Avec Chapeau Melon et Bottes de Cuir, le Prisonnier représente la série culte par excellence ; les deux séries ayant été produites au même moment et partageant un bon nombre d'acteurs, de scénaristes et de réalisateurs. Elles sont pourtant diamétralement opposées l'une de l'autre. Autant la première offre un plaisir brut à son spectateur, autant Le Prisonnier est une série complexe qui s'offre moins facilement. En 17 épisodes seulement, Patrick McGoohan a construit une oeuvre unique dans l'histoire du petit écran. Une oeuvre fascinante qui a su dépasser son simple statut d'objet télévisuel, tant dans sa forme que sur le fond. Le Prisonnier s'apparente à une oeuvre d'art qu'on ne se lasse pas de revisiter et de redécouvrir tant ses interprétations sont multiples.
Pour ceux qui voudraient prolonger le plaisir avec Le Prisonnier, je ne saurai assez vous conseiller la lecture du véritable livre de référence sur la série : Le Prisonnier, une énigme télévisuelle (éd. Yris). Un ouvrage incroyablement complet.
Résumé
Après avoir remis sa démission, un agent secret britannique est capturé, puis maintenu prisonnier au Village. Le Village est un univers clos qui fonctionne selon ses propres règles. Il s'apparente à un régime totalitaire. Notre héros, qui se nomme désormais n° 6 tente par tous les moyens de s'en échapper.
N°6
C'est le seul héros du Prisonnier. Très vigilant par rapport au Village, il va démanteler petit à petit cette organisation. Il ne va être cessé d'être harcelé pour qu'il révèle les raisons de sa démission. Par ailleurs, ses agissements dans la communauté sont très surveillés. Il se rebelle constamment face au consensus de l'absurde établi dans le Village et cherche désespérément à s'en évader.
Né le 10 mars 1928 aux Etats-Unis, Patrick McGoohan vit ensuite à Londres à partir de ses 10 ans, après un court passage en Irlande. Patrick McGoohan reçut une éducation catholique stricte et reste aujourd'hui très attaché à cette religion. Il commence sa carrière d'acteur par le théâtre participant à plus de 100 pièces entre 1947 et 1955. Il débute ensuite sur grand écran dans de nombreuses productions anglaises où il obtint des rôles de plus en plus étoffés. En 1960, on lui propose d'interpréter l'agent secret John Drake pour la série d'espionnage Destination Danger. Le succès mondial de cette série est telle que Patrick McGoohan devient subitement une des vedettes anglaises les plus en vues. Il refuse le rôle de Simon Templar dans Le saint qui échoira finalement à Roger Moore. Il refuse même un autre rôle d'agent secret pour le premier épisode d'une saga qui allait beaucoup faire parler d'elle : James Bond.
Sa cote est au plus haut auprès des producteurs qui lui laissent une maîtrise totale sur sa nouvelle série Le prisonnier. Interprète principal, mais aussi scénariste et réalisateur, Patrick McGoohan va s'investir corps et âme dans la série pendant plus d'un an. Parallèlement à son engagement dans Le Prisonnier, il tourne Zebra station polaire (1968). La conclusion qu'il a écrite à la série ne satisfait pas les spectateurs qui lui font violemment ressentir. Le harcèlement moral dont il est victime lui est insupportable et il s'exile en Suisse avec sa famille, avant de s'installer aux Etats-Unis. Depuis, l'acteur ne reviendra que très rarement sur Le Prisonnier.
La diffusion
Diffusé dés septembre 1967 au Royaume Uni et le 1er juin 1968 aux Etats-Unis, Le Prisonnier débuta chez nous en février 1968 sur la 2ème chaîne de l'ORTF. Le succès mitigé qu'elle rencontra (son audience de l'époque a été évaluée à 3000 spectateurs !) incita l'ORTF à achever rapidement sa diffusion avec Le dénouement en mai 1968. Malheureusement, 4 épisodes sont passés à la trappe, dont Il était une fois, avant dernier épisode de la série, et intimement lié au Dénouement. Pour l'anecdote, lors de cette première diffusion, l'épisode Le général fut retitré Le cerveau ; pour éviter de faire allusion au Général de Gaulle déjà assez contesté en ces temps de révolte estudiantine !
Ensuite, la série servit de « programme de complément », c'est-à-dire que pour revoir le n°6, il fallait attendre pépins techniques et autres jours de grève. C'est dire si elle était considérée par nos programmateurs français !
Ce n'est finalement qu'en 1984 que la série fut rediffusée dans l'émission Temps X sur TF1. Même s'il manquait encore 3 épisodes, les conditions furent cette fois ci bien meilleures : copies neuves et non coupées, respect de l'ordre de diffusion britannique... Le Prisonnier rencontre enfin le succès qu'il mérite. Un succès qui permet à la série d'être une nouvelle fois présente à l'antenne de septembre à décembre 1986. L'audience répond encore présente. A partir de là, un vrai mouvement commence à se créer autour de la série et les fans se retrouvent toujours plus nombreux à débattre sur le sens du Prisonnier.
M6 prend le relais en janvier 1988 : quoi de plus normal pour la 6ème chaîne de diffuser les aventures du n°6 ! Et la chaîne voit les choses en grand puisqu'elle offre à la série les honneurs du prime time. C'est loin d'être satisfaisant au niveau des audiences et la série est reléguée au samedi après midi. Et là, ça marche ! La série est programmée trois fois à l'antenne jusqu'en 1991 et connaît un succès grandissant, mais les 3 épisodes inédits manquent toujours.
Il faudra finalement attendre octobre 1990 et la sortie d'un coffret vidéo chez Polygram pour pouvoir avoir accès à l'intégrale de la série. Un coffret vidéo qui connaît un succès inattendu, puisque ce ne seront pas moins de 100 000 cassettes qui seront vendus. La sortie de ce coffret entérine la série comme « série culte ».
Depuis la série a été rediffusée sur de nombreuses chaînes du câble (Séries Club, 13ème rue, TPS Cinéculte...) et a été éditée dans un superbe coffret DVD par TF1 Vidéo. Une collection DVD est même lancée en kiosque en février 2004. La série se vend toujours aussi bien et reparaît en kiosque en août 2005.
En une dizaine d'années, Le Prisonnier est devenu incontournable.
Dans ce village représentatif du bloc de l'Est, le n°6 incarne les valeurs du bloc de l'Ouest : individuel et libre. La série offre donc un choc symbolique de ces deux cultures pendant 17 épisodes. Certes, je reconnais que cette analyse peut paraître simpliste et ne répond pas aux questions posées dans Le dénouement mais c'est celle qui me semble le plus en adéquation avec la réalité de la série.
Néanmoins, en la ré explorant à l'avenir, je suis certain que d'autres évidences me sauteront aux yeux. Le Prisonnier est un puits sans fond d'interprétations, invitant le spectateur à s'y perdre indéfiniment. Elle termine d'ailleurs comme elle a commencé (sa dernière image est aussi sa première) : la boucle est bouclée.
Pour ceux qui voudraient prolonger le plaisir avec Le Prisonnier, je ne saurai assez vous conseiller la lecture du véritable livre de référence sur la série : Le Prisonnier, une énigme télévisuelle (éd. Yris). Un ouvrage incroyablement complet.
Résumé
Après avoir remis sa démission, un agent secret britannique est capturé, puis maintenu prisonnier au Village. Le Village est un univers clos qui fonctionne selon ses propres règles. Il s'apparente à un régime totalitaire. Notre héros, qui se nomme désormais n° 6 tente par tous les moyens de s'en échapper.
N°6
C'est le seul héros du Prisonnier. Très vigilant par rapport au Village, il va démanteler petit à petit cette organisation. Il ne va être cessé d'être harcelé pour qu'il révèle les raisons de sa démission. Par ailleurs, ses agissements dans la communauté sont très surveillés. Il se rebelle constamment face au consensus de l'absurde établi dans le Village et cherche désespérément à s'en évader.
Né le 10 mars 1928 aux Etats-Unis, Patrick McGoohan vit ensuite à Londres à partir de ses 10 ans, après un court passage en Irlande. Patrick McGoohan reçut une éducation catholique stricte et reste aujourd'hui très attaché à cette religion. Il commence sa carrière d'acteur par le théâtre participant à plus de 100 pièces entre 1947 et 1955. Il débute ensuite sur grand écran dans de nombreuses productions anglaises où il obtint des rôles de plus en plus étoffés. En 1960, on lui propose d'interpréter l'agent secret John Drake pour la série d'espionnage Destination Danger. Le succès mondial de cette série est telle que Patrick McGoohan devient subitement une des vedettes anglaises les plus en vues. Il refuse le rôle de Simon Templar dans Le saint qui échoira finalement à Roger Moore. Il refuse même un autre rôle d'agent secret pour le premier épisode d'une saga qui allait beaucoup faire parler d'elle : James Bond.
Sa cote est au plus haut auprès des producteurs qui lui laissent une maîtrise totale sur sa nouvelle série Le prisonnier. Interprète principal, mais aussi scénariste et réalisateur, Patrick McGoohan va s'investir corps et âme dans la série pendant plus d'un an. Parallèlement à son engagement dans Le Prisonnier, il tourne Zebra station polaire (1968). La conclusion qu'il a écrite à la série ne satisfait pas les spectateurs qui lui font violemment ressentir. Le harcèlement moral dont il est victime lui est insupportable et il s'exile en Suisse avec sa famille, avant de s'installer aux Etats-Unis. Depuis, l'acteur ne reviendra que très rarement sur Le Prisonnier.
La diffusion
Diffusé dés septembre 1967 au Royaume Uni et le 1er juin 1968 aux Etats-Unis, Le Prisonnier débuta chez nous en février 1968 sur la 2ème chaîne de l'ORTF. Le succès mitigé qu'elle rencontra (son audience de l'époque a été évaluée à 3000 spectateurs !) incita l'ORTF à achever rapidement sa diffusion avec Le dénouement en mai 1968. Malheureusement, 4 épisodes sont passés à la trappe, dont Il était une fois, avant dernier épisode de la série, et intimement lié au Dénouement. Pour l'anecdote, lors de cette première diffusion, l'épisode Le général fut retitré Le cerveau ; pour éviter de faire allusion au Général de Gaulle déjà assez contesté en ces temps de révolte estudiantine !
Ensuite, la série servit de « programme de complément », c'est-à-dire que pour revoir le n°6, il fallait attendre pépins techniques et autres jours de grève. C'est dire si elle était considérée par nos programmateurs français !
Ce n'est finalement qu'en 1984 que la série fut rediffusée dans l'émission Temps X sur TF1. Même s'il manquait encore 3 épisodes, les conditions furent cette fois ci bien meilleures : copies neuves et non coupées, respect de l'ordre de diffusion britannique... Le Prisonnier rencontre enfin le succès qu'il mérite. Un succès qui permet à la série d'être une nouvelle fois présente à l'antenne de septembre à décembre 1986. L'audience répond encore présente. A partir de là, un vrai mouvement commence à se créer autour de la série et les fans se retrouvent toujours plus nombreux à débattre sur le sens du Prisonnier.
M6 prend le relais en janvier 1988 : quoi de plus normal pour la 6ème chaîne de diffuser les aventures du n°6 ! Et la chaîne voit les choses en grand puisqu'elle offre à la série les honneurs du prime time. C'est loin d'être satisfaisant au niveau des audiences et la série est reléguée au samedi après midi. Et là, ça marche ! La série est programmée trois fois à l'antenne jusqu'en 1991 et connaît un succès grandissant, mais les 3 épisodes inédits manquent toujours.
Il faudra finalement attendre octobre 1990 et la sortie d'un coffret vidéo chez Polygram pour pouvoir avoir accès à l'intégrale de la série. Un coffret vidéo qui connaît un succès inattendu, puisque ce ne seront pas moins de 100 000 cassettes qui seront vendus. La sortie de ce coffret entérine la série comme « série culte ».
Depuis la série a été rediffusée sur de nombreuses chaînes du câble (Séries Club, 13ème rue, TPS Cinéculte...) et a été éditée dans un superbe coffret DVD par TF1 Vidéo. Une collection DVD est même lancée en kiosque en février 2004. La série se vend toujours aussi bien et reparaît en kiosque en août 2005.
En une dizaine d'années, Le Prisonnier est devenu incontournable.
Dans ce village représentatif du bloc de l'Est, le n°6 incarne les valeurs du bloc de l'Ouest : individuel et libre. La série offre donc un choc symbolique de ces deux cultures pendant 17 épisodes. Certes, je reconnais que cette analyse peut paraître simpliste et ne répond pas aux questions posées dans Le dénouement mais c'est celle qui me semble le plus en adéquation avec la réalité de la série.
Néanmoins, en la ré explorant à l'avenir, je suis certain que d'autres évidences me sauteront aux yeux. Le Prisonnier est un puits sans fond d'interprétations, invitant le spectateur à s'y perdre indéfiniment. Elle termine d'ailleurs comme elle a commencé (sa dernière image est aussi sa première) : la boucle est bouclée.
source : dvdrama
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