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jeudi 4 juin 2009

HIGHLANDER


Nous arrivons du fond des temps,
cheminant silencieusement à travers les siècles,
menant en secret maintes vies, luttant pour être là,
à l'heure de l'assemblée,
quand les derniers se battront jusqu'au dernier.
Personne n'a jamais su que nous étions parmi vous...
jusqu'à maintenant...


1536, deux clans écossais s'affrontent dans une guerre sanglante. Au cours des combats, Connor MacLeod est mortellement blessé par le cruel Kurgan mais il survit. Effrayés, les membres de son clan chassent le miraculé. Commence alors une errance infinie pendant laquelle il rencontre Juan Sanchez Ramirez, un aristocrate égyptien âgé de plus de vingt-quatre siècles. C'est ainsi que le guerrier écossais comprend qu'il fait partie lui aussi de la race des Immortels et que seule la décapitation peut le tuer. Il lui faut alors résister et traverser les siècles jusqu'au jour du rassemblement final, où l'un deux pourra conquérir le « prix », un pouvoir dont personne ne sait rien. C'est dans le New York de 1986 que MacLeod prépare le combat qui fera de lui le dernier des Immortels.

En premier lieu quelle est la différence entre les deux montages ?


La plus significative est la première scène où MacLeod, plongé dans l'assistance violente d'un match de catch, repense à une bataille écossaise. Le premier duel dans le parking s'éternise un peu trop (l'adversaire de MacLeod se déplace en enchaînant les salto arrières) et celui du XVIIIème siècle (où MacLeod se fait trouer la peau de multiples fois) se termine par la mort du valet tué par son maître d'un coup de revolver dans le dos. Ensuite au moment du bannissement, les coups portés à Connor sont plus nombreux et plus violents. Son cousin Dugal le frappe furieusement au visage. Angus intervient en lui rappelant leur lien de parenté. Autre scène visible : le lendemain après avoir passé la nuit ensemble, Brenda désormais au courant de toute l'histoire des Immortels, quitte MacLeod au zoo sous le regard de Kurgan qui assiste à toute la scène. On apprend ainsi comment il retrouve Brenda chez elle le soir même où il l'enlève pour la folle balade. Quelques dialogues sont rajoutés par ci par là comme l'adieu de Connor à Rachel faisant référence à leur rencontre avec le célèbre « It's a kind of magic ». Enfin, le duel final dure un peu plus longtemps également. Quelques scènes bonus qui ne changent rien à la dramaturgie du film. Certaines scènes présentes dans le montage américain restent cependant inédites à ce jour en zone 2 mais dispos en laserdisc (MacLeod et Kastagir prenant un pot, MacLeod laissant Brenda ausculter son sabre...)

1985, le début de l'ère du clip. Russell Mulcahy est un réalisateur australien de clips vidéos en vogue et a déjà signé la mise en scène de plus de 400 clips pour notamment Elton John, Rod Stewart et surtout Duran Duran avec Wild Boys qui lui vaut une réputation internationale. Il se lance dans le long-métrage avec Derek and Clive Get the Horn, comédie britannique mettant en scène Dudley Moore et Peter Brook. Mais la comédie n'est pas le genre qui inspire Mulcahy et il se lance rapidement dans une nouvelle aventure en revenant en Australie, avec un film de genre aujourd'hui quasi culte comme Highlander, Razorback, où des ruraux affrontent un sanglier gigantesque. Deux ans après ce succès, il est appelé pour réaliser Highlander. La suite est aujourd'hui connue.


Ce qui frappe en revoyant Highlander c'est que tout ce qui semblait innovant à l'époque nous apparaît aujourd'hui délicieusement kitsch. Le scénario de Gregory Widen tient rudement bien la route et n'a rien perdu de son originalité mais c'est évidemment du côté de la réalisation qu'Highlander a vieilli. Des éclairages bleutés traversant les carreaux aux jeux d'ombres, Mulcahy réalise un film BD à la manière d'un clip vidéo pop, soutenu par la voix envoûtante de Freddie Mercury et la sublime musique de Michael Kamen. La première partie du film (quasiment aucun dialogue durant le premier quart d'heure) enchaîne les tics inhérents aux clips vidéos mais le cinéaste se calme petit à petit pour se concentrer sur ce qui fait partie intégrante de la réussite du film, l'histoire d'amour et son héros romantique.

Christophe Lambert (ici crédité sous le prénom de Christopher), après le succès mondial de Greystoke et l'énorme succès en France de Subway qui lui vaut le César du meilleur acteur, explose littéralement avec Highlander, sa prestation sincère et touchante participant grandement à la réussite du film. Rarement l'étrange regard de l'acteur aura été si bien exploité. Son accent français très prononcé rajoute au mysticisme du personnage, à son côté intemporel, qui a traversé les siècles et tous les pays du monde. Lambert prouve quel formidable comédien il peut être quand il ne se fourvoie pas dans des navets cosmiques. Les scènes se déroulant en Ecosse comme le bannissement, la rencontre avec Sean Connery et l'histoire d'amour entre MacLeod et Heather (jusqu'à la mort de celle-ci) sont les plus belles du film.

Mulcahy prend le temps à travers des allers-retours passé et présent pour développer le personnage de MacLeod et montrer un personnage immortel mais malheureux, anxieux, triste et solitaire. L'immortalité ne fait pas le bonheur et c'est ce qui rend le personnage humain avant tout. Sean Connery (qui a eu 7 jours de tournage) n'a pas grand chose à faire pour imposer sa présence, il est tout simplement sublime. Face à Christophe Lambert, Clancy Brown incarne le bad guy, tout en cruauté et bestialité. Son duel avec Sean Connery dans la tour carton-pâte reste mythique ainsi que la petite balade en voiture dans New York qu'il offre à Roxanne Hart à la fin du film. Quant à cette dernière, le spectateur a beau savoir que MacLeod traverse les siècles, on ne peut s'empêcher d'être aussi troublé qu'elle dans sa quête et lorsqu'elle découvre la véritable nature de Nash. Un personnage complexe à travers lequel les spectateurs tentent de se faire une idée du personnage de MacLeod.

Highlander avait agit comme un électrochoc dans le paysage cinématographique des années 80. Véritable révolution visuelle et narrative, la réalisation de Mulcahy enchaîne les morceaux de bravoure qui ont depuis été maintes et maintes fois plagiés. Sa réalisation n'avait rien encore des films stroboscopiques d'un Tony Scott ou d'un Michael Bay et on comprenait encore ce qui se passait sous nos yeux. Créativité, plans inédits (le plan d'ouverture) et stylisés (les scènes du Quickening donnent toujours le frisson), originalité, débordant d'imagination et d'inventivité (les transitions entre les époques sont d'une rare beauté visuelle), casting impeccable, violent, drôle (le duel au XVIIIème siècle) et scénario au cordeau, Highlander est un film culte qui a certes vieilli mais bien vieilli. L'épopée voit ses racines ancrées dans la mythologie classique et le plaisir du spectateur reste intact plus de vingt ans après.

Comme les personnages se tuent à dire dans le film « Il ne peut en rester qu'un », si vous ne devez voir qu'un seul des films de la saga, ne passez pas à côté d'Highlander, oeuvre culte qui a marqué plusieurs générations.

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