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vendredi 31 juillet 2009

IL ETAIT UNE FOIS LA REVOLUTION


VERSION U.S. contre VERSION EUROPEENE

CRITIQUE DU DVD MGM zone 2 (1ere édition) montage U.S.

Sean Mallory, un révolutionnaire de l'IRA spécialiste en explosifs, et Juan Miranda, un bandit de grand chemin, deviennent malgré eux les héros de la révolution mexicaine


Ce second opus de la trilogie IL ETAIT UNE FOIS... ne l'est pas vraiment. En fait, le succès de "Il était une fois dans l'Ouest" aidant, les producteur peu scrupuleux ont eu l'idée de renommé le film "Il était une fois la révolution".

Et Leone -qui dira à la sortie, avec un succès critique et public à la clé, du film ne pas aimer son film- aura bien du mal à s'investir sur ce scénario dont il n'est pas l'instigateur (Sam Peckinpah le refusa d'ailleurs) et ses rapports houleux avec Rod Steiger (en lieu et place de Jason Robards que Sergio voulait engager) n'ont pas arrangé l'affaire.

Pourtant si cette une superbe fresque historique qu'on sent légèrement parodique n'est pas le meilleur film du réalisateur, elle a le mérite de poser un cinéaste devenu plus lyrique & pessimiste (chose qu'il confirmera avec son chef d'oeuvre IL ETAIT UNE FOIS EN AMERIQUE) avec des scènes particulièrement fortes (et des personnages qui nagent en pleine désillusions) qui trouve son apogée dans un final particulièrement poignant.

La réalisation, maîtrisée de bout en bout, est une véritable prouesse. L'atmosphère particulière due en partie au génie de Morricone, qui signe ici une de ses meilleurs partition musicale, et surtout qui fait de la BO un personnage à part entière du film ainsi qu'un formidable duo Coburn (dans un de ses meilleurs rôle)/ Steiger, vous captiveront tout au long de cette oeuvre.

Le film dure ici 2h27 et des secondes (avec la citation de Mao voulu par Leone & un générique plus long que la version française qui plus est) alors que curieusement la version que l'on connaît en France du moins dure un peu plus longtemps (2h 29 environs).

La raison: l'utilisation d'un master américain certainement (le titre en VO à la fin explique cela) et on se retrouve avec une fin amputée de quelques minutes!!!

Ainsi le flash back où l'on voit Coburn et son ami en train de se partager la même femme (3' environs) a tout bonnement disparu de ce montage !

Pire les derniers mots de Steiger "et moi alors" sont également passé à la trappe!!!!! De quoi véritablement déchanter. Les puristes auront, en tout cas, vite fait leur choix: le boycott s'impose de lui même.

les changements minute par minutes :

2 h24 mn Juan allume la cigarette à Sean puis s'en va chercher du secours. Sean affiche un sourire.

Puis:

Sur le DVD, on voit Juan qui dit "Johnny" mais la musique couvre le mot!!!

Sur la Version française, on assiste au flash-back (plus de 3') où Sean et son ami partagent la même femme en Irlande puis on revient sur Juan qui dit fortement "Johnny" avec un son parfaitement audible

On assiste alors à l'explosion du train pour les 2 versions.

2h25 et 30 s - Retour sur Juan qui regarde vers la camera.

Puis:

Sur le DVD, on entend la musique, apparition du titre du film en ANGLAIS pour finir sur un générique plus long que celui que l'on connaît.

Sur la version Française, Juan dit "Et moi alors", le titre du film apparaît en Français pour finir sur un générique plus court !

EN RESUME

" Il manque bien le Flash-back final et le "Et moi alors...", il semblerait que le master utilisé soit celui d'une "version américaine "A Fistful of Dynamite", la citation de Mao, le début ou Juan urine sur des fourmis, les scènes d'exécution et celle de la grotte présentes en intégralité), par contre plus de flash-back final donc et ce, sans véritable explication (ni justification)

La version la plus complète existante à ce jour c'est le Zone 2 italien avec des scènes pourtant non conservées par Leone (démontage de la moto de Sean, Scène de Torture de par les hommes de Gunther Reza mais uniquement en version italienne...

La derniere édition de 2005 respecte a priori le montage de Léone qu'on connait en France avec les scènes de flashback, sinon, garder sa VHS d'époque (et prier pour que son magnétoscope ne bouffe pas la bande)

C'est tout, c'est regrettable mais c'est comme ça avec les films dont il existe presque autant de versions que de pays, et ça me fait penser au "bon la brute et le truand", on a gagné une version longue (dispensable) mais bien perdu en dvd la version cinéma. On ne peut pas tout avoir.


dimanche 19 juillet 2009

SECRET DE TOURNAGE


Avec Chapeau Melon et Bottes de Cuir, le Prisonnier représente la série culte par excellence ; les deux séries ayant été produites au même moment et partageant un bon nombre d'acteurs, de scénaristes et de réalisateurs. Elles sont pourtant diamétralement opposées l'une de l'autre. Autant la première offre un plaisir brut à son spectateur, autant Le Prisonnier est une série complexe qui s'offre moins facilement. En 17 épisodes seulement, Patrick McGoohan a construit une oeuvre unique dans l'histoire du petit écran. Une oeuvre fascinante qui a su dépasser son simple statut d'objet télévisuel, tant dans sa forme que sur le fond. Le Prisonnier s'apparente à une oeuvre d'art qu'on ne se lasse pas de revisiter et de redécouvrir tant ses interprétations sont multiples.

Pour ceux qui voudraient prolonger le plaisir avec Le Prisonnier, je ne saurai assez vous conseiller la lecture du véritable livre de référence sur la série : Le Prisonnier, une énigme télévisuelle (éd. Yris). Un ouvrage incroyablement complet.

Résumé

Après avoir remis sa démission, un agent secret britannique est capturé, puis maintenu prisonnier au Village. Le Village est un univers clos qui fonctionne selon ses propres règles. Il s'apparente à un régime totalitaire. Notre héros, qui se nomme désormais n° 6 tente par tous les moyens de s'en échapper.

N°6

C'est le seul héros du Prisonnier. Très vigilant par rapport au Village, il va démanteler petit à petit cette organisation. Il ne va être cessé d'être harcelé pour qu'il révèle les raisons de sa démission. Par ailleurs, ses agissements dans la communauté sont très surveillés. Il se rebelle constamment face au consensus de l'absurde établi dans le Village et cherche désespérément à s'en évader.

Né le 10 mars 1928 aux Etats-Unis, Patrick McGoohan vit ensuite à Londres à partir de ses 10 ans, après un court passage en Irlande. Patrick McGoohan reçut une éducation catholique stricte et reste aujourd'hui très attaché à cette religion. Il commence sa carrière d'acteur par le théâtre participant à plus de 100 pièces entre 1947 et 1955. Il débute ensuite sur grand écran dans de nombreuses productions anglaises où il obtint des rôles de plus en plus étoffés. En 1960, on lui propose d'interpréter l'agent secret John Drake pour la série d'espionnage Destination Danger. Le succès mondial de cette série est telle que Patrick McGoohan devient subitement une des vedettes anglaises les plus en vues. Il refuse le rôle de Simon Templar dans Le saint qui échoira finalement à Roger Moore. Il refuse même un autre rôle d'agent secret pour le premier épisode d'une saga qui allait beaucoup faire parler d'elle : James Bond.

Sa cote est au plus haut auprès des producteurs qui lui laissent une maîtrise totale sur sa nouvelle série Le prisonnier. Interprète principal, mais aussi scénariste et réalisateur, Patrick McGoohan va s'investir corps et âme dans la série pendant plus d'un an. Parallèlement à son engagement dans Le Prisonnier, il tourne Zebra station polaire (1968). La conclusion qu'il a écrite à la série ne satisfait pas les spectateurs qui lui font violemment ressentir. Le harcèlement moral dont il est victime lui est insupportable et il s'exile en Suisse avec sa famille, avant de s'installer aux Etats-Unis. Depuis, l'acteur ne reviendra que très rarement sur Le Prisonnier.

La diffusion

Diffusé dés septembre 1967 au Royaume Uni et le 1er juin 1968 aux Etats-Unis, Le Prisonnier débuta chez nous en février 1968 sur la 2ème chaîne de l'ORTF. Le succès mitigé qu'elle rencontra (son audience de l'époque a été évaluée à 3000 spectateurs !) incita l'ORTF à achever rapidement sa diffusion avec Le dénouement en mai 1968. Malheureusement, 4 épisodes sont passés à la trappe, dont Il était une fois, avant dernier épisode de la série, et intimement lié au Dénouement. Pour l'anecdote, lors de cette première diffusion, l'épisode Le général fut retitré Le cerveau ; pour éviter de faire allusion au Général de Gaulle déjà assez contesté en ces temps de révolte estudiantine !

Ensuite, la série servit de « programme de complément », c'est-à-dire que pour revoir le n°6, il fallait attendre pépins techniques et autres jours de grève. C'est dire si elle était considérée par nos programmateurs français !

Ce n'est finalement qu'en 1984 que la série fut rediffusée dans l'émission Temps X sur TF1. Même s'il manquait encore 3 épisodes, les conditions furent cette fois ci bien meilleures : copies neuves et non coupées, respect de l'ordre de diffusion britannique... Le Prisonnier rencontre enfin le succès qu'il mérite. Un succès qui permet à la série d'être une nouvelle fois présente à l'antenne de septembre à décembre 1986. L'audience répond encore présente. A partir de là, un vrai mouvement commence à se créer autour de la série et les fans se retrouvent toujours plus nombreux à débattre sur le sens du Prisonnier.

M6 prend le relais en janvier 1988 : quoi de plus normal pour la 6ème chaîne de diffuser les aventures du n°6 ! Et la chaîne voit les choses en grand puisqu'elle offre à la série les honneurs du prime time. C'est loin d'être satisfaisant au niveau des audiences et la série est reléguée au samedi après midi. Et là, ça marche ! La série est programmée trois fois à l'antenne jusqu'en 1991 et connaît un succès grandissant, mais les 3 épisodes inédits manquent toujours.

Il faudra finalement attendre octobre 1990 et la sortie d'un coffret vidéo chez Polygram pour pouvoir avoir accès à l'intégrale de la série. Un coffret vidéo qui connaît un succès inattendu, puisque ce ne seront pas moins de 100 000 cassettes qui seront vendus. La sortie de ce coffret entérine la série comme « série culte ».

Depuis la série a été rediffusée sur de nombreuses chaînes du câble (Séries Club, 13ème rue, TPS Cinéculte...) et a été éditée dans un superbe coffret DVD par TF1 Vidéo. Une collection DVD est même lancée en kiosque en février 2004. La série se vend toujours aussi bien et reparaît en kiosque en août 2005.

En une dizaine d'années, Le Prisonnier est devenu incontournable.

Dans ce village représentatif du bloc de l'Est, le n°6 incarne les valeurs du bloc de l'Ouest : individuel et libre. La série offre donc un choc symbolique de ces deux cultures pendant 17 épisodes. Certes, je reconnais que cette analyse peut paraître simpliste et ne répond pas aux questions posées dans Le dénouement mais c'est celle qui me semble le plus en adéquation avec la réalité de la série.

Néanmoins, en la ré explorant à l'avenir, je suis certain que d'autres évidences me sauteront aux yeux. Le Prisonnier est un puits sans fond d'interprétations, invitant le spectateur à s'y perdre indéfiniment. Elle termine d'ailleurs comme elle a commencé (sa dernière image est aussi sa première) : la boucle est bouclée.
source : dvdrama

vendredi 17 juillet 2009

DEXTER SAISON 3


Voilà déjà deux sai­sons que l’on a ap­pris à connaître ce mé­de­cin lé­giste tren­te­naire, as­si­gné à la po­lice cri­mi­nelle en tant qu’ex­pert en taches de sang. Voilà deux sai­sons que l’on s’est ha­bi­tué à son com­por­te­ment pour le moins po­lé­mique : avide d’as­sou­vir sa pul­sion in­ex­pug­nable, celle de tuer pour se sen­tir « vi­vant », Dex­ter dé­coupe les tueurs ré­ci­di­vistes, ceux qui par­viennent à échap­per au sys­tème ju­di­ciaire, et y prend un plai­sir in­fi­ni. Tout au long de la sai­son 2, Dex­ter ren­con­trait une si­tua­tion, et sur­tout un per­son­nage le met­tant en porte à faux de son mé­tier, de sa fa­mille, de sa pe­tite amie, et de son sta­tut d’in­tou­chable. Au terme de cette sai­son, Dex­ter re­ve­nait d’une cer­taine ma­nière à la case dé­part, celle du so­li­taire en­fer­mé avec sou­la­ge­ment dans son se­cret. Nous voilà plon­gés dans une nou­velle sai­son, qui ap­porte éga­le­ment au tueur un nou­veau sta­tut per­son­nel, un nou­vel en­vi­ron­ne­ment, tout en met­tant en péril cer­tains ac­quis des pre­mières aven­tures.

Pour nous re­mettre dans le contexte : lors d’une de ses traques noc­turnes de rou­tine, Dex­ter tue ac­ci­den­tel­le­ment un homme in­no­cent, qui s’avère être de sur­croît le frère d’un homme de pou­voir, le pro­cu­reur Mi­guel Prado (Jimmy Smits, déjà aper­çu dans la ré­cente tri­lo­gie de Star Wars). Amené par un concours de cir­cons­tances à dé­cou­vrir l’im­pres­sion­nant se­cret de Dex­ter, mais igno­rant qu’il est à l’ori­gine de son deuil, Mi­guel semble en­tre­voir notre pro­ta­go­niste comme un sau­veur de l’hu­ma­ni­té. De fil en épi­sode, Dex­ter tisse un lien d’ami­tié à la fois nou­veau pour lui, et ap­pa­rem­ment fort avec Mi­guel.

Mal­gré l’in­trigue trans­ver­sale fon­dée sur le mys­tère Free­bo et l’en­quête sur le dé­pe­ceur (nou­veau psy­cho­pathe en lice pour ri­va­li­ser avec Dex­ter), ne nous ca­chons rien, toute la trame de cette sai­son re­pose sur cette étrange re­la­tion, faite de contra­dic­tions, d’in­té­rêts per­son­nels, de re­cherche de salut et de nor­ma­li­té à la fois pour notre ama­teur d’hé­mo­glo­bine et pour ce pro­cu­reur pas tout à fait ir­ré­pro­chable. A cela s’ajoute deux nou­veaux chan­ge­ments dé­ter­mi­nants dans l’exis­tence de Dex­ter, qui bou­le­versent à nou­veau le dif­fi­cile rap­port qu’il en­tre­tient avec la Vie et la Mort, et qui re­met­tront en ques­tion son or­ga­ni­sa­tion et son em­ploi du temps si par­ti­cu­liers. Le per­son­nage de Mi­guel, in­car­né avec nuance et convic­tion par Jimmy Smits, est d’ailleurs constam­ment sur le fil, of­frant des atours com­plexes, et un vi­sage tour à tour ave­nant et an­ti­pa­thique. De par sa fonc­tion très po­li­tique, il entre lui aussi par­fai­te­ment dans le moule qui ca­rac­té­rise l’es­prit de la série : le jeu de l’ap­pa­rence, du masque.

Et la prin­ci­pale ques­tion que se pose Dex­ter, et nous à tra­vers lui, c’est : « jusqu’où peut-​on faire confiance à Mi­guel ? » La sai­son en­tière dé­peint le por­trait d’un Dex­ter qui évo­lue au côté de (ou à tra­vers) son nou­veau com­pa­gnon de route dans son oeuvre fu­neste. Le fan­tôme de Harry, le père (et la conscience) de Dex­ter, garde sa place de choix lui aussi, et lui remet en mé­moire les dan­gers qu’il en­court à vou­loir ainsi par­ta­ger son se­cret, voire plus si af­fi­ni­té.

Le seul bémol que l’on peut émettre sur la com­po­si­tion ac­tuelle de l’uni­vers de Dex­ter, c’est que le reste du cas­ting fait par­fois of­fice de fi­gu­ra­tion. Ce qui avait rendu assez ex­tra­or­di­naires les deux pre­mières sai­sons, à sa­voir ses per­son­nages vrai­ment im­pré­vi­sibles, ses twists im­pro­bables, un Dex­ter avec deux com­por­te­ments bien dis­tincts dans cha­cune des in­trigues, n’a plus vrai­ment court dans cette sai­son 3.

Pour ré­su­mer, le dé­rou­le­ment des douze épi­sodes est bien ryth­mé, et res­semble à un (pas for­cé­ment long) fleuve tran­quille, qui s'ac­cé­lère lé­gè­re­ment dans les quatre der­niers épi­sodes. Tout est bien bou­clé comme pré­cé­dem­ment, sans dé­cep­tion mais sans grande sur­prise non plus.

En re­vanche, le point qui reste in­chan­gé et tou­jours aussi sa­vou­reux tout au long de la sai­son, c’est le jeu de Mi­chael C. Hall, il par­vient tou­jours aussi ef­fi­ca­ce­ment à rendre sym­pa­thique ce tueur mé­tho­dique, et conti­nue à nous faire éprou­ver de l’em­pa­thie pour lui. Rien que pour cet ac­teur ex­cep­tion­nel, et pour ce per­son­nage aty­pique, Dexter est la série qu'il faut voir, même si cette 3ème saison est un peu (trop) prévisible.

jeudi 16 juillet 2009

ET POUR QUELQUES DOLLARS


Second volet de la ‘Trilogie des Dollars’, …Et Pour Quelques Dollars De Plus est le troisième film de Sergio Leone, et date de 1965. Toujours interprété par Clint Eastwood, le film bénéficie aussi de la présence de Lee Van Cleef et de Gian Maria Volonte.

Ce film est un classique du western spaghetti, dans le bon sens du terme :=)
On retrouve Eastwood dans le rôle de l’Homme sans nom, chasseur de primes à la recherche d’un redoutable bandit chef de bande. Un autre chasseur de primes, le colonel Mortimer (Lee Van Cleef, fantastique), est sur les traces de l’Indien. Pas pour les mêmes raisons que l’Homme sans nom, qui désire empocher la prime pour la tête de l’Indien. Non, Mortimer, lui, semble avoir un compte bien particulier à régler avec l’Indien… La traque commence, alors que les deux chasseurs de primes, partis sur la même proie, deviennent rivaux, puis, par la force des choses, associés…

Rempli de scènes cultes (comme le duel cocasse entre Eastwood et Van Cleef, c’est à celui qui fera valdinguer le plus loin possible le chapeau de l’autre).

Et Pour Quelques Dollars De Plus surclasse de très loin, Pour Une Poignée De Dollars (qui est quand même très bon) et s’impose comme un western anthologique.

Pour ma part, même si Le Bon, La Brute, Le Truand est un autre chef d'oeuvre de Léone, mon préféré restera à jamais ce film.

mercredi 15 juillet 2009

SERGE SAUVION


Serge Sauvion, né le 18 février 1929, est un acteur français. Il est principalement connu pour être la voix de Peter Falk dans la version française de la série policière Columbo et quelques films interprétés par l’acteur.


Il a aussi doublé Jack Nicholson, Richard Burton, Burt Young, Montgomery Clift, Marcello Mastroianni, Mickey Rourke, Charles Bronson, Burt Reynolds et Sidney Poitier. Quasiment absent des studios de doublage et de tournage, Serge Sauvion ne fait plus, depuis plusieurs années, que quelques furtives apparitions par-ci par-là, son "grand rôle" restant la voix de l'inspecteur Columbo.

mardi 14 juillet 2009

L'OEIL DU TIGRE

R O C K Y I I I
Rocky Balboa est devenu au fil des années et des combats le boxeur le plus populaire et est très riche, sa popularité est telle que sa ville natale, Philadelphie, lui élève une statue. Lors de son inauguration, le champion est pris à partie par un homme qui est en fait le challenger numéro un au titre de champion du monde et dont Rocky ignore jusqu’à l’existence. Cet homme, Glubber Lang, lance un défit à Rocky et l’accuse de lâcheté. Pour Lang, Rocky a gardé son titre qu’en se battant contre de faux adversaires qui ne faisaient pas le poids. Rocky est prêt à relever le défi contre l’avis de son vieux manager Mickey. Finalement, ce dernier accepte de l’entraîner une dernière fois, mais Rocky n’a visiblement pas pris conscience de la menace qu’est Glubber Lang, et il s’entraîne de façon bien peu professionnelle dans le hall d’an grand hôtel ouvert au public, contrairement à son adversaire qui s’entraîne de manière acharnée. Le jour du combat, arrive ce qui devait arriver, Rocky se fait battre de façon humiliante pendant que dans les vestiaires Mickey meurt d’une crise cardiaque. Rocky ne se remet pas de cet échec cuisant sur le ring et de la mort de son ami et entraîneur, se sentant quelque peu responsable. Mais personne n’échappe à son destin et c’est son ancien adversaire Apollo Creed qui va le persuader qu’il pourrait l’entraîner, et ce, de manière impitoyable pour lui faire retrouver sa rage de vaincre, ce qu’Apollo appelle « l’œil du tigre ». Soutenu par sa femme et son beau-frère Paulie, Rocky va devoir surmonter sa défaite et ses peurs pour retrouver la confiance qui lui permettra de reconquérir son titre.


The eye of the tiger est le troisième volet de l’anthologie ROCKY, toujours écrit et réalisé par Sylvester Stallone. La recette est maintenant bien rodée, pas de temps mort dans le déroulement du film. L’histoire des personnages passe au second plan, il ne reste plus que Rocky, un boxeur en proie aux doutes, défait dans un combat perdu d’avance face à un adversaire brutal. La seule partie encore dramatique du film est la mort de son entraîneur Mickey, une scène émouvante.
Pour incarner ce boxeur surpuissant mais très antipathique, Stallone à fait appelle à Mr T. jusqu’alors acteur de séries télé ; il se fit connaître ensuite pour son rôle dans la série « The A-Team » qu’il tourna après la sortie cinéma de ROCKY III.
Les matches de boxe sont ici prétextes à une mise en scène efficace visant à faire monter l’adrénaline du spectateur, peu importe la crédibilité des scènes dans tout cela, le principal reste le spectacle.
Ce n’est plus la qualité dramatique du premier Rocky, mais malgré tout, cela demeure efficace, les combats prennent de plus en plus de places. La musique est bien plus présente que sur les précédents films avec, en plus de l’incontournable musique « The eye of the tiger » du groupe Survivor.
Stallone a bien compris l’importance du phénomène ROCKY et n’a d'ailleurs pas caché : « Je serai identifié à Rocky jusqu'à ma mort ! » Alors pourquoi se priver de cet immense succès, d’autant que la même année sort au cinéma « First blood » qui entérinera définitivement l’identification des États-Unis à ces deux personnages dans le fond pas si éloignés l’un de l’autre. Ils représenteront, un temps, les deux faces d’une même pièce.
25 ans plus tard, on peut dire que Rocky III est sûrement le dernier bon film de la saga. Le reste est dispensable.

lundi 13 juillet 2009

OSS 117 RIO



Douze ans après Le Caire, OSS 117 est de retour pour une nouvelle mission à l'autre bout du monde. Lancé sur les traces d'un microfilm compromettant pour l'Etat français, le plus célèbre de nos agents va devoir faire équipe avec la plus séduisante des lieutenants-colonels du Mossad pour capturer un nazi maître chanteur. Des plages ensoleillées de Rio aux luxuriantes forêts amazoniennes, des plus profondes grottes secrètes au sommet du Christ du Corcovado, c'est une nouvelle aventure qui commence. Quel que soit le danger, quel que soit l'enjeu, on peut toujours compter sur Hubert Bonisseur de la Bath pour s'en sortir...

Un film globalement décevant, comme le premier opus. C'est le genre de film qui a vraiment tout pour me plaire et pourtant j'accroche pas, c'est fou !
J'adore pourtant Dujardin (un gars une fille / le convoyeur/99F/ contre enquête) j'ai adoré "le grand détournement / la classe Américaine" de Michel Hazanavisius (le réalisateur) mais , je ne comprends pas.... les deux ensemble, c'est jamais bon (Brice de Nice / OSS117 Caire nid d'espions), la sauce ne prend pas !
Il parait que laplupart des ingrédients qui ont contribué au succès public du "Caire, nid d'espions" étaient encore une fois réunis dans le second opus. En tous les cas, il n'y a rien de plus triste que de regarder une comédie pas drôle.
Les blagues potaches sont utilisées à outrance et l'abus de running gags devient rapidement insupportable (les assassins chinois qui débarquent tout au long du film). A vouloir parodier à tout moment on finit par se lasser et ne plus du tout s'accrocher à l'histoire. Histoire d'ailleurs bien mince. Les acteurs sont plutôt bons mais à part deux fous rire, on s'ennuie vite.

dimanche 12 juillet 2009

LE PRISONNIER


On n'a pas besoin de tout comprendre pour apprécier "le prisonnier" mais j'ai quand même cherché sur le net pour essayer d'avoir toutes les réponses à mes questions... Voici et la fin du dossier :


III) Recréer le système : non-sens


S'il existe une phénoménologie de la fuite construite sur des faits pour en dégager une philosophie et une signification, la réponse la plus juste serait le non-sens. Cette série britannique très controversée est " présentée comme un chef-d'ouvre ou comme un délire relevant de la psychiatrie. "[1] [16] Il est vrai que nous avons esquissé précédemment des explications, mais tout l'intérêt de cette production repose sur l'inachèvement, elle devient donc déroutante. Celle-ci représente une porte ouverte, offrant au spectateur la possibilité de sortir de sa propre prison, de son petit monde et de s'interroger finalement sur l'irrationnel et sur ce qui ne peut être maîtriser. Face aux épreuves du " village ", trois types de comportements se manifestent : celui qui lutte, c'est le cas du numéro 6, celui qui fuit, c'est encore le numéro 6 : paradoxe de l'irrationnel. Patrick Mc Goohan crée une sorte de héros picaresque, violent et parfois misogyne. Se protège-t-il pour lutter ou fuir ?


Un autre comportement repose sur l'incapacité d'agir qui conduit au non-sens, et au suicide psychique. Evoquons la femme hypnotisée et droguée par le numéro 2. Elle veut atteindre le numéro 6 afin de lui extirper les fameux renseignements.[1] [17] Il semblerait que la gent féminine ne soit pas considérée dans cet univers masculin. Elle est donc objet et sujet de séduction, toute autre tentative de la définir conduit métaphoriquement au non-sens : " Confronté à un tel jeu, l'homme qui veut le "comprendre" se trouve pris dans un dilemme sans issue. S'il entend avoir le dernier mot en se conformant à l'ordre dont il tire son identité, il est assuré de se perdre. "[1] [18] L'érotisme reste donc le grand absent de la série, c'est " l'amour en fuite " pour une passion feinte et calculée.


Cet éloge de la fuite serait plutôt masculin, un seul épisode[1] [19] représente " la femme " en tant que numéro 2. Elle n'a pas sa place dans cet univers agressif où la stabilité féminine et maternelle pourrait canaliser le cynisme et la quasi impossibilité du prisonnier de s'en sortir et de se stabiliser. Le numéro 6 est une sorte de bombe ambulante qui remet en cause le système. Le prisonnier reste donc celui qu'il faut enfermer, dangereux pour la communauté : il représente " l'ennemi public numéro 1 ". On le menace de programme de reconversion sociale instantanée : " seule réponse des maîtres du " village " aux velléités d'individualisme : le conditionnement, la réhabilitation, l'arme suprême des régimes totalitaires avec en plus l'humour anglais. "[1] [20] Le Prisonnier se construit sur un certain discours ironique et caustique qui tourne en dérision le pouvoir et l'existence au sens large. Un journaliste demande au numéro 6 ce qu'il pense de la vie et de la mort, il lui répond : " Changer de disque, vous m'ennuyez ! ".[1] [21] Son interlocuteur rétorque par un dérèglement du langage qui n'est pas sans rappeler la technique de Ionesco : " Pas de commentaire. " Cette création, au fonctionnement absurde, s'insère " parfaitement dans son médium - la télévision - est dans son époque les années 60, celle des grandes prises de conscience politique et morale. "[1] [22]


Une empathie se développe entre le numéro 6 et le spectateur qui repose sur une quête absurde. L'homme cherche à se libérer de qui et de quoi! En fait, de tout et de rien. Seule, une ligne de conduite le sauve : la persévérance dans son labeur quotidien, semble-t-il ! La série devient donc une allégorie, une philosophie et une ouvre d'art qui fascine toujours : " C'est d'abord sur un fond de non savoir antérieur que vont s'inscrire les premières données du film. Et ce savoir porte sur deux domaines principaux : le monde quotidien de l'expérience humaine, le monde culturel des savoirs encyclopédiques. "[1] [23] Le réalisateur n'a jamais donné d'explication à la série ; comme toutes les ouvres, elle pose le problème de son interprétation. Il ne faut sans doute pas que le créateur offre un parcours de lecture bien que rétroactivement le réalisateur en donne un éclaircissement : " c'était le but de la série, étudier certains domaines qui nous sont plus familiers maintenant qu'à l'époque. Il y a plus de conflits, de dissensions, des problèmes avec la bureaucratie et la puissance qui s'oppose à l'individu. "[1] [24] Il s'agit aussi bien pour le réalisateur que le spectateur d'une fuite dans l'imaginaire qui s'apparente à une contrée d'exil où l'on trouve paradoxalement refuge et souffrance comme une sorte de catharsis. Le Prisonnier traduit cette impossibilité de connaître le bonheur : " parce que l'action gratifiante en réponse aux pulsions ne peut être satisfaite dans le conformisme socio-culturel. "[1] [25]


Construite sur un suspense éclectique - polar, anticipation et espionnage - cette production qui est sensée nous amener à une explication ne débordant pas les règles de ces genres, demeure en fait une supercherie pour le spectateur : un contre texte du Fugitif. Il s'agit d'une subversion des codes rationnels du récit filmique : conflit sans résolution du conflit. Finalement, la série pose une ambition esthético-philosophique. L'idée principale est de transgresser les genres classiques : " Sous cette puissance du faux, toutes les images deviennent des clichés, soit parce qu'on en montre la maladresse, soit parce qu'on en dénonce l'apparente perfection. "[1] [26]

Conclusion
Plus qu'une réflexion sur l'histoire de l'art, plus qu'une métaphore du quotidien, la série nous renvoie à nos inhibitions, à nos incapacités d'agir et de changer le cours des événements. Petite anthologie du stress psycho social, elle dénonce l'homme prisonnier de lui-même, soit l'expression artistique d'une forme de dépression mélancolique : " le psychotique n'attend plus rien. Il est enfermé en lui même et son inhibition n'est plus un langage, mais l'expression véritable de son impossibilité à agir. C'est pourquoi sa dépression peut déboucher sur le délire ou sur les signes caractéristiques de la série schizophrénique. "[1] [27] Cette idée demeure parfaitement illustrée au dénouement lorsque le numéro 6 découvre qu'il est le numéro 1. Masque arraché à la fin : le protagoniste se rend compte qu'il reste le créateur du système, le prisonnier devient effectivement responsable de son propre enfermement.


Nous sommes les bâtisseurs de la prison : la seule réponse du numéro 6 est le rire sarcastique et salvateur pour échapper à la folie et à l'isolement. Cependant, cette réalisation télévisée reste une incitation à fuir les systèmes clos et simplistes. Elle nous préserve des raccourcis de la pensée pour ceux qui s'enfermeraient dans un monde douillet. Le Prisonnier élabore une diatribe contre les régimes forts mais aussi contre la monotonie libérale d'un certain conformisme " petit bourgeois ". Ce dernier anesthésie l'individu pour ne pas évoquer un poncif du genre. La fuite, l'évasion et la libération deviennent une victoire mais elle semble pensée et contrôlée. A l'image de la parabole évangélique : " les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers "[1] [28] , le numéro 6, victime au départ, devient maître du système. Il sort de l'absurde et revient au réel. La quête du sens passerait par un non-sens systémique et théorisé par les médias : " le sens du film est incorporé à son rythme comme le sens d'un geste est immédiatement lisible dans le geste, et le film ne veut rien dire que lui-même. "[1] [29]


Le Prisonnier préfigure les reality show comme une sorte d'entomologiste qui poserait un regard vétilleux et clinique sur l'essence même de l'être manipulé.
A titre de curiosité, visitez http://www.leprisonnier.net/

samedi 11 juillet 2009

TRON 2 ?


Les rumeurs vont bon train concernant l'histoire et le nom de la suite du très connu Tron de 1982 réalisé par Steven Lisberger. Tron deuxième du nom sera réalisé par Joseph Kosinski et sera juste appelé Tron.Walt Disney Pictures vient d'annoncer qu'une présentation de Tron se tiendra au prochain San Diego Comic-Con le 23 juillet 2009. Le film aura un des plus gros coûts de l'histoire du cinéma avec plus de 300 millions de dollars de budget. 27 ans c'est aussi le nombre d'années entre le premier film de Lisberger et le nouveau de Kosinski. Les studios Disney ont par ailleurs annoncé le nom qui semblerait "définitif" pour le film : Tron. Pas Tron 2 ni Tr2n, juste Tron.

Tron L'information est à prendre sous réserve mais il semblerait que ce soit bel et bien le nom définitif. Une autre précision a été apporté par Joseph Kosinski concernant l'histoire, le résumé de son film qui depuis quelque temps maintenant laisse les fans perplexes et dans le flou, a lui aussi été déposé pour la manifestation du 23 juillet :"Tron est un jeu d'aventure de haute technologie dans un monde numérique encore jamais rendu sur grand écran. Sam Flynn (Garrett Hedlund) a 27 ans, il est super calé en technologie et il est le fils de Kevin Flynn (Jeff Bridges). Enquêtant sur la disparition de son père, il se retrouve propulsé dans un programme féroce de jeux de gladiateurs où son père a vécu pendant 25 ans. Avec l'aide de son amie (Olivia Wilde) Sam retrouve ce dernier. Tous trois se voient alors engagés dans un voyage d'une importance vitale à travers un univers numérique visuellement stupéfiant très avancé et extrêmement dangereux."


source : Dvdrama.com

vendredi 10 juillet 2009

PEUR SUR LA VILLE


Peur sur la ville (1975), réalisé par Henri Vernueil,(France/Italie) avec Jean-Paul Belmondo (Commissaire Letellier), Charles Denner (Inspecteur Moissac),Adalberto Maria Merli (Valdeck/Minos), Giovanni Cianfriglia (Marucci), Jean François Balmer (Dallas), Henri Jacques Huet (L’amant de Nora Elmer), Léa Massari (Nora Elmer), Rosy Varte (Germaine Doizon), Germana Camanica (Pamela Sweet) . Un maniaque se faisant appeller Minos, terrorise les femmes seules en téléphonant la nuit à leur domicile, les menaçant de venir les tuer. Après le décès de Nora Elmer, tombé de sa fenêtre du 17è étage, le commissaire Letellier,chargé de cette affaire est contacté par un certain "Minos" qui dit vouloir "nettoyer" la ville en tuant toutes celles qui ont une vie dissolue. Au fur et à mesure qu'il commettra un meurtre, il enverra une partie d'une photo de lui. Bientot, il assassine une veuve, Germaine Doizon, et manque de peu de se faire alpaguer par le commissaire Letellier et son adjoint Moissac. Au cours d'une mémorable course poursuite sur les toits de Paris, il laisse derrière lui un "objet" que Letellier va s'empresser de récuperer.



Mais, alors qu'il est sur le point d'attraper le meurtrier, l'ennemi juré de Letellier, un certain Marcucci, (un truand sanguinaire à qui il doit sa rétrogradation de la brigade Anti-gang à la brigade Criminelle, suite au braquage d'une banque qui, malheureusement pour le commissaire, à finit dans un bain de sang) réapparait et le commissaire abandonne la poursuite de Minos pour ce lancer sur celle de Marcucci, qu'il tuera en légitime défense cette fois-ci après l'avoir poursuivi jusque sur le toit du métro. Revenu sur l'affaire Minos, Letellier s'apperçoit que les victimes avaient toutes plusieurs points communs: Nora Elmer et Germaine Doizon ont eu leur mari hospitalisé à l'hopital de la Trinité. Or c'est dans cet hopital que travaille l'infirmière Hélène Gramont, qui vient justement de demander, sur les conseils d'un ami infirmier nommé Valdek, la protection "rapprochée" du commissaire. Malheureusement elle se fera étrangler, elle aussi, mais entretemps, Letellier, (qui a reçu la confirmation des laboratoires de la police que l'objet perdu par Minos n'est autre qu'un oeil de verre), comprend que Minos et Valdek ne font qu'un. Il est grand temps pour Letellier donc de mettre un terme aux agissements de Minos, surtout que celui-ci vient de prendre en otage la "Reine du Porno", l'actrice Pamela Sweet ainsi que sa petite famille et qu'il menace de faire sauter l'immeuble dans lequel il s'est réfugié. C'est par la voie des airs que Letellier arrivera à ses fins.

Ce film, qui marque un tournant dans la carrière de notre Bébel nationnal, est le sixième qu'il tourna sous la direction du cinéaste Henri Vernueil ("La Française et l’amour", 1960, sketch "L"adultere", "Un singe en Hiver", tourné en 1962, "Cent mille dollars au soleil" de 1964, "Week-end à Zuydcoote" en 1964 aussi et "Le casse" réalisé lui en 1971. C'est surtout le premier ou il interprète non plus un truand ou un aventurier mais un policier (rôle qui deviendra un peu sa "marque de fabrique" pendant quelques décénies plus tard). Ici le réalisateur puise son inspiration dans les gialli (le tueur avec ses gants noirs qui tue de pauvres femmes sans défense, sous prétexte qu'elles ont une vie dépravée) et dans les poliziotto, ces films policiers typiquement transalpins des années 70 qui s’attachent à décrire, avec plus ou moins de réalisme, l'univers de la mafia et du crime, privilégiant souvent la violence par rapport à l’aspect sociologique et l’analyse psychologique, offrant ainsi des films noirs, cruels, ironiques et souvent nihilistes dans leur conclusion (la scène du début dans le bar qui fait aussi office de dortoirs pour clandestins ou encore les scènes du braquage de la banque par Marcusi, puis les scènes de poursuite du truand par Bébel, d'abord en voiture, puis plus tard sur les toits du métro, scène absolument incroyable ou notre Bébel fait lui même toutes ses cascades et prend, bien sur, d'énormes risques pour notre plus grand plaisir). Le tout est bien sur relevé par des dialogues hors pairs de Michel Audiard qui offre à Belmondo un de ses meilleurs rôles. Il est à noter que c'est sous l'influence de son "distributeur" et ami René Chateau, que Bébel va lancer le nouveau style de l'acteur-producteur. Jean-Paul Belmondo devient désormais (sur l'affiche) BELMONDO (en gros). L'affiche ne représente plus une scène du film, mais Belmondo en train de "poser". Ici, Belmondo pose avec son Hustler en pull à col roulé noir alors qu'il n'en porte jamais dans le film. C'est un gentil hommage à Steve McQueen sur l'affiche de "Bullitt". Une formule reprise quelques années plus tard par un autre grand comédien français...


Dans le film, l'acteur n'hésite pas à payer de sa personne, réalisant lui même toutes ses cascades et pas des moindres, puisqu'il court non seulement sur le toit d'un métro lancé à vive allure (la ligne 6) mais aussi qu'il fait du car crash ou de la haute voltige suspendu sous un hélicoptere au bout d'un filin, comme n'importe quel agent lambda de la brigade anti-terroriste... Des scènes incroyables (pour l'époque en tout cas) qui participeront au succès énorme du film qui réalisa la perfomrance de faire se déplacer 836 426 spectateurs sur Paris, plaçant ainsi "Peur sur la ville" parmi les meilleurs scores des films de Jean-Paul Belmondo, juste derrière " Borsalino " (ou il avait Alain Delon comme partenaire, qui déplace lui aussi pas mal les foules, il faut l'admettre!!!).

C'est bien sur Ennio Morricone qui signe la musique. Un ennio Morricone perplexe et ennuyé, parait-il, lors de la pré-projection du film, car devant la parfaite fluidité des scènes d'action, le célèbre musicien avouait à Henri Verneuil qu'il ne voyait pas très bien pourquoi il devait y rajouter de la musique. Heureusement , le réalisateur su le convaincre... Et c'est donc au siffleur Alessandro Alessandroni et à l'harmoniciste Franco de Gemini, tous deux immortels interprèètes de la bande originale de " Il était une fois dans l'ouest " qu'Ennio Morricone fit appel pour interpréter cette bande son originale qui reste désormais dans toutes les mémoires des cinéphiles.

Source : http://www.le-giallo.com


jeudi 9 juillet 2009

AFFICHES DE FILMS


Difficile ici de faire la part entre simple inspiration, coïncidence et plagiat pur. Une seule chose est certaine : dans une campagne publicitaire, rien n'est laissé au hasard. Et certainement pas l'inconscient du spectateur. La tentation est alors grande de capitaliser sur un succès antérieur en le convoquant d'une manière ou d'une autre. Cela peut passer par une mention sur l'affiche ("par le réalisateur de", "par les créateurs de"...) ou, plus subtilement, par l'utilisation de code-couleurs identiques, voire plus comme on peut le voir ci dessous.

mercredi 8 juillet 2009

SUPERMAN 2

Ce nouveau montage diffère énormément du film connu ; dès le départ l’introduction sur les raisons de la présence du général Zod ainsi que Ursa diffèrent. Le film reprend lorsque Superman envoie dans l’espace la première fusée qui visée la Californie. C’est ce missile qui explose et libère les 3 Kryptoniens emprisonnés par Jor-El. Au même moment, au Daily planet, Loïs Lane se questionne sur comment elle à put survivre à l’accident qui à eut lieux en Californie et surtout sur le fait que Kent n’est jamais présent lorsque Superman agit. C’est en reprenant la photo du journal et en la trafiquant qu’elle soupçonne de plus en plus que Clark Kent et Superman ne forment qu’un.

le Superman 2 se veut encore plus une suite logique du premier ; les conséquences de la libération de Zod ne furent pas un attentat ‘bidon’ sur Paris, mais les contrecoups des missiles dont Lex Luthor s’était emparé. Un autre aspect qui paraît largement mieux dans cette version, est la façon dont Loïs Lane découvre la vérité sur Superman. Elle se révèle encore plus futée et sa manière de faire plus naturelle. À cet égare, une des plus belles séquences de Superman 2, se trouve être une des nouvelles : à un moment donné du film, la journaliste croit n’avoir plus de doute sur l’identité de Clark Kent et décide de lui tirer dessus, une scène jouissive, intelligente et superbement spontanée. Et pourtant, cette scène n’eut pas le temps d’être tournée et se révèle être celle utilisée pour la recherche du casting.

Si sur le point du vu des acteurs cela argumente encore plus le choix de ces derniers tellement cette séquence est forte en émotion ; il en découle, hélas, que la couleur et le grain font que forcément le spectateur verra que la scène a été incrustée. Peu importe, ce moment demeure l’un des meilleurs, non pas par la réalisation ou par les décors, mais justement, car elle n’existe que par les acteurs.

Un aspect rajouté et non des moindres, est les rapports père/fils tant évoqués au début de Superman 1. Il n’est pas rare de voir Kal-El demander conseil à son père Jor-El. Eh oui, désormais Marlon Brando est dans Superman 2 et n’est pas là pour faire beau, mais possède une véritable implication dans le déroulement de l’histoire. C’est lui qui influence Kal-El à faire un choix entre l’amour et les pouvoirs. Dommage à ce degré que la raison de ce dernier ne soit pas plus évoquée, pense-t-il à la jalousie de Clark Kent s’il a encore ses pouvoirs ? Nous ne le serons pas ! Dans tous les cas, les mots : « Le père deviendra le fils, et le fils deviendra le père » prennent réellement un sens.


La vision de Richard Donner n’apporte donc pas forcément une meilleure réalisation que Richard Lester au niveau de la caméra, mais une subtilité au niveau des personnages et des implications. Je dirais en fait, qu’il possédait, une meilleure disposition de la direction des acteurs et un meilleur aperçu de ce que pourrait donner Superman en étant traité sérieusement.
La question qui demeurait, était comment Richard Donner allé s’en tirer avec le fameux passage ou Loïs Lane oublie ce qu’elle à découvert ? L’aspect qui frôlé le grotesque était le simple baisé que donné Clark Kent à Loïs Lane pour qu’elle oublie. Assez ridicule comme solution et à la portée de tout scénariste de Z. Clair que Donner ne désirait pas laisser une telle crétinerie.

Mais le problème c’est que Donner n’avait que cette fin ou celle qu’il avait tournée à l’époque où il croyait que les 2 films ne feraient qu’un. Il existe donc pas de véritable vision de fin et celle mise ici, fait il est vrai, répétition avec le premier film. Pas une mauvaise fin en soit. Mais une redite qui étouffe un peu l’ensemble ; donnant l’impression que le voyage dans le temps et la réponse a tous les problèmes que rencontre le héros. C’est le seul point qui me déçoit dans ce nouveau montage, on se rappelle encore des mots de Jor-El impliquant le danger de vouloir changer les choses. Pourquoi ? Il n’y aura pas de réponse à cette question. Et c’est vraiment là ou on peut se dire que Richard Donner n’a fait qu’une partie du film et que ce montage est donc en partie incomplet.

Que se soit Richard Lester ou Donner qui réalise : il y a une chose qui ne diffère pas et qui demeure parfaite, c’est le choix du casting ! Christopher Reeve est magnifique que cela soit sous les abies de Clark Kent ou ceux de Superman. Dans ce film on ne regarde plus le costume qui pourrait paraître ridicule, mais l’homme derrière le costume et sa prestance. Margot Kidder n’a pas à rougir en campant une parfaite journaliste à très fort caractère, prête à tout pou un scoop. Le duo fonctionne et donne à leur couple une relation qui semble réelle. (pourtant, apparemment, il existait des tensions sur le plateau). L’autre attrait casting de ce Superman 2 se situe dans la présence de Terence Stamp, méchant d’une seule facette qui souhaite tout détruire et être vénéré. Don personnage linéaire d’acore, mais qu’elle classe ! Par contre question classe je dirais que le retour de Marlon Brando dans le film rajoute encore plus en stature et en casting de premier ordre, le revoir dans ce nouveau montage, c’est du pur plaisir et nous comprenons mieux le salaire qu’avait eu la star à l’époque.

mardi 7 juillet 2009

DEXTER


En France, seule DEXTER a connu l’honneur d’une diffusion sur Canal +. Bien évidemment, la magie du net a permis aux plus impatients de se la mettre sous la dent sans avoir à attendre que nos chaînes se dérident un peu. Ainsi, ils sont déjà nombreux ceux qui, depuis presque un an maintenant, vantent les mérites de ces deux saisons assez atypiques, mais au combien envoûtantes.

Il est vrai que, par bien des aspects, cette série ne ressemble pas vraiment à ce qu’on a l’habitude de voir, même si elle respecte au fond les codes du genre. C’est sûrement pour cela que l’on dit son succès « imprévisible ». C’est parce qu’elle n’a l’air de rien, c’est parce qu’elle semble s’orienter sur une voie qui ne lui permet pas de rameuter au plus large… et pourtant ! Il est vrai que l’intrigue de base de ce Dexter peut déstabiliser quelque peu, mais reconnaissons qu’elle sait également aiguiser notre curiosité. voici un très bon dossier pioché sur le net, j'aurai pas fait mieux ! bonne lecture.


Dexter, c’est le nom du personnage éponyme : un flic de Miami spécialiste des affaires sanglantes. Rien de plus classique en somme… Seulement voila, Dexter est aussi un serial killer. Tuer est pour lui une seconde nature, ou plus précisément une nature première puisque c’est un besoin irrépressible. Même son père adoptif – policier pourtant – a bien compris que rien ne pouvait empêcher Dexter de tuer, alors il lui a appris à ne tuer que ceux qui le méritent. Méthodique, froid, insensible, Dexter se contente d’exister, de rentrer dans le moule, en s’efforçant de faire avec ce qu’il est : un monstre. Nul jugement à l’emporte pièce, nulle condamnation du personnage. Juste de l’introspection.

Dexter n’est pas un personnage que l’on veut vous faire haïr, Dexter n’est pas un personnage que l’on veut humaniser ; Dexter est le personnage dans lequel on veut nous faire entrer… Et aussi surprenant que cela puisse être, il n’y a finalement rien de surprenant à ce que le public américain - et d'autres aussi ! - aiment à s’identifier au monstre. Dexter, c’est un regard sans complexe sur la société des masques, c’est le regard introspectif sur le monstrum in machina que nous ne voulons pas voir…

Dexter ne ressent rien… Dexter accepte de ne rien ressentir. Il n’est pas de ces tueurs qui agissent dans l’excès, dans le déchaînement pulsionnel, ou dans la colère. Dexter se contente d’assouvir ses pulsions sans complexe et sans excès… Dexter ne lutte même pas contre ce qu’il est. Il n’y a même pas en lui une part de lui qui cherche à combattre, une part que l’on qualifierait d’humaine. Non, Dexter est un monstre. Un monstre qui s’assume. Dexter n’est pas humain… Et pourtant, on aime être en Dexter. Car c’est bien à un voyage introspectif auquel nous invite la série. Que le titre focalise exclusivement sur ce personnage de serial killer insensible est déjà en soi une preuve évidente, mais il y a aussi cette voix off qui nous en fait habiter l’esprit. On ne regarde pas le monstre de l’extérieur, on l’habite. Le timbre grave de Michael C. Hall est comme le métronome de chaque épisode : tellement présent qu’on n’y fait même plus attention alors que c’est bien à son rythme que l’on se fit constamment. On ose à peine se l’avouer, mais on aime Dexter. Il nous permet d’explorer sans complexe ce qu’on n’ose jamais vraiment explorer en profondeur : c’est le monstre qui est en nous.

Le monstre, c’est celui que l’on montre parce qu’il est différent, difforme, extérieur à la norme que l’on entend faire respecter. Par définition, le monstre ce n’est pas ce qui est mauvais. Dexter ne l’est pas. Dexter est un monstre parce qu’il ne témoigne pas des émotions qu’il devrait démontrer. Le sang devrait l’écoeurer, susciter de l’émotion. Lui y est impassible. Paradoxalement, les premiers épisodes nous présenteraient presque cette lacune comme une force. Dexter, c’est celui qui est libre d’aller jusqu’au meurtre parce que, justement, le geste ne l’écoeure pas. Là où les autres ne veulent voir dans l’épandage de sang que du dégoût et de l’écoeurement, Dexter y voit de l’information, il y voit une vérité. Il voit plus loin. Dans la saison 2 d’ailleurs, le personnage de Lila – un autre monstre à sa façon – verra elle aussi dans le sang autre chose qu’une barrière émotionnelle. Elle y voit de l’art. Elle prendra même une éclaboussure de faux sang dans le labo de Dexter pour la considérer comme une toile. Qu’on se l’avoue ou pas, on aime Dexter parce qu’il parvient à voir ou faire ce que nous nous interdisons de faire ou penser dans notre vie de tous les jours. On aime Dexter car c’est notre Christophe Colomb du morbide.

Il est intéressant d’ailleurs de noter que Dexter ne nous effraie pas. On ne craint pas de s’immiscer en lui ; on n’a pas peur de sombrer en lui. Dexter ne créer pas le malaise d’un Orange mécanique car il n’est pas non plus la suppression totale de la morale, il n’est pas l’expression désinhibée de toutes les pulsions. Dexter a un code. Ce qu’il fait est calculé. Il a conscience des règles qui régissent la société et pèse habilement chacune de ses décisions à chaque fois qu’il décide de les enfreindre. Dexter tue, il tue même en série, mais sans se laisser consumer par son acte et sans nuire à l’équilibre de son espace de vie. Dexter est immoral, mais pas asocial, et encore moins l’acteur du chaos. Finalement l’action de Dexter est semblable à l’action de chacun d’entre nous quand nous décidons d’enfreindre une règle de société, la seule différence c’est que Dexter, lui, officie dans le registre ultime du meurtre. Non, Dexter ne nous effraie pas parce qu'il est comme nous. On a peur de ce qui nous est étranger, de ce qu’on ne connaît pas. Or, nous réagissons face à Dexter de la même manière que lui a réagit lorsqu’il s’est aperçu qu’il était la cible d’un jeu avec le Ice Truck Killer. On n’est pas effrayé par le fait qu’il s’agisse d’un serial killer. Au contraire, on ressent plutôt le plaisir de savoir qu’on rencontre enfin quelqu’un qui sait voir le monstre qui sommeille en chacun de nous.


Dexter est comme nous, il ne fait qu’accentuer le trait qui nous permet de le rendre plus visible. D’ailleurs, la pléiade de personnages qui gravitent autour de Dexter - tous aussi « normaux » les uns que les autres – tous dotés d’émotions et de réactions sensés face à ce qui doit toucher et écoeurer – témoignent à un épisode ou à un autre d’un acte de monstruosité. Tous sont des monstres au fond. C’est même le noyau du propos de la seconde saison. Lorsque Doakes et Dexter se retrouvent enfin face-à-face, bas les masques, chacun des deux protagonistes ne fait que renvoyer à l’autre l’image du monstre qu’il est intérieurement..

Autant Doakes peut se contenter de s’appuyer sur l’évidence en ce qui concerne la monstruosité de Dexter, autant Dexter doit passer quant à lui par la comparaison pour argumenter sa démonstration. Il insiste sur leurs similitudes. Comme Dexter, Doakes a enfreint les règles pour le trouver. Comme Dexter, Doakes s’est laissé aller à l’obsession. Enfin, comme Dexter, Doakes tue ceux qu’il estime devoir mourir. C’est derrière le couvert du maintient de l’ordre, sous le couvert de leur badge de policier qu’ils le font ; mais ils tuent. Que ce soit en service comme Doakes, ou en dehors de son service et sans rémunération comme c’est le cas pour Dexter, où est la différence ? Tuer est dans la nature de l’Homme, souhaiter la mort aussi. Tout le reste autour n’est qu’une justification morale…

Doakes n’est qu’un exemple, car bien évidemment il y en a d’autres ! Lila, pour ne prendre qu’elle, n’est pas en soi une meurtrière déshumanisée. Elle ne tue pas parce qu’elle n’est pas dotée de sentiments humains, elle ne tue pas parce qu’elle ne connaît pas la compassion. Bien au contraire ! Elle tue suite à ses sentiments Elle tue non pas pour tuer, mais pour satisfaire ses pulsions amoureuses et émotionnelles. Le meurtre n’est pas une nature en soi, extérieure à la nature humaine. Le meurtre est humain : ce n’est pas une nature mais un moyen. Lila, c’est un visage humain du serial killer, ou plus exactement c’est la prise de conscience de l’humanité de tout serial killer.

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Les autres personnages valent-ils mieux d’ailleurs ? La belle Rita par exemple – cette copine de Dexter que l’on présente comme l’antithèse de Lila – elle aussi laisse parler le monstre qui est en elle lorsqu’elle laisse croupir en prison son ex-mari Paul en prison. Elle a la chaussure qui peut l’innocenter, elle pourrait faire en sorte qu’il soit libéré ce qui serait juste, mais ce qui ne lui convient pas. Paul mourra en prison, et pourtant Rita ne s’en voudra pas plus que ça. D’abord elle rejettera la faute sur Dexter, mais une fois que celui-ci avoua sa mise en scène pour que Paul se fasse arrêter, la belle rejettera alors la faute sur Paul lui-même. Bien qu’immorale, cette mort arrange tout le monde. Qu’est-ce qui différencie alors Rita de Dexter ? N’est-elle pourtant pas responsable d’un meurtre sans culpabiliser ?

Chaque homme, chaque femme dans Dexter est un monstre. Plus exactement, chacun d’eux est un monstre à l’écran car le spectateur sait tout. Dans leur société, ils ne sont pas « montrables » car personne n’a su, ou n'a voulu savoir, qu’ils sont sorti de la norme sociale. Maria LaGuerta a couché avec le fiancé de sa supérieure afin de lui reprendre son poste. C’est immoral, monstrueux, mais ça ne s’est pas vu. Ce qui n’est pas montré ne mérite plus le qualificatif de monstrueux. En réalité, ce qui fait de Dexter un monstre, ce n’est pas le fait de ne rien ressentir en tuant ou en voyant du sang, c’est le fait de montrer qu’il ne ressent rien. Là se trouve une chose fortement intéressante de cette série, puisqu’elle met finalement à jour une nature profonde de la société américaine, et de la plupart des sociétés : le paraître ou – mieux encore – le déni.

Assumer. C’est finalement cela le gros point fort de la série… On assume son personnage. On ne le moralise pas. L’essence même de la télé de la société culpabilisatrice est justement basée sur le déni du sujet par la moralisation. Oui, on sait que la violence, le sexe, le morbide sont des sujets porteurs. On sait que si on surfe sur l’un de ces thèmes ont va capter l’attention, on va attirer le spectateur, car cela fait partie de la nature de chacun de nous et regarder une émission qui aborde une nature que l’on assume pas a toujours des vertus d’assouvissement. La télé fait donc de la violence, du sexe, du morbide, mais elle s'en dédouane par une moralisation de son propos. Les séries sur les serial killers sont pléthores car ce thème nous effraie autant qu’il nous fascine. Mais toujours le serial killer est déshumanisé, torturé intérieurement, et vaincu par force normalisatrice de la police. Dexter, c’est la série qui assume sa fascination pour le monstre, qui la place au centre de son propos, qui la rend accessible à tous sans pour autant la dénaturer par des normes. Dexter, c’est la série qui assume ce qu’elle est, c’est la série qui nous appelle d’ailleurs à assumer. Dans Dexter, le vrai monstre n’est plus le meurtrier, c’est celui qui cache, celui qui ment. Or, dans Dexter, le mensonge est un système : c’est la société en son entier.


Tuer n’est qu’un acte, un moyen. L’acte de tuer ne se juge pas, ce sont les motivations qui ont amenées à tuer qui se jugent, semble dire Dexter. Tuer peut être efficace. Tuer peut être une solution. Tout va mieux pour Rita depuis que Paul est mort. Comme le dit Rita, tout ce qui arrive à Paul est de la faute de Paul. Sa mort arrange tout le monde et apporte une certaine harmonie. Elle est efficace. Il en va de même pour l’ensemble des meurtres de Dexter : ils évitent d’autres meurtres car leurs auteurs ne pouvaient être inquiétés par la justice. Ces meurtres sont efficaces. Doakes tue en mission. S’il ne l’avait pas fait ce serait lui qui serait mort : son meurtre a été préférable. Pénultième épisode de la saison 2 : faut-il tuer Doakes ou se rendre ? Se rendre serait juste car Doakes est innocent. Mais Doakes ne manquera à personne, alors que Dexter laissera une sœur qui se repose entièrement sur lui, une Rita persuadée de n’attirer que les râtés, et des enfants qui ne feront plus confiance en personne. La reddition de Dexter est juste, mais la mort de Doakes est plus souhaitable. Lila tue Doakes, c’est injuste, mais l’équilibre est mieux préservé ainsi. Une mort injuste mais efficace. Tuer n’est pas mal à en croire Dexter. Mais si une société tolère le meurtre, elle peut se laisser déborder par les faux Bay Harbor Butchers comme c’est le cas dans la saison 2. Ce qui est valable pour le meurtre est valable pour tout : la société doit nier un certain nombre de vérités.

Dexter, c’est la révélation d’un fonctionnement crucial de notre société : celui du dilemme entre la logique de l’efficace et celui du mensonge nécessaire. Les personnages de Dexter souffrent pour l’essentiel parce qu’ils subissent leur asservissement à cette société moralisatrice, cette société du déni. Dexter, c’est la série où ceux qui assument sont les héros et où ceux qui se refusent à enfreindre la sacro-sainte norme sont effacés. Dans la première saison, mais surtout dans la seconde, les personnages les plus sains, les plus en paix avec eux-mêmes, sont ceux qui abandonnent la pression de la norme sociale – le mensonge nécessaire – pour la transgression de cette même norme – la logique de l’efficace. Harry, le père de Dexter, est finalement celui qui lance la marche. En invitant son fils à contourner l’interdit de tuer, il sauvegarde un équilibre qu’il n’aurait pas pu construire s’il avait cherché à contraindre les pulsions meurtrières de Dexter. Le code de Harry démontre bien la démarche : il ne s’agit pas de transgresser sans réfléchir. Il faut avant tout réfléchir à l’efficacité de la démarche. Tuer un assassin est bénéfique : il faut donc simplement s’assurer de la culpabilité de la victime. La norme sociale et ses codes moralisateurs ne deviennent alors qu’un simple paravent. « Règle n°1 : ne pas se faire prendre. » Ne pas se montrer pour ne pas devenir un monstre. La moralité d’une société dans Dexter, ce n’est pas une règle d’or à respecter à la lettre ; c’est une ligne qui sert de repère afin de savoir à partir de quand il faut mesurer la portée de ses actes.

. Avoir une relation avec son patron, une relation avec quelqu’un qui pourrait être votre père, c’est malsain, cela choque la morale. Ce n’est pourtant qu’une fois qu’elle a franchi cette barrière morale que Deb commence à se construire comme un personnage fort et équilibré. Dans le cadre de la saison 2, coucher avec Lundy a valu à Deb les accusations de promotions canapé de son frère, ou de techniques de protections de la part de LaGuerta. La société l’a opprimée pour qu’elle rentre dans la norme, mais Deb a assumé sa monstruosité, sa rupture avec la norme dont elle était jusqu’alors prisonnière comme le montre sa relation avec son apollon boxeur… Rita sait aussi pertinemment à la fin de la saison 2 qu’elle devrait renier Dexter parce qu’elle s’est fait tromper, mais elle trouve le bonheur à partir du moment où elle assume les sentiments qu’elle a pour lui. De même, Doakes parvient à toucher la vérité seulement parce qu’il a laissé parler son instinct plutôt qu’écouter ses supérieurs . Enfin, Dexter trouve la paix intérieure quand il s’accepte pour ce qu’il est, cet espèce de Dark Defender qui a son utilité, aussi bien pour ceux qu’il aime que pour la ville…

Au fond, le message sous-jacent de cette série est bien plus profond et subtil qu’il n’y parait. Il ne s’agit pas seulement de se reposer sur le postulat original de prendre un tueur pour héros, il ne s’agit pas seulement d’opérer ce jeu – subtil certes – mais classique en fin de compte de confusion entre le bien et le mal, mais bien de dresser le portrait d’une société du déni qui a poussé si loin ses mécanismes du refoulement qu’elle en vient même à refouler le plus important : l’humain. Il ne s’agit plus de ressentir, mais de feindre. Il ne s’agit plus d’exprimer, mais de contraindre. Il ne s’agit plus d’être direct, mais d’être sournois. Il est d’ailleurs très intéressant de comparer deux personnages totalement différents, mais amenés à travailler ensemble par la force des choses : Lundy d’un côté et Masuka de l’autre. Lundy, c’est le raffinement incarné, la maîtrise du langage et des autres arts de la médiation sociale. Masuka, c’est le pervers de base, le gros lourd. Mais au final, qui s’en sort le mieux entre les deux ? Lundy ne résout pas vraiment son affaire parce qu’il n’est pas allé jusqu’au bout de son instinct et il laisse Deb parce qu’il n’a pas la force de vivre une relation intergénérationnelle. En somme, il finit seul et défait. Masuka, lui, n’a pas su obtenir les grâces de Deb certes, mais c’est quelqu’un qui s’assume beaucoup plus ce qu’il est et qui reste fiable en toute circonstance, notamment lorsque Angel se retrouve accusé de viol.

Les personnages valorisés sont ceux qui sont humains, habités d’instincts, d’un souci de l’efficacité dans leur démarche, quelque soit leur moralité : Doakes qui retrouve le Bay Harbor Butcher grâce à son instinct plutôt que grâce aux procédures ; Angel qui a toujours assumé la nature de son rapport avec Lila, ce qui lui garantit la confiance de ses amis ; LaGuerta qui savait que Doakes n’était pas le coupable, de par son instinct et non de par les preuves – et elle avait raison ; Rita qui laisse parler ses sentiments et récupère le plus aimant des compagnons ; enfin Deb qui se construit en femme forte parce qu’elle s’est laissée aller aux véritables sentiments qu’elle ressentait pour Lundy. Or, tous ces personnages, auxquels on peut rajouter Masuka, sont des personnages que la société s’efforce de broyer alors que ceux qui expriment le plus leur humanité. Doakes est démis de ses fonctions ; Angel est suspecté de viol ; LaGuerta est seule quand il faut collecter de l’argent pour les funérailles de Doakes ; Deb perd son amour ; quant à Masuka il reste célibataire. Finalement Dexter est celui qui s’en sort le mieux, et tout cela parce qu’il exprime son humanité en feignant la moralité. Dexter est en quelque sorte une forme d’anti-héros, non pas parce qu’il tue, mais parce qu’il joue le jeu de cette société désincarnée.

Conclusion :

Bien étrange qu’une série au fond si glacial rencontre autant d’écho dans cette société d’outre-atlantique, aussi étrange que le succès inattendu du Dr. House. Pourtant, ces deux succès abordent exactement le même thème : celui du déni social et du masque inhérent à cette société américaine. Dexter, c’est une Amérique qui se regarde elle-même, qui explore le monstre qui est en elle mais qui se cache, qu’on ne veut pas montrer et regarder. Dexter, c’est aussi l’incarnation de l’ambiguité de tout un pays, dans laquelle on peut d’ailleurs se reconnaître plus que facilement. Cette ambiguïté, c’est celle de cette société qui tue, mais qui met en avant l’interdit du sang. C’est la société qui renie ce qu’elle est et comment elle s’est construite. L’Amérique, comme la plupart des pays, s’est construite dans le sang, dans la logique de l’efficacité. Pour se stabiliser, elle décide d’occulter, de nier la nature des rapports entre Hommes, voire de la nature de l’Homme en lui-même.

Ainsi se reconnaît-on paradoxalement très bien dans l’esprit de Dexter, ce serial killer au cœur de glace perdu dans la chaleur suave de Miami. Tout semble chaud, tout semble doré, tout semble beau, mais tout est froid. Miami, c’est l’incarnation du mensonge américain, plus exactement du mensonge social tout court. Aux côtés de Dexter, on est aussi glacés de si peu de ressenti. Dexter ne ressent rien non pas parce qu’il est insensible, mais parce que la vie normale – à comprendre la vie normalisée – n’a rien à faire sentir. Ainsi pourrait finalement se cerner notre attrait morbide pour Dexter, cette série atypique. Ce n’est pas l’exploration du meurtrier qui nous captive tant, mais bien l’exploration de l’humain que l’on contraint.

Source : startouffodrome.blogs.allocine.fr

lundi 6 juillet 2009

TRANSFORMERS 2


Après un premier épisode primaire mais plutôt sympathique, à consommer avec du pop corn, le réalisateur Michael Bay remet le couvert avec Transformers 2: la revanche.

Bien sûr, avec ce genre de blockbuster, le spectateur est prévenu: mieux vaut mettre son cerveau de côté et déconnecter ses neurones. Mais alors là, ce nouvel opus fait très fort dans la démesure. Encore dans le premier volet, on pouvait retenir quelques bonnes idées. Mais ici, rien de tout cela, c'est juste une immense baston de deux heures et demie et de gavage en puissance.


Visuellement, le film est une démo de ce qui se fait de mieux en matière d’effets spéciaux. Terminator et autres Robocop peuvent aller pointer à l'ANPE.

A force de multiplier les ralentis et de faire défiler 30 000 images à la seconde, on ne sait plus trop bien qui combat qui et pourquoi. Le film n'atteint même pas son but qui est de divertir et d'amuser. Au contraire, ils nous donne la migraine.

En résumé, un film à voir pour s'en mettre plein les yeux, mais c'est tout, Terminator 2 n'a pas encore trouvé son héritier.


vendredi 3 juillet 2009

BATMAN


Je n’ai encore jamais réservé un billet entier à cette « passion » qu’est le nanar.

Comme le définis si bien le site de référence, nanarland, le nanar est le « mauvais film sympathique ». Tellement mauvais qu’ils en deviennent risibles. Encore qu’il soit discutable de dire « mauvais » tellement ils nous procurent de bons moments. Ils deviennent de véritables jeux où le but est de repérer les faux raccords, les effets spéciaux bidons, les clichés maladroits, les bonshommes en mousse et le mauvais goût prononcé du réalisateur.

Maîtriser ses classiques du cinéma c’est bien, mais connaître le pire du cinéma c’est mieux. Comprendre le nanar, c’est comprendre tout ce qu’il ne faut pas faire dans un film, et pour l’apprécier il faut des notions, des références et une culture cinématographique développée pour saisir toute la quintessence de celui-ci.

Je ne me rappelle plus mon premier contact avec le Nanar, je crois que c'était un pot de départ, ou un cadeau d'anniversaire (le cadeau par excellence: trouver le pire film qui puisse exister en dvd, et le moins cher possibe). A ce jeu là, y'a qu'à chercher dans les eazy cash ou même ailleurs, et on trouve des bombes comme "elle voit des nains partout" "san ku kai le film", mais la limite entre nanar et daube n'est pas très loin. Offrir une daube c'est trop facile, il y en a des tonnes, trouver le nanar ultime, c'est plus difficile.

Bref, rentrer dans le monde du nanar, ça commence toujours par une discussion entre amis.


Avec ce « Batman » version 1966, on ne sait réellement sur quel pied danser.

A-t-on affaire à du nanar pur jus, à un film maniant aussi délicieusement que maladroitement le kitsch, ou à un vrai « nanar volontaire », assumé de bout en bout ? Je pense que la seconde proposition est celle qui sied le mieux au film, d’autant plus qu’elle est un peu le condensé des deux autres.

Le film chroniqué ici est la version grand écran du feuilleton télé inspiré par la bande dessinée. Cette série a vu le jour dans les années 1960 aux USA et a été un véritable succès populaire. Conçue pour être diffusée sur une grande chaîne de télé américaine, c’est une vision de Batman complètement aseptisée qui a été diffusée. Sous l’effet de la censure et du marché, la bande dessinée avait déjà, depuis les années 1950, largement perdu sa noirceur originelle – qu’elle ne retrouvera que dans les années 1970 – pour proposer du personnage et de son univers une version « Journal de Mickey ». Convaincu du potentiel « camp » d’une adaptation de la BD, les producteurs de télévision décidèrent, pour viser un public enfantin, de jouer à fond de la carte du kitsch et de l’autoparodie, aboutissant à créer une série considérée par certains comme une sorte de chef-d’œuvre « pop art » plus ou moins involontaire, où Batman et Robin affrontaient les méchants les plus improbables à l’aide des gadgets les plus ringards, dans des bastons aux bruitages de bande dessinée (« Wham ! Biff ! Pow ! »).

Parlons maintenant du film, lancé pour capitaliser sur le succès de la série. Afin de se démarquer d’un épisode standard, les concepteurs ont donné dans la démesure. : ce sont donc pas moins de quatre « super-vilains » qu’affrontent Batman et Robin : le Joker, le Pingouin, le Sphinx (également connu sous le nom de l’Homme-Mystère en fonction de l’humeur des traducteurs) et la Femme-Chat (Catwoman). Délaissant la modestie de leurs plans de la série télévisée, les quatre méchants se sont associés pour mettre sur pied un complot à l’échelle mondiale, menaçant rien moins que l’équilibre du monde. Les sinistres individus vont en effet voler un rayon laser dé-hydrateur ultra-secret, qui leur servira à lyophiliser des hauts dignitaires de l’ONU, qui seront réduits en poudre et retenus ainsi prisonniers dans une éprouvette. C’est donc à Batman et Robin que reviendra la tâche de sauver encore une fois le monde, grâce à leur courage légendaire et à leurs gadgets miraculaux.

Les amateurs de la série-culte retrouveront tout ce qu’ils sont en droit d’attendre dans ce film, qui oscille en permanence, comme son modèle télé, entre le nanar et la parodie volontaire, sans que l’on puisse toujours en déterminer la limite :

- Les bat-dialogues sont exquis ! Il faut entendre Batman et Robin discuter, toujours si pétris d’enthousiasme qu’ils ne peuvent aligner trois mots sans crier. Les Bat-blagues de Robin et les Bat-répliques du « dynamique duo » sont réellement à mourir de rire, empreintes d’une morale de comptoir assénée d’un ton docte et pompeux à l’intention parodique évidente : le Batman incarné par Adam West est une sorte de grand nœud empesé, pastichant de manière assez irrésistible le cliché du héros professoral et sans humour, malgré son ridicule assez écrasant. Quant à Burt Ward, Robin empoté et crétin au dernier degré, il pique parfois la vedette, grâce notamment à ses célèbres répliques du type « nom d’une pipe en bois ! »

- Les scènes en accéléré quand Batman conduit l’un ou l’autre de ses engins : le Bat-copter, le Bat-side car, et la célébrissime Batmobile figurent dans ce film (nos deux gaillards utiliseront même un « Bat-eaux (sic)).. On retrouvera bien sûr également les célèbres bat-gadgets, aussi nombreux que savoureux, tel que le Bat-ordinateur.

Voilà pour les impondérables, les éléments essentiels à tout bon épisode de la série « Batman ». Certaines scènes sont également, quel que soit le degré de lecture du film, par leur très forte teneur en nanardise. Au début du film, Batman se bat contre un requin en mousse des plus mémorables, ce qui nous vaut l’un des trucages les moins crédibles jamais vus dans un univers qui ne privilégiait pas le réalisme. Heureusement, il a un Bat-Spray à repousser les requins à portée de main !

Le film regorge bien sûr d’autres scènes aussi rigolotes que kitsch que nous laisserons aux plus courageux le soin d’apprécier. Une mention particulière à l’uniforme scientifique de Batman : à la fin, il doit faire des recherches sur le rayon laser. Il met donc une blouse, mais comme le bougre est coquet, il ne la met pas n’importe comment : il met sa blouse blanche SUR son uniforme, mais SOUS sa cape et son masque. Il accroche ensuite son indispensable ceinture PAR-DESSUS… Un détail à ne pas rater !

Au-delà de ces détails, cette version de « Batman » baigne en permanence dans une ambiance de n’importe quoi assez contagieuse, entretenue par les méchants, qui cabotinent tous avec frénésie. Si Julie Newmar, l’interprète de Catwoman préférée des fans, ne reprend pas le rôle ici, elle est efficacement remplacée par Lee Merriwether, qui se taille la part du lion grâce aux rapports traditionnellement ambigus entre Batman et Catwoman. Cesar Romero (le Joker), Burgess Meredith (le Pingouin) et Frank Gorshin (le Sphinx) reprennent tous leurs rôles de la série et rivalisent de surjeu avec un enthousiasme appréciable.

En conclusion, si la qualité de nanar du film peut se discuter, ce « Batman » peut se regarder comme tel, à condition d’apprécier les délires kitsch. Il convient de noter que si l’effet de la série télé sur la BD fut artistiquement très discutable (les auteurs allant de plus en plus loin dans le simplisme plus ou moins maîtrisé), elle eut pour conséquence positive de pérenniser Batman. En effet, Bob Kane lui-même avoua que le feuilleton avait permis de sauver la BD qui avait manqué d’être supprimée au début des années 1960. Cette vision édulcorée a indirectement inspiré les dessinateurs et scénaristes de la décennie suivante, qui ont rejeté en bloc ces tendances infantiles et parodiques pour refaire de Batman un héros sérieux, évoluant dans un univers relativement violent, version du personnage aujourd’hui appréciée par les amateurs de comics.

Batman serait donc plutôt une sorte de nanar de luxe, qui a mal vieilli à cause d’un parti pris beaucoup trop « arty ». La couleur devenait la norme pour les films de cinéma, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les réalisateurs ne se sont pas privés d’en profiter. Les cadrages aussi donnent un certain coup de vieux au film : avec le passage des décennies, il est assez évident que trop de psychédélisme tue le psychédélisme. On s’amuse au final de l’esprit – daté mais sympathique – d’un film et d’un programme ayant cherché à ratisser le plus large possible, en étant à la fois naïf, branché, parodique et (légèrement, tout de même) premier degré, et en cherchant à attirer tous les publics imaginables. Avec plusieurs décennies de recul, cela ne peut laisser indifférent.



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