Fan de Christophe LAMBERT, voici un bref retour sur sa filmographie (le meilleur et .... le pire :=) de Totof, pourtant un des meilleurs acteurs de sa génération. Il a eu la chance de faire une carrière internationnale, mais a tourné pas mal de nanars.
Christophe Lambert est un acteur à part. Un pied en France, l'autre aux Etats-Unis et la tête parfois ailleurs, surtout en ce qui concerne ses choix de carrière. Tout commence en 1980 sous la direction de Claude Barrois dans Le Bar du téléphone dans le rôle du truand Paul "Bébé". Puis il change de camp en inspecteur de police dans Putain d'histoire d'amour de Gilles Béhat en 1981.
La même année, il obtient un rôle secondaire dans Asphalte de Denis Amar puis enchaîne un an plus tard avec Une sale affaire d'Alain Bonnot dans un film policier au goût trafic de drogue. Si Légitime violence de Serge Leroy lui permet de se faire remarquer dans une distribution solide (Claude Brasseur, Thierry Lermitte, Michel Aumont), c'est avec Greystoke, la légende de Tarzan que Christophe Lambert prend son envol.
* Greystoke, la légende de Tarzan (1984) :
Le film qui révéla Christophe Lambert et lui donna peut-être son meilleur rôle. L'acteur livre une remarquable prestation. Une très grande performance d'acteur.
Paroles et musique (1984) :
Entouré de Catherine Deneuve et Richard Anconina, Christophe Lambert clôture un trio romantique et joue l'amoureux transi avec conviction sous l'oeil d'Elie Chouraqui. Un film tendre sur l'amour et l'amitié auxquels les acteurs donnent chair avec subtilité malgré un scénario pas toujours convaincant. A voir aussi pour charlotte Gainsbourg
Subway (1985) :
Luc Besson poursuit ses récits atypiques en contant le destin d'un homme réfugié dans le métro, objet d'une chasse à l'homme après qu'il ait volé des informations confidentielles. Christophe Lambert arpente les couloirs du métro parisien et fait des rencontres improbables. Le héros a ce statut un peu enfantin et naïf que l'on retrouve souvent chez Besson. Tourné de nuit dans les stations de métro, le film conforte le réalisateur dans son statut d'icône de la génération montante, La mystérieuse ambiance est renforcée par la musique d'Eric Serra.
Highlander (1986) :
Le film original de 1986 ayant pour vedette Christophe Lambert et Sean Connery connaît toujours une popularité hors du commun et un véritable culte alors même que l'œuvre a eu la malheureuse chance de donner naissance à quatre suites certainement inférieures à la puissance narrative, scénaristique et émotionnelle du premier volet. Highlander est le chef d'œuvre absolu et intemporel de Russell Mulcahy !
Le sicilien (1987) :
En pleine gloire, Christophe Lambert tourne avec un réalisateur déchu, Michael Cimino, obligé de tourner des oeuvres de commande après avoir offert La Porte du Paradis, oeuvre immense et destructrice à la fois. Si Le Sicilien est bien loin des plus beaux films du réalisateur, il offre à l'acteur français un très beau rôle. Malgré tout, il n'a peut-être pas les épaules pour ce dernier...
Le complot (1988) :
Epaulé par Ed Harris, Christophe Lambert joue un prêtre polonais idéaliste et militant du mouvement Solidarnosc qui sera assassiné en 1984. Inspiré d'une histoire vraie, le film manque manque d'envergure et de profondeur malgré la bonne performance des deux acteur
Highlander, le retour (1990) :
Cette suite est un cas d’école à elle toute seule. Rien est à sauver… le scénario a été écrit sous l’emprise de substance illicite … Michael Ironside cabotine à mort, on assiste au plus grand naufrage filmique de l’histoire, pour un film qui avait comme slogan « il ne peut en rester qu’un » c’est justement prémonitoire puisque Highlander 1 n’aurait jamais du avoir de suite. Restent une belle lumière, des décors impressionnants et un Christophe Lambert qui semble y croire encore.
Face à face (1992)
Producteur exécutif du film, Christophe Lambert a beau jouer tout en regards noirs et en airs suspicieux, il apparaît en champion d'échecs aux prises avec un serial-killer. Retrouvant Diane Lane pour l'occasion, l'acteur se démène tant bien que mal dans un thriller sympathique mais pas indispensable .
Max & Jeremie (1992) :
Face à Philippe Noiret qui le prend sous son aile et Jean-Pierre Marielle à sa poursuite, Christophe Lambert trouve en Jérémie Kolachowsky l'un des meilleurs moments de sa carrière. Touchant et drôle dans le rôle d'une petit voyou , il fait naître une complicité émouvante avec Max, le tueur à la retraite.
Fortress (1993) :
Même si le long-métrage de Stuart Gordon n'est pas un modèle de réussite dans le genre science-fiction, il faut bien avouer qu'il est un petit péché mignon pour le spectateur et réserve surtout quelques bonnes séquences. Christophe Lambert se débat comme un forcené et élève le niveau d'un film sous-estimé. Bref, un bon petit film.
Deux doigts sur la gâchette (1993) :
C'est le genre de film qui fleure bon le direct-to-video, pas honteux, totalement décomplexé et doté d'un casting de seconds couteaux admirables (Denis Leary, Patrick Stewart). Christophe Lambert (en escroc analphabète) et Mario Van Peebles forment un duo improbable et assez drôle pour que l'on ne s'ennuie pas. Mais cela reste bien loin d'un film comme Le Dernier Samaritain. Un pop corn movie sans prise de tête !
Highlander III (1994) :
Considéré comme la suite directe du premier opus, le film d'Andy Morahan vaut surtout pour le retour aux sources de Connor MacLeod via sa séquence écossaise et l'introduction de la chanson « Bonnie Portmore » dans la saga... Le reste n'est qu'une succession de scènes d'action et d'effets spéciaux soit disant « cool », autour d'un scénario bien trop minimaliste à l'heure où la série TV est déjà sur les écrans. Mieux que le numero 2 mais on ne pouvait pas faire pire de toute façon.
Grand nord (1995) :
Seul le trio d'acteurs (Christophe Lambert, James Caan et Catherine McCormack) parvient à insuffler un peu d'énergie à ce film d'aventures plein de bonne volonté mais horriblement rythmé et monté. Reste les magnifiques paysages norvégiens, un côté western très à propos et la reconstitution résussie d'un XIXe siècle dans le grand froid.
Hercule et Sherlock (1996) :
Une gentille comédie pour enfants avec des chiens dedans. Christophe Lambert et Richard Anconina jouent deux hommes de main censés récupérer Hercule et Sherlock, deux canidés dressés pour trouver les faux billets. Sur ce postulat, Jeannot Szwarc signe un long-métrage amusant si on est pas trop regardant.
Nirvana (1997) :
Christophe Lambert joue les héros cyberpunk en courant à travers une cité tout droit sortie de Blade Runner. La plongée psychédélique dans l'univers numérique a terriblement vieilli au niveau esthétique mais la construction rythmique prend suffisammenet aux tripes pour que Nirvana reste un bon point dans la carrière de l'acteur.
Beowulf (1999) :
Si La légende de Beowulf est une étonnante réfléxion sur le statut de héros légendaire, on ne peut pas en dire autant de la version mise en scène par Graham Baker. Beowulf est un véritable nanar. Réunissant les plus grands créateurs d'effets spéciaux du siècle dernier, un casting profondément investi et un réalisateur particulièrement attaché à l'évolution dramatique de son récit. C'est que Christophe Lambert impressionne ! Utilisant son flegme légendaire à outrance, il passe d'une émotion neutre au néant émotionnel en un claquement de doigts. C'est miraculeux. Le regard vitreux, légèrement blanchi au niveau du cuir chevelu et avec sa tête des bons jours (à savoir qu'il ne sourit pas mais presque), Totophe compose ici un rôle de haute voltige. Littéralement. Il faut jeter un coup d'oeil aux galipettes du monsieur qui sautille et pratique saltos et sauts périlleux avec la grâce d'un panda ! Peu crédible en Yamakasi, Lambert se sauve de toute situation grâce à son outil anti-gravité qui lui permet de courir sur murs et plafonds avec une agilité toute relative... Passée la surprise des cascades, on peut par la suite s'intéresser au semblant de scénario qu'une bande de sacrés rigolos ont écrit. Là, c'est carrément n'importe quoi... Beowulf est une merveille de vidéo-club, un DVD de grande braderie que tout bon cinéphile se doit d'avoir dans sa collection (à côté de Vercingétorix, nous ne le répéterons jamais assez !)...
Resurrection (2000) :
Le grand retour du duo d'Highlander ! Russell Mulcahy et Christophe Lambert joignent encore leur effort pour un thriller glauque et saignant à la sauce Seven. Regardable, mais ça ne vaut pas SEVEN.
Fortress 2 :
Christophe Lambert s'était évadé du premier opus sans trop de dégâts mais est très vite ramené en prison et au plus bas de sa carrière. Reprenant le rôle de John Brennick, cette suite est une compilation nanarde sans temps mort. Le final vaut tout l'or du monde et iil faudrait un article complet car ce film le mérite.
Highlander Endgame (2000) :
Il faut tout d'abord un sacré effort de concentration pour tenter de comprendre quoique ce soit à l'histoire se déroulant sous nos yeux. Le concept du film initial a bien évolué au fil des ans (la série en est bien sûr la principale responsable) et la mythologie d'Highlander, pour peu qu'il y en ait déjà eu une, en prend un sacré coup.
La mise en scène n'arrange rien, bien au contraire. Voulant se mettre à la mode asiatique très en vogue, les producteurs sont allés chercher le nouveau Jet Lee selon leurs dires, Donnie Yen, afin qu'il intègre quelques combats d'arts martiaux à la chorégraphie chiadée pour booster le tout. Problème majeur, ni son réalisateur (complètement dépassé par les événements et ce n'est pas le montage épileptique qui arrange quelque chose) ni les autres comédiens ne se mettent à sa hauteur. Les combats à mains nus sont donc pathétiques. Me direz-vous, il reste l'essentiel, les combats au sabre. Et bien là aussi, il faudra se faire une raison. La magie n'opère vraiment plus. Même le combat tant attendu entre les deux MacLeod, sorte de passage de relais, n'a pas la saveur escomptée.
Vercingétorix (2001) :
Christophe Lambert dans son costume de chef gaulois. L'image est suffisamment parlante pour résumer le bonheur que peut procurer la vision d'un tel nanar. Tout y est merveilleux. Il faut le voir pour le croire. Car on ne peut imaginer à quel point ce film, en apparence ambitieux, peut sombrer dans l'à-peu-près amateuriste le plus total. Filmé par mon neveu de 4 ans dans la forêt de Meudon, armé de répliques cultes de chez culte, peuplé de personnages plus neuneus les uns que les autres, Vercingétorix est un vautrage dans le caniveau comme on en voit rarement.
La Disparue de Deauville (2007) :
Second film de Sophie Marceau après Parlez-moi d'Amour, La Disparue de Deauville se voulait rendre hommage au glamour des femmes des années 1950 dans le cadre du film noir classique. Et le film ne cesse de souffrir de son absence de maîtrise narrative et plus insupportable encore, de ce qui est montré, empêchant à l'histoire d'avancer véritablement et d'être cohérente tant sur le fond que la forme. Ainsi, le casting pourtant imposant, de Christophe Lambert - assez quelconque - au toujours vif Robert Hossein s'égare et se perd dans les tribulations d'une cinéaste qui s'affiche à l'écran à la fois comme une égérie d'un temps révolu et comme le fantasme d'un présent qui ne s'assume plus. La Disparue de Deauville sombre dans les méandres velléitaires et peut-être trop ambitieux de sa réalisatrice. Car ce qui se marque le plus avec ce film, ce n'est pas l'absence de richesse ou d'enjeux divers, c'est plutôt l'absence de recul et de tenue générale du tout.