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jeudi 5 novembre 2009

chronique d’un succès et d'un échec annoncé



Bon Cop, Bad Cop et Nouvelle-France

un succès, un échec

Il est dit que la meilleure mise en marché d’un produit dont personne ne veut n’a jamais accompli de miracles. Nouvelle-France, un film de Jean Beaudin en est un exemple. La stratégie de promotion comporte deux étapes cruciales, lesquelles doivent servir au film avant et après sa sortie en salles. Avant, il s’agira de créer un buzz positif pour faire en sorte que le film existe dans l’esprit du plus grand nombre de personnes possible. Après, il faudra maintenir le désir du public à voir le film. Pour cela, producteurs, distributeurs et attachés de presse disposent de nombreux moyens, lesquels ont tous été utilisés pour la promotion du succès de l’année 2006, le film Bon Cop, Bad Cop.

Bon Cop, Bad Cop : chronique d’un succès annoncé

En plus des 8 millions de dollars qu’a coûtés la production de ce dernier succès d’Érik Canuel, 2,8 millions de dollars ont été nécessaires à sa promotion. Le président de la Cinémathèque québécoise, Kevin Tierney, a déclaré dans une récente entrevue réalisée par Robert Daudelin, de la revue 24 Images, que le succès du film s’explique en premier lieu par la sympathie ressentie par le public à l’égard des personnages. Toutefois, il a mentionné que les méthodes promotionnelles employées plusieurs mois avant la sortie du film, ont aussi contribué à son triomphe au box-office.

D’abord, Alliance a amorcé sa mise en marché par la diffusion massive d’un simple teaser de 50 secondes. Par la suite, elle a usé d’une méthode plus américaine, soit la pose de banderoles géantes dans toutes les plus grandes salles de cinéma; méthode très coûteuse, mais très efficace selon M. Tierney. Enfin, les attachés de presse ont lancé une campagne de séduction ultime de type « parapublicitaire », dont l’objectif était d’occuper le maximum de place à un moindre coût. Leur tâche était de distribuer des communiqués, d’assurer la multiplication des fronts, de « vendre » les têtes d’affiche du film aux émissions radiophoniques ou télévisées prêtent à les accueillir et d’assurer la présence des vedettes du film, Patrick Huard et Colm Feore, sur le tapis rouge des festivals.

Après la sortie de Bon Cop, Bad Cop, les premières critiques apparues dans les médias, les arguments de publicité et de vente, (son aspect esthétique, son montage rythmé, sa prédilection pour les bagarres, les poursuites infernales, les jokes crues et le mélange des genres, dont la comédie policière et le film d’enquête avec le méchant serial killer) essentiellement issus de nos voisins du Sud, ont favorisé son effervescence. Ainsi, le succès de Bon Cop, Bad Cop prouve qu’une bonne campagne promotionnelle à la Hollywood peut être favorable au cinéma d’ici puisque le film d’Érik Canuel est devenu le plus lucratif de l’histoire du cinéma québécois avec un cumulatif de près de 10 millions de dollars en entrées! Cependant, d’autres films n’ont pas eu cette même chance…

Nouvelle-France : chronique d’un échec annoncé

Réalisé en 2004 par Jean Beaudin et coproduit avec la France et l’Angleterre, Nouvelle-France est encore aujourd’hui la plus grosse production québécoise avec un budget inégalé de 33 millions de dollars. Tourné simultanément en français et en anglais, ce film est vaguement inspiré de deux histoires, soit celle d’un amour impossible entre une jeune veuve (Noémie Godin-Vigneau) et François Le Gardeur (David La Haye) et celle des derniers jours de la Nouvelle-France. Outre ces deux vedettes québécoises, Christal Film croyait être en mesure d’attirer un grand nombre de cinéphiles à l’aide d’une distribution internationale de choix, dont Irène Jacob et Vincent Perez, deux acteurs français, et Tim Roth, célèbre en Angleterre.

Critiques dévastatrices

Cependant, avant même la sortie massive du film en salle, les critiques l’avaient démoli. Entre autres, plusieurs reprochaient au titre d’être trompeur en ce sens où l’histoire racontée n’était pas celle de la Nouvelle-France, mais plutôt une histoire d’amour tragique. Le réalisateur lui-même l’a reconnu puisqu’en octobre 2005, lorsqu’il a présenté son film à Toronto, il a affirmé, lors d’une conférence de presse, que l’histoire de la Nouvelle-France était la toile de fond de l’histoire d’amour entre Marie-Loup et son coureur des bois. Il a conclu en disant que son but d’alors était de réaliser un film populaire, comme ceux des Européens et des Américains.


Promotion maladroite

Les procédés de marketing employés par ses distributeurs, dont la sortie d’une bande-annonce plusieurs mois à l’avance, n’ont pas favorisé son succès dans sa propre patrie. En effet, ici, le film de Jean Beaudin a seulement engrangé 2,4 millions de dollars en recettes, ce qui est considéré, par plusieurs spécialistes, comme un véritable échec commercial étant donné le lourd budget alloué à la production de ce long-métrage. Mais l’échec commercial de la fresque historico-sentimentale de Jean Beaudin s’est confirmé en France, où la superproduction québécoise avait perdu, lors de la deuxième semaine de projection, les trois cinquièmes de ses copies. En effet, au départ, le film de Beaudin était projeté sur 92 écrans pour finalement l’être que dans 35 salles; seulement 16 800 cinéphiles s’étaient déplacés pour voir le film, soit une moyenne d’une demi-douzaine de spectateurs par projection! Selon certains spécialistes, la mauvaise orientation de la part des distributeurs serait la cause de cet échec à l’étranger puisque n’ayant pas montré le film ni à la presse ni à aucune critique, à l’exception du journal Le Monde. De plus, bien que la promotion ait joui d’une importante campagne d’affichage, cette dernière n’en disait que très peu sur le film et n’était pas très «vendeuse» puisque rien n’insistait sur l’origine du film ni même sur les moyens considérables que le tournage a nécessités.

Le mauvais emploi des méthodes promotionnelles de même que l’emploi des mauvaises méthodes peut être nuisible ou non à un film. Selon plusieurs spécialistes, dont le réalisateur Denis Côté et la journaliste Helen Faradji, la critique a son rôle à jouer dans toute cette démarche à condition qu’elle puisse être réalisée en toute liberté, c’est-à-dire sans être confinée à des critères superficiels.

http://www.dvdenfrancais.com

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