos, surtout que celui-ci vient de prendre en otage la "Reine du Porno", l'actrice Pamela Sweet ainsi que sa petite famille et qu'il menace de faire sauter l'immeuble dans lequel il s'est réfugié. C'est par la voie des airs que Letellier arrivera à ses fins.
Ce film, qui marque un tournant dans la carrière de notre Bébel nationnal, est le sixième qu'il tourna sous la direction du cinéaste Henri Vernueil ("La Française et l’amour", 1960, sketch "L"adultere", "Un singe en Hiver", tourné en 1962, "Cent mille dollars au soleil" de 1964, "Week-end à Zuydcoote" en 1964 aussi et "Le casse" réalisé lui en 1971. C'est surtout le premier ou il interprète non plus un truand ou un aventurier mais un policier (rôle qui deviendra un peu sa "marque de fabrique" pendant quelques décénies plus tard). Ici le réalisateur puise son inspiration dans les gialli (le tueur avec ses gants noirs qui tue de pauvres femmes sans défense, sous prétexte qu'elles ont une vie dépravée) et dans les poliziotto, ces films policiers typiquement transalpins des années 70 qui s’attachent à décrire, avec plus ou moins de réalisme, l'univers de la mafia et du crime, privilégiant souvent la violence par rapport à l’aspect sociologique et l’analyse psychologique, offrant ainsi des films noirs, cruels, ironiques et souvent nihilistes dans leur conclusion (la scène du début dans le bar qui fait aussi office de dortoirs pour clandestins ou encore les scènes du braquage de la banque par Marcusi, puis les scènes de poursuite du truand par Bébel, d'abord en voiture, puis plus tard sur les toits du métro, scène absolument incroyable ou notre Bébel fait lui même toutes ses cascades et prend, bien sur, d'énormes risques pour notre plus grand plaisir). Le tout est bien sur relevé par des dialogues hors pairs de Michel Audiard qui offre à Belmondo un de ses meilleurs rôles. Il est à noter que c'est sous l'influence de son "distributeur" et ami René Chateau, que Bébel va lancer le nouveau style de l'acteur-producteur. Jean-Paul Belmondo devient désormais (sur l'affiche) BELMONDO (en gros). L'affiche ne représente plus une scène du film, mais Belmondo en train de "poser". Ici, Belmondo pose avec son Hustler en pull à col roulé noir alors qu'il n'en porte jamais dans le film. C'est un gentil hommage à Steve McQueen sur l'affiche de "Bullitt". Une formule reprise quelques années plus tard par un autre grand comédien français...
Dans le film, l'acteur n'hésite pas à payer de sa personne, réalisant lui même toutes ses cascades et pas des moindres, puisqu'il court non seulement sur le toit d'un métro lancé à vive allure (la ligne 6) mais aussi qu'il fait du car crash ou de la haute voltige suspendu sous un hélicoptere au bout d'un filin, comme n'importe quel agent lambda de la brigade anti-terroriste... Des scènes incroyables (pour l'époque en tout cas) qui participeront au succès énorme du film qui réalisa la perfomrance de faire se déplacer 836 426 spectateurs sur Paris, plaçant ainsi "Peur sur la ville" parmi les meilleurs scores des films de Jean-Paul Belmondo, juste derrière " Borsalino " (ou il avait Alain Delon comme partenaire, qui déplace lui aussi pas mal les foules, il faut l'admettre!!!).
C'est bien sur Ennio Morricone qui signe la musique. Un ennio Morricone perplexe et ennuyé, parait-il, lors de la pré-projection du film, car devant la parfaite fluidité des scènes d'action, le célèbre musicien avouait à Henri Verneuil qu'il ne voyait pas très bien pourquoi il devait y rajouter de la musique. Heureusement , le réalisateur su le convaincre... Et c'est donc au siffleur Alessandro Alessandroni et à l'harmoniciste Franco de Gemini, tous deux immortels interprèètes de la bande originale de " Il était une fois dans l'ouest " qu'Ennio Morricone fit appel pour interpréter cette bande son originale qui reste désormais dans toutes les mémoires des cinéphiles.
Source : http://www.le-giallo.com
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