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vendredi 30 octobre 2009

BRUCE WILLIS


Bruce Willis est dans l'esprit de tous l'image même du héros d'action ultime, ce John McCLane légendaire, se sauvant de situations impossibles avec un sempiternel maillot de corps ensanglanté et une ironie à toute épreuve. L'acteur a d'abord connu la gloire à la télévision (dans la série Clair de Lune) avant de réussir son passage sur grand écran avec Piège de Cristal (Die hard en V.O). Pourtant, à côté de cet homme qui a sauvé le monde à plusieurs reprises (et qui affirmait récemment qu'il était temps que quelqu'un prenne la relève), il y a un acteur beaucoup plus nuancé, tel qu'on le découvre par exemple dans sa collaboration avec M. Night Shyamalan (dans le Sixième sens et Incassable), ou lorsqu'il incarne un boxeur en mauvaise posture dans Pulp Fiction.


Willis a dévoilé une facette plus sensible, tourmentée ou plus inattendue (dans l'Armée des douze singes, Une vie à deux ou Bandits). Il revient régulièrement aux rôles musclés qui ont fait sa popularité en leur apportant quelques nuances (Mission Evasion ou Les larmes du soleil). L'acteur revient à l'affiche de Clones (sortie le 28 octobre). Il inspire un attachement que l'on éprouve pour bien peu de comédiens. Quel que soit le film, il est toujours agréable de le retrouver, pour tout ce qu'il a pu représenter.

Il naît d'un père militaire dans une base américaine en Allemagne de l'ouest le 19 mars 1955. Regagnant un peu plus tard les Etats-Unis et plus précisément le New-Jersey, le jeune Bruce, alors surnommé Bruno, est un élève assez bon et populaire, se consacrant particulièrement aux cours d'art dramatique (activité qui le débarrasse de son bégaiement). Il est également sportif et un lutteur engagé. Le mauvais garçon est toutefois suspendu quelque mois pour avoir été mêlé à quelques larcins de fin d'année.

Après avoir passé ses diplômes, il fait quelques petits boulots, oeuvrant dans les usines, au contact des travailleurs. Il entretient déjà une grande passion pour la musique (à laquelle il revient régulièrement). Cependant, il veut avant tout devenir acteur s'inscrivant à l'université pour y parfaire son art. Mais sa hâte est trop grande, il sèche les cours pour passer des auditions à New York. Il continue d'y travailler comme barman pour se soutenir et apparaît dans des pièces off-Broadway dès 1977, accepte des tous petits rôles (comme dans le Verdict de Sidney Lumet). Il est une véritable révélation dans Fool for love, une pièce de Sam Shepard. On le voit alors dans diverses séries télévisées, notamment dans Deux flics à Miami, ainsi que dans quelques publicités.

Le destin va bientôt sourire au comédien, lorsqu'il s'envole pour la cité des anges, auditionnant pour Recherche Susan désespérément. S'il ne décroche pas le rôle, profitant d'être à L.A, il se propose d'en endosser un autre pour la série Clair de lune aux côtés de Cibyl Shepherd. Il devient le charmant et malicieux détective David Addison. A partir de 1985, il connaît un immense succès, s'imposant dans la peau de ce héros détendu, développant les liens de ce couple absolument irrésistible, à l'indéniable alchimie (malgré de grandes tensions sur le plateau). La série dure pourtant jusqu'en 1989 et auréole Willis de gloire et de célébrité. Jouissant de sa nouvelle réputation, il tourne pour Blake Edwards dans Boires et déboires, comédie énergique rappelant Woody Allen, où il donne la réplique à Kim Basinger en 1987.


L'apparition de Bruce sur grand écran est déjà fort honorable, elle deviendra légendaire lorsqu'il incarnera le héros pris dans un Piège de Cristal réalisé par John McTiernan en 1988. Il prête ses traits au coriace John McClane, flic dur à cuire, menant une vie de famille problématique et ayant le don de se mettre dans des situations impossibles (ici il doit sauver son épouse prise en otage par de dangereux terroristes menés par l'excellent Alan Rickman). Bruce Willis, s'étant fait connaître par la comédie, confère à ce personnage toute son ironie et une désinvolture dont il ne se dépare jamais même -et surtout- dans les situations délicates. Il met avant tout en lumière une dimension paradoxale du héros, dont on sent qu'il s'en tire toujours in-extremis et toujours sur le point d'échouer. Il n'a clairement pas l'aisance d'un James Bond et laisse quelques plumes dans la bataille (se prenant quelques balles, marchant sur du verre pieds nus...).

Il y a dans cette interprétation quelque chose d'exceptionnel et d'unique, comme un acteur qui trouve son ton et sa voix. On est devant un événement de la même importance que lorsque Humphrey Bogart compose le personnage de détective définitif dans Le Faucon Maltais ou le Grand Sommeil. On est tout simplement témoin d'un grand moment de l'histoire du cinéma. Tout sourit alors à Bruce Willis. Il veut cependant varier les plaisirs et étendre son registre. Il tourne alors pour Norman Jewison dans Un héros comme tant d'autres dans la peau d'un émouvant vétéran du Vietnam en 1990. Il fait surtout un retour fracassant dans la peau de McClane, sauvant (de justesse et avec fracas) un aéroport de la catastrophe dans 58 minutes pour vivre de Renny Harlin. Toujours seul contre tous, il combat jusqu'aux limites de ses forces, se heurtant aux usages de fonctionnaires dépassés et assez obtus, et surtout à des mauvais plaisants très organisés. McClane est une sorte d'accident, un incontrôlable anarchiste qui vient tout fracasser dans une lutte toujours très inégale contre des méchants surarmés. Il est aussi intègre qu'insoumis, aussi courageux qu'inconscient, une part irrespectueuse des années 90 et de leur merveilleux mauvais esprit qu'il symbolise à merveille.

Cependant tout n'est pas rose, Willis participe notamment à l'adaptation du roman de Tom Wolfe, Le bûcher des vanités de Brian de Palma demeure dans les mémoires comme un four retentissant. Peaufinant son image de héros d'action, l'acteur incarne le Dernier Samaritain de Tony Scott et retrouve son public en 1992. Devenu une star et une icône, il s'auto-parodie dans son propre rôle et une apparition en clin d'oeil à MacClane dans The Player de Robert Altman, sauvant Julia Roberts des flammes. Mais Bruce n'est pas homme à se reposer sur ses lauriers, il est mû depuis toujours par une grande ambition artistique. Il doit donc prendre des risques.


On le voit pris entre Meryl Streep et Goldie Hawn dans la fantaisie macabre de Robert Zemeckis, la Mort vous va si bien, ou dans un film de gangsters classique, Bill Bathgate, avec Dustin Hoffman. Son statut lui permet de côtoyer les plus grands et de s'imposer comme un acteur d'importance. A la même époque, le duo qu'il forme avec Demi Moore dans Pensées mortelles confirme l'ampleur des sentiments que Willis peut exprimer (ici à contre-emploi en mari violent). Cependant, avec Hudson Hawk, gentleman cambrioleur, dans lequel il s'est beaucoup investi (dans le script et la musique notamment), il a subi cependant un sérieux revers. On sent pendant un temps une stagnation de sa carrière, l'acteur tournant dans des films sur-mesure (Piège en eaux troubles ou Color of night), laissant apparaître une forme de redondance.

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