vendredi 27 février 2009
jeudi 26 février 2009
LE PRISONNIER : La fuite
Bonne lecture !
Traumatisme des régimes totalitaires, cette série incarne non seulement l'homme qui essaye de maîtriser son destin, mais aussi celui qui en est victime : " le drame cinématographique a, pour ainsi dire, un grain plus serré que les drames de la vie réelle, il se passe dans un monde plus exact que le monde réel. "[1] [4] Plongé au cour d'un cauchemar surréaliste, le numéro 6 se complaît dans un univers où il essaye de déjouer les règles tout en les respectant pour mieux les pervertir. Le numéro 6 n'est que l'envers du numéro 1, un double, une sorte de " Horla " qui nous pousse à sortir d'un cocon alors que toute fuite est impossible. " Le village ", aux décors kitsch et ludiques avec les images lénifiantes de la publicité, demeure une métaphore de notre environnement quotidien : " L'objectivité des formes apparentes fait donc rayonner le naturel dans tout l'univers du film de fiction. "[1] [5] Cette société semble fonctionner comme la notre avec en plus une forme de caricature qui la montre sans nuance. Il y a d'une part l'autorité représentée par le numéro 2 sorte de pouvoir exécutif,[1] [6] qui d'ailleurs change à chaque épisode. D'autre part, il y a l'ordre symbolisé par la boule blanche : véritable milice impersonnelle sans numéro à l'image d'un mirador concentrationnaire. Nommée " le rôdeur " une seule fois dans la série, cette sphère demeure la représentation la plus étrange : ni humaine, ni végétale, ni animale, anonyme, elle reste inquiétante. C'est finalement un trope de la bureaucratie étouffante qui laisse sans voix. Sous l'apparence d'un " club méditerranéen " anglo-saxon, à l'architecture éclectique, " le village " reste une cage dorée, un laboratoire d'expériences dans lequel Patrick Mc Goohan subit toutes sortes de tests de personnalité en passant par la manipulation psycho-visuelle.[1] [7] " Le village " devient un cabinet de recrutement façon Blade Runner. A l'image des prisonniers du Cube qui tentent de trouver le fonctionnement de cette machine infernale pour se libérer, le numéro 6 est paradoxalement le condamné et le geôlier de cette prison à la Truman Show. Le costume noir de Patrick Mc Goohan fait écho à son éducation catholique, dès l'âge de dix ans l'acteur voulait être réellement prêtre. Le vêtement représente non seulement une réminiscence des uniformes fascistes mais encore il évoque la fuite d'un homme qui refusa de rentrer dans les Ordres : " comme tout signe de la représentation, le costume est à la fois signifiant (pure matérialité) et signifié (élément intégré à un système de sens). "[1] [8] Le Prisonnier traduit l'émergence d'une " secte sans nom " qui se construit sur cette esthétique techno-psychédélique des années 60-70. Tous les villageois ont des toilettes bigarrées et leurs comportements excentriques, dignes d'une " fête des fous ", masquent à peine la misère affective : univers sans sentiment. En effet, dés la tombée de la nuit le couvre-feu propage sa voix féminine et froide : " Plus que cinq minutes avant l'extinction des lumières. "
Le protagoniste est celui qu'on surveille à l'aide d'un observatoire souterrain truffé de caméras, loft à la 1984 construit sur un complexe " militaro-industriel ". Mais le numéro 6 représente aussi celui qui défie tous les pièges. A la fin, il sera le vainqueur d'un labyrinthe sans nom. Il n'y a pas plus impersonnel que le substantif " village ", sorte de signifiant zéro pour un signifié polysémique vu le nombre d'interrogations et d'interprétations que soulève cet étrange lieu. Nul ne sait où il se trouve, il pourrait être en Lituanie sur la Baltique ou bien sur les côtes marocaines.[1] [9] Le terme " village " ressemble à l'absence de nomination des personnages du nouveau roman. Il existe une volonté de déstructuration de la réalité afin de briser l'individu : " Le village est un petit monde organisé dans ses moindres détails. Rien n'y manque, ni l'épicerie, ni l'hôpital : une forteresse où l'on normalise plus qu'on ne soigne. "[1] [10] Sous le couvert d'une technologie qui se veut pratique et amusante, téléphone sans fil, porte automatique, carte de crédits à l'utilisation enfantine, l'autorité impersonnelle cherche à obtenir des renseignements : pourquoi le numéro 6 a-t-il démissionné de son poste d'agent secret ? Cet abandon est le point d'ancrage de chaque épisode, et ce, dés le générique. " Le village ", aux allures d'une maison de retraite pour personnes qui en savent trop, devient un asile d'aliénés où règne la paranoïa. Ce lieu absurde développe chez le prisonnier cette volonté de puissance reposant paradoxalement sur la lutte, la fuite et l'indépendance. Il s'agit d'une liberté perdue à reconquérir et le symbole de la Lotus Seven dans le générique en reste la manifestation la plus dynamique : la trajectoire de la fuite et de la démission demeure linéaire. Le comportement du numéro 6, à bord de son automobile, est déterminé.
mardi 24 février 2009
ASTERIX AUX J.O.
J’avais tellement entendu de mauvaises critiques que je m’étais préparé à regarder un bon navet… mais quelle surprise ! Alors pourquoi autant de mauvaises critiques??? A la base, cet Astérix n'est déjà pas un des meilleurs de la série!!! De plus, passer après la réussite de Chabat ne peut que rendre la tâche difficile ! Au final, on se retrouve avec un film grand spectacle où le duo de héros de la bd se retrouve cantonné à un rôle secondaire. Ils se font voler la vedette par des acteurs qui cabotinent mais qui sont parfaits pour le rôle à jouer. Delon campe un César jubilatoire et Poelvoorde en Brutus est comme à son habitude, génial, je ne l’avais pas vu si bon depuis PODIUM. De plus, de nombreuses apparitions "clin d'oeil" sont savoureuses. Ajoutons à cela un rythme efficace et de nombreux bons mots et anachronismes... Les libertés prises avec la BD sont quelquefois un peu lourdaude notamment pour les reprises des chansons mais ne reprochons pas aux auteurs de tenter de perpétuer l’esprit des auteurs. De quoi passer un bon moment de divertissement sans prise de tête!
lundi 23 février 2009
LE PRISONNIER, Introduction
Introduction
Le Prisonnier est une série culte dont le tournage démarra en 1966. Interprétée et produite par Patrick Mc Goohan,[1] [1] scénarisée en 17 aventures dont il réalisera cinq épisodes, elle retrace le parcours d'un homme seul. L'histoire : un agent secret démissionne. Alors qu'il boucle ses valises, un gaz s'échappe. Endormi, il se réveille prisonnier du " village ". Il s'agit d'un lieu aux apparences idylliques mais l'envers du décor est le suivant : personne n'a de noms, ce sont tous des numéros. Mélangé avec des prisonniers et des gardiens que rien ne permet de distinguer, à chaque épisode le protagoniste affronte l'impensable interrogatoire comme un procès kafkaïen fondé sur la fameuse réplique : " Nous voulons des renseignements ". Il tentera de s'échapper 17 fois. Seule, la dernière sera la bonne mais avant de réussir cet exercice périlleux, le numéro 6 jouera métaphoriquement une partie d'échec contre l'énigmatique numéro 1 via le numéro 2. Ce n'est pas sans rappeler le chevalier du Septième Sceau qui combat la mort sur l'échiquier de la vie.
Cet agent du gouvernement britannique qui agit habituellement dans l'ombre du quotidien, est cette fois-ci exhibé, testé, torturé dans un univers carcéral, sans barrière apparente. La liberté est illusoire et curieusement, seul, le numéro 6 tente de s'enfuir. Il existe une véritable phénoménologie de la fuite qui repose sur le non-sens faisant écho à : " Je ne suis pas un numéro, je suis un être libre ! " A savoir, il se dégage de cette série une philosophie qui vise à saisir les enjeux d'un système[1] [2] absurde par un retour aux données immédiates de la conscience du spectateur. Celle-ci met en évidence l'essence même de l'être. Ici, il s'agit du numéro 6 un double du numéro 1 (pouvoir absolu), l'ensemble stigmatisé par le numéro 2 (pouvoir temporaire).
Cette machination aux beaux décors, aux gestes et attitudes calculées est une réflexion sur la fuite. Pour le numéro 6, la cause principale de l'angoisse repose sur l'impossibilité d'agir dans ce système absurde. Il faut préciser que cette liberté acquise par la fuite et par la lutte, l'une étant la corrélation de l'autre, est aussi une façon de se gratifier, donc d'échapper à l'angoisse. Même en écarquillant les yeux Patrick Mc Goohan ne voit rien : " Il tâtonne en trébuchant sur la route obscure de la vie, dont il ne sait ni d'où elle vient, ni où elle va. "[1] [3] Cette fuite se produit en trois phases : échapper au système, le transcender pour en sortir libre et victorieux. Enfin, il faut le recréer à la conscience du spectateur : sensibilisation et non-sens du système.
dimanche 22 février 2009
SEUL TWO
samedi 21 février 2009
MAD MAX
vendredi 20 février 2009
PRETE MOI TA MAIN d'Eric LARTIGAU
Retour sur ce film avec une interview "goupillée" par DVDRAMA.
Quelle fut la nature de votre collaboration avec Alain Chabat sachant que l'idée du film venait de lui ?
Au départ il ne comptait pas jouer dans le film ! Il pensait se contenter d'un travail de scénariste et consultant. Et puis lorsqu'on a évoqué les personnages les uns après les autres, il est apparu évident aux yeux de tous que Luis ne pouvait pas être quelqu'un d'autre. Dans la première version du scénario, Luis avait d'ailleurs une trentaine d'années. Mais je voulais lui rajouter dix ans de plus pour qu'on comprenne bien que son célibat était volontaire. On s'est donc retrouvé avec un personnage de 43 ans, qui collait nettement plus aux caractéristiques physiques d'Alain.
Avez-vous eu des divergences sur certains points ?
Plutôt des dialogues constructifs. Par exemple, Alain avait une vision beaucoup plus humoristique du film. Moi, de mon côté j'ai insisté sur l'obligation de développer la romance entre Luis et Emma. Il n'était pas question pour moi de ne réaliser qu'une suite de scènes supposées drôles, je tenais vraiment à cette relation amoureuse en parallèle. En résumé, Alain était plus porté sur l'aspect comédie, et moi sur l'aspect romance. Au final, cela donne, j'espère, un film plutôt équilibré.
Pas moins de cinq scénaristes, en comptant Alain Chabat, ont apporté leur contribution. Pourquoi autant ?
Suite à la première version du scénario, Alain avait besoin d'avis objectifs, afin de l'améliorer. La base était bien présente, et le travail de Laurent Zeitoun, Philippe Mechelen, Laurent Tirard et Grégoire Vigneron a consisté en de petites retouches principalement. Ils ont également apporté leur savoir-faire sur l'écriture de certains passages comiques du film.
D'où vous est venue cette idée du système matriarcal ?
Il s'agit en fait d'une idée d'Alain Chabat. Il était absolument nécessaire que le personnage de Luis ait ce côté dépendant, surprotégé, afin le spectateur comprenne sa réaction lorsqu'on lui demande tout à coup de changer de vie. J'adhérais donc complètement à cette idée, d'autant que j'ai moi-même grandi dans un milieu exclusivement féminin.
Comment êtes-vous parvenu à rendre cette histoire crédible ?
Il est difficile de répondre à cette question... La condition première est d'y croire soi même, d'être intimement convaincu que cette situation est vraisemblable. Ensuite, mon travail a été prioritairement cerner le personnage de Luis. Je devais le décrire de façon à ce que ses agissements paraissent logiques, tout en gardant un oeil extérieur, celui de son meilleur ami en l'occurrence, qui pointe parfois du doigt l'énormité de la situation. Le rôle du meilleur ami de Luis est à la fois un ressort comique et un ancrage dans la réalité et le pragmatisme.
Sans être un film choral, Prête-moi ta main comporte un nombre conséquent de personnages importants. Comment avez vous géré cette donnée ?
Toute la difficulté était en effet de faire exister chaque personnage malgré son temps de parole limité. Ce n'est pas simple, mais il me semble que c'est là l'essentiel de mon métier de réalisateur. Utiliser l'image, les mouvements de caméra, pour transcender les émotions uniquement par l'image. Je n'ai pas de recette à vous donner, c'est une question de sensations, et bien sûr le talent des acteurs compte pour beaucoup dans la crédibilité qu'ils instigueront à leurs personnages.
Avez-vous vu La Science des rêves, d'où l'association Chabat/Gainsbourg ?
Non, j'ai été le premier surpris lorsque j'ai appris qu'ils jouaient tous les deux dans le film de Gondry ! C'est un hasard total, mais troublant il est vrai.
La solitude est-elle l'angoisse de ce siècle ?
Clairement. Et le cinéma, forcément, est à la fois témoin et rapporteur de ce malaise qui ronge notre société. Nous vivons dans un monde qui ne comprend pas comment un être, quel qu'il soit passé un certain âge, demeure célibataire. Les célibataires, et plus généralement les solitaires, sont considérés comme des personnes ayant forcément un problème, un manque, une carence. Notre système de pensée encourage, pour ne pas dire impose la vie à deux. C'est quelque chose d'assez pernicieux.
Propos recueillis par Laurent Tity
jeudi 19 février 2009
MICKEY STORY
Après quelques petits rôles à la télévision, il fait ses premiers pas au cinéma en apparaissant dans le parodique 1941 (1979) de Steven Spielberg et le troublant Fièvre au corps (1981) de Lawrence Kasdan. En 1983, Rusty James de Francis F. Coppola le révèle véritablement aux côtés de Matt Dillon.
Dans les années 80, sa filmographie s'enrichit de nombreux succès tels que L'Année du dragon (Michael Cimino, 1985), 9 semaines 1/2 (Adrian Lyne, 1986), Angel heart (Alan Parker, 1987) ou encore Barfly (Barbet Schroeder, id.).
L'acteur se crée une réputation de bad guy que ce soit sur les plateaux de tournage ou en dehors. Mais ses choix suivants (Johnny belle gueule, L'Orchidée sauvage, Harley Davidson et l'homme aux santiags), mauvais de surcroît, vont essouffler sa carrière.
S'improvisant scénariste, Mickey Rourke signe en 1988 le script original de Homeboy, l'histoire d'un boxeur minable de Miami, avant de monter sur le ring en 1991 pour finalement en descendre en 1995.
En 1997, l'acteur défiguré par ses combats et des opérations de chirurgie esthétique tente un come-back laborieux avec Love in Paris, une pseudo-suite de 9 semaines 1/2, et Double team, un film d'action de Tsui Hark, où il a pour adversaire Jean-Claude Van Damme.
Francis F. Coppola lui donne un coup de pouce en lui confiant un rôle d'avocat douteux dans L'Idéaliste (1997), mais à l'aube des années 2000, Mickey Rourke ne parvient pas à retrouver le statut de star qui lui avait été concédé dans les années 80, et doit se contenter de camper des personnages secondaires, souvent en forme de clin d'oeil. Surprenant en détenu travesti dans Animal factory (2001) ou en père de famille endeuillé dans The Pledge, il joue des poings contre Sylvester Stallone dans Get Carter et incarne un avocat "marron" dans Man on fire (2004).
En 2005, Robert Rodriguez et Tony Scott tentent de le remettre en selle en lui confiant respectivement les rôles de Marv, la brute épaisse de Sin City, et de Ed Moseby, l'un des coéquipiers de la chasseuse de primes Domino Harvey.
Ce n'est que quatre ans plus tard que l'acteur connaît un véritable succès, puisque son interprétation de catcheur déchu dans The Wrestler est encensée par la critique. Vedette de la 65ème mostra de Venise en 2008, Mickey Rourke est récompensé en janvier 2009 par le Golden Globe du meilleur acteur dans un drame.
mercredi 18 février 2009
ROCKY STORY
voici un tres bon article sur la genèse de Rocky :
mardi 17 février 2009
HANCOCK
Le premier rajout au montage intervient juste après la séquence d'introduction où Hancock capture trois bandits coréens et plante leur voiture en haut d'un building. Dans la version vue au cinéma, nous découvrions dans la scène qui suivait Will Smith dans un bar, se saoulant en regardant les infos où il est dénoncé pour sa destruction de l'autoroute au cours de l'opération. Le montage montrait également une vieille dame assise au bar, tournant la tête régulièrement dans sa direction avec un regard réprobateur. Hancock lui lançait alors un « Je vais visser mon pied dans ton cul ! » bien expéditif. Fin de la scène, nous passions alors directement à l'introduction du personnage de Jason Bateman, essayant de vendre son concept bienfaiteur à une industrie pharmaceutique.
Cette scène de bar a fait l'objet d'un remontage intégral, occultant une sous-intrigue complète, la scène suivante ayant été littéralement supprimée ! Premier détail mais ayant tout de même son importance : Hancock ne fait pas que se soûler, il dessine sur une serviette en papier. Un petit détail, qui, même sans explication supplémentaire, nous permettra de moins être surpris de le voir orner de dessins tous les murs de sa cellule en prison plus tard (ce qui arrivait un peu comme un cheveu sur la soupe dans le montage cinéma).
Mais venons-en au principal : pendant que Hancock regarde les infos, arrive une jolie jeune fille accompagnée de ses copines. Celle-ci le reconnait et s'approche de lui pour lui parler. A noter qu'on voit le reflet de la fille dans le miroir derrière Will Smith dans l'avant dernière capture, reflet qui a été numériquement effacé de la version cinéma puisqu'elle n'était plus présente dans le montage : Très comique jusqu'ici, la scène commence à changer de ton, Hancock essayant de s'excuser pour ce qui c'est passé, sur un ton réellement gêné :
La fille partant aux WC complètement abasourdie, voire effrayée, Hancock continue ses explications en cherchant ses mots et la rejoint derrière la porte des toilettes pour lui proposer une balade romantique dans les airs : Quelques secondes après, il se rend compte qu'il parle dans le vide et qu'elle s'est enfuie par la fenêtre des WC :
Hancock sort et la voit partir en voiture. Il réalise une nouvelle fois que sa différence l'exclu complètement, même des filles les plus superficielles : Et voilà comment une scène vire d'un ton comique à un ton dramatique, intimiste. La suite reprend exactement là où continuait la version cinéma, avec l'introduction du personnage de Jason Bateman :
L'arrivée de Hancock en prison nous était montrée par un plan sur un car enchaîné avec Will Smith faisant ses premiers pas à l'intérieur même de l'enceinte. Cette fois-ci, le plan sur le car est prolongé, dévoilant les prisonniers attachés les uns aux autres descendre du car, Hancock en tête. En marchant devant eux, il ne sentira tellement pas la résistance des autres qu'il les entraînera dans une chute.Un gag très rapide, vu dans la bande-annonce du film mais absent au cinéma, dont les images sont entrecoupées de quelques plans où l'on voit Hancock se faire tirer le portrait par l'administration pénitentiaire. Outre la réintégration du fameux gag, ces tous petits rajouts donnent un rythme légèrement plus cohérent nous amenant vers les scènes de prison au lieu de nous y propulser directement. Une introduction qui respire mieux !
Hancock sort alors tranquillement de la banque, suivi par des dizaines d'otages courant vers la police pour être sauvé. La scène devient donc un acte héroïque. Pourquoi avoir coupé ses plans ? La réponse est évidente à la vision du résultat : on voit bien plus longtemps Hancock marcher avec la main décapitée, avec une allure nonchalante conférant à son acte beaucoup plus de froideur. Assurément une coupe et un rajout de ressort comique pour calmer la censure et s'assurer d'une interdiction aux moins de 13 ans au lieu de celle aux moins de 16...
On rentre ici dans le domaine des coupes les plus marquées du film, celles qui nuisaient à la narration générale et qui pourtant dans l'absolu ne font que quelques dizaines de seconde. Curieusement, toutes ces scènes sont liées au personnage de Charlize Theron, lequel est bien plus développé.
La première scène concernée est celle de la soirée, où autour d'une table les trois personnages principaux (Hancock, Mary - Charlize Theron, Ray - Jason Bateman) dînent ensemble. Dans la version cinéma, Hancock racontait comment il s'était réveillé 80 ans plus tôt dans un hopital à Miami, complètement amnésique. Il finissait par conclure qu'il devait être un "bel enfoiré" avant son amnésie puisque absolument personne n'est venu le réclamer à l'hopital ou à la police.
La scène s'arrêtait exactement à ce moment là. La version inédite propose une bonne minute supplémentaire, où l'on voit d'abord un plan sur Mary en train de pleurer (pour nous faire croire qu'elle trouve son histoire triste) et Ray songeur alors qu'il était rigolard jusque là.
Hancock renchérit alors, expliquant que la personne l'accompagnant ce soir là devait depuis être morte. Mary fond en larmes, ce qui attire l'attention de Ray. Un échange de regard avec Hancock après, elle lui dira "Je suis désolée." pour ce qui lui est arrivé... Tout ceux qui ont déjà vu le film comprendront la réelle signification de ces paroles, indécelable il est vrai pour ceux qui le découvrent (une des grandes forces du scénario).
La scène était suivie d'une autre petite, inutile à distinguer du lot, où Hancock remontait Ray saoûl dans sa chambre, le portant jusque sur son lit. Dans la version inédite, Jason Bateman voit son dialogue prolongé, comparant Hancock à un hot dog. Rien de très important, mais la réintégration de ces plans rend le montage plus cohérent, Ray passant du dessus au dessous de ses draps dans la version cinéma sans aucune explication !
Après avoir bordé Ray dans son lit, Hancock redescend dans la cuisine où Mary fait la vaisselle. La scène commence cette fois-ci par un plan de mary triturant son alliance, à nouveau pour nous faire croire qu'elle commence à avoir des sentiments pour Hancock. Ce qui est une fausse impression que seuls ceux ne connaissant pas le film ressentiront... La tension monte à travers des silences entre Hancock et Mary. Suivaient alors deux plans, le premier auquel le dialogue de la version longue disparaissait :
Dans la version longue, ces deux derniers plans n'y sont pas. A la place, la tension continue de monter puisque les deux mais de Hancock et Mary se rapprochent : Mary va jusqu'à toucher la main de Hancock, devinant sa blessure (que nous ne verrons jamais !) à travers sa manche : Retour à la version cinéma :
C'est parti pour le baiser ! Expédié en une seconde dans la version cinéma, il prend près de 20 secondes dans la version longue. On commence par un plan où Hancock se rapproche d'elle, qui de son côté feint de regarder ailleurs : On retrouve enfin la version cinéma : Retour final à la version cinéma, avec le fameux plan où Mary révèle sa vrai identité en envoyant valdinguer Hancock dans la rue, à travers les murs :
Une scène qui gagne donc énormément en tension dans la version inédite, n'expédiant pas un développement primordial du personnage de Charlize Theron dans l'histoire. De plus, on ne comprenait rien du rebondissement dans la version cinéma, tandis qu'ici il devient beaucoup plus clair ! Une nouvelle preuve qu'un montage aéré, prenant son temps, aide une meilleure narration de l'histoire.
Dans la version cinéma, Hancock donnait rendez-vous à 16h chez lui à Mary pour qu'elle lui explique son identité. Celle-ci débarquait alors par les airs, ne disait rien en arrivant et rentrait directement chez lui :
Surprise ! Dans la version inédite, Mary n'arrive plus par les airs mais en voiture ! La scène prend beaucoup plus son temps, Mary faisant face à Hancock quelques secondes, lui demandant sèchement de poser ses questions tout de suite. Et de quitter Los Angeles dans la foulée !
Retour à la version cinéma : Mary rentre dans la caravane pour la suite de la conversation (qui en était donc le début au ciné). Le plus étrange est que l'on se retrouve par la suite devant une aberration de montage dans les deux versions ! Les deux plans très rapides qui suivent sont présents à la fois dans le montage cinéma et l'inédit.
Le premier plan montre Mary retourner vers sa voiture alors qu'elle est venue par les airs dans le montage cinéma : Et le deuxième, une seconde après, montre Hancock s'enfuir par les airs dans un plan large montrant que la voiture n'est pas là. Dernier rajout du montage inédit et encore une fois il faudra bien se souvenir de la version cinéma pour le distinguer. Il s'agit à nouveau d'une réintégration de plans permettant au montage d'être plus cohérent et à la narration d'être plus fluide.
Après l'affrontement titanesque entre Hancock et Mary dans les rues de L.A., ils finissent devant le building où Ray réalisait une présentation. Dans la version cinéma on comprenait tout juste qu'il les voyait et comprenait que quelque chose clochait chez sa femme. Dans la version inédite, le rajout de nombreux plans sur Ray et sur Hancock et Mary comprenant qu'il les a vu, permet à la narration d'être beaucoup plus claire. Au passage, le dialogue entreMary et Hancock est prolongé d'une phrase où ce dernier lui affirme qu'elle est la plus belle chose qu'il ait vu de sa vie. La scène se termine par un joli fondu à l'aide de la neige qui tombe et devient une tempête.
Conclusion :
lundi 16 février 2009
KEIRA KNIGHTLEY
Elle débute sa carrière à la télévision en apparaissant dans de nombreux spots publicitaires. En 1999, elle décroche, à l'âge de seize ans, le rôle de Sabé dans Star wars : épisode 1 - La Menace fantôme. Après ce démarrage fracassant et parallèlement à une carrière télévisuelle (les séries Princess of thieves et Oliver Twist), la jeune femme progresse à son rythme, prenant bien soin de varier les genres.
Ainsi, en 2001, Keira Knightley est l'une des jeunes vedettes du thriller horrifique The Hole. L'année suivante, elle change radicalement de registre en campant une joueuse de football dans la comédie Joue-là comme Beckham (2002). En 2003, elle monte d'un cran en tenant l'un des principaux rôles du film d'aventures Disney Pirates des Caraïbes, la malédiction du Black Pearl aux côtés de Johnny Depp et Geoffrey Rush. Trois ans plus tard, elle enfilera à nouveau la toilette de l'aristocratique Elizabeth Swann pour les deux autres volets Pirates des Caraïbes, le secret du coffre maudit et Pirates des Caraïbes, jusqu'au bout du monde.Sa beauté irradie l'écran comme en témoigne sa prestation dans la comédie romantique Love actually (2003) de Richard Curtis. Hollywood se l'arrache : Keira Knightley prête ainsi ses traits à Guenièvre dans la fresque épique Le Roi Arthur (2004), avant de troquer son arc et ses flèches pour les armes à feu qu'affectionne la chasseuse de primes Domino Harvey. Mais à partir de 2005, la belle se tourne vers un répertoire plus classique, tournant à deux reprises sous la direction du britannique Joe Wright (Orgueil et préjugés.
dimanche 15 février 2009
FREQUENCE INTERDITE
samedi 14 février 2009
GHOST
vendredi 13 février 2009
A TOUTE EPREUVE
Le cinéma de John Woo, c’est un concentré d’action . Mais au-delà de l’inventivité de la mise en scène martiale, ce film c’est aussi l’apogée de la collaboration entre Woo et Chow-Yun-Fat, son alter ego de l’époque à l’écran.
C’est aussi l’occasion de retrouver quelques têtes très connues du ciné HK. Tout d’abord Tony Leung, connu du grand public via In The mood for love et le récent Infernal Affairs (remaké par Scorcese dans les Infiltrés).
Ce qui fait que ce film est génial, c’est avant tout le carnage général. Que ce soit dans une scène d’intro dans un salon de thé, l’attaque d’un entrepôt ou toute la démesure de la scène finale de l’hôpital, John Woo sacralise les flingues et ceux qui les portent.
Ce film a donné son droit d’asile à John Woo à Hollywood, mais il a également été un repère pour nombre de productions américaines. Beaucoup ont tenté de copier son style (ralentis, un flingue dans chaque main, munitions quasi illimitées, grand nombre de mort à la seconde, omniprésence des oiseaux)… mais aucun n’y est arrivé avec succès. John Woo lui-même n’est arrivé qu’à se parodier en s’y recollant plus tard (voir par exemple le passage des colombes via une porte enflammée dans Mission Impossible 2…)
jeudi 12 février 2009
Alan Rickman (die Hard)
Alan Rickman se fait remarquer dès ses débuts au cinéma dans le film d'action Piège de cristal (1988), où il incarne le terrifiant méchant du film. Il enchaîne ensuite plusieurs seconds rôles, avant de percer en 1991 aux côtés de Kevin Costner dans Robin des Bois, prince des voleurs, dans lequel il campe un truculent shériff de Nottingham
Avec la superproduction Harry Potter à l'école des sorciers (2001), où il prête ses traits à l'enigmatique professeur Severus Rogue, il s'essaye même au film fantastique. Il retrouvera le personnage dans Harry Potter et la chambre des secrets (2002), Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban (2004) et Harry Potter et la Coupe de Feu (2005).
mercredi 11 février 2009
LES 30 DERNIERES MINUTES
Le ton de la série est assez typique de l'humour de Kad et Olivier. D'ailleurs la série reprend certains de leurs sketchs (les frères Logan, par exemple). Beaucoup de répliques décalées, de nonsense ou de gags récurrents (Anne Roumanoff comme tête de Turc par exemple). Chaque épisode est fréquemment entrecoupé par des apartés (face caméra, fond noir) d'un ou plusieurs protagoniste(s) de l'émission qui, face caméra, raconte(nt) a posteriori ce qu'il s'est passé à ce moment là.
L'épisode se termine toujours par une scène qui se situe juste avant le début de l'émission proprement dite : l'équipe souhaite bonne chance à Darius qui s'avance dans la lumière du plateau, en faisant un geste (mimique, chorégraphie...) différent à chaque fois.
Diffusée à des horaires très tardifs, la sitcom ne trouva jamais un large public mais bénéficia d'une grande liberté de ton. Elle réussit aussi à attirer un petit nombre de fans très actifs, notamment grâce au forum officiel.
Le dernier épisode de la série présente les coulisses du tournage.
* Kad Merad : Darius Perrini
présentateur de l'émission, ancien camelot sur les marchés. Vaniteux et incompétent.
* Olivier Barroux : Benoît Coudraux
rédacteur en chef de l'émission. Il est celui qui a recruté toute l'équipe.
* Florian Gazan : Florian
journaliste, spécialisé dans les objets bizarres et Internet. Porte toujours des maillots d'équipe de football (un différent par émission)
* Tania de Montaigne : Tania
" croqueuse d'images », elle déniche des images insolites. Courageuse, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds.
* Stéphane Troadec : Patrick Mermoz
journaliste grand reporter (et accessoirement fan de Dolly Parton)
* Fanny Paliard : Lisa
programmatrice de l'émission, engagée grâce à ses relations (ancienne dame pipi à la Maison de la Radio, elle a vu bon nombre de stars).
* Florence Maury : Agrippine
secrétaire de rédaction (ou standardiste). Romantique (un peu) aguicheuse voire nymphomane (beaucoup)
* Eric-Laurent Lecouffe (plus tard indiqué sous le nom de Maderic) : Robert Jafar
la seule personne non choisie par Benoît Coudraux, c'est le producteur, le méchant patron. Son bureau est à un autre étage, il intervient rarement (souvent via l'interphone qui le relie à la rédaction).
* Mathieu Lagarrigue : Jean-Marc Vador
Remplaçant de Jafar à partir de l'épisode sept. Moins méchant mais plus... étrange.
* Thomas Baudry : Gamin
stagiaire de la rédaction, corvéable à merci sans aucun avantage (tickets restaurant). Si l'on peut en croire certains objets ou certaines paroles, il serait homosexuel
Liste des épisodes :
1. Ben recrute l’équipe des 30 dernières minutes 2. Prise d’otages à la rédaction 3. Des chiffres et des lettres, le retour 4. Une taupe à la rédaction 5. Darius a une extinction de voix 6. L’Extraterrestre 7. Le Meurtre de Jafar 8. Darius et Lisa séquestrés 9. Ben retombe en enfance 10. Magazine télé 11. Une journée d’enfer 12. Le Journaliste sportif 13. Darius invisible 14. Les Prostituées karaoké 15. Dalaï Florian part au Tibet 16. Les Aventures de Teddy porc fidèle 17. Darius est kidnappé par Rico 18. Clowns sur la ville 19. Cacahuète-man 20. Molambakais 21. Darius Junior 22. Mondes parallèles 23. Brigades d’intervention multispécialistes 24. Le Maniaque capillaire 25. Le Tueur en série 26. Le Jugement dernier
mardi 10 février 2009
INDIANA JONES
Dès le départ, le prolifique duo avait décidé de faire une trilogie (à condition que le premier film marche). Lucas confie le scénario de «Indiana Jones and the temple of death» à ses amis Willard Huyck et Gloria Katz, qui avaient déjà écrit pour lui «American Graffiti» (1973) et participé aux dialogues de «Star Wars» (1977).
Après l’Afrique, Indiana Jones découvre l’Asie. Accompagné d’un jeune Chinois et d’une chanteuse de cabaret, il recherche les pierres magiques d’un village indien et trouve sur son chemin des adorateurs de la déesse Kâli, pratiquant l’esclavage et les sacrifices humains.
«George Lucas souhaitait que le film soit aussi «sombre» que «L’Empire contre-attaque» l’était par rapport à la «Guerre des étoiles», explique Spielberg. Donc, «Le Temple maudit» fut en quelque sorte une aventure au pays de la magie noire, et parfois, le tournage était éprouvant en raison du sujet, inquiétant et maléfique. Des enfants transformés en esclaves et des hommes en zombies, c’était à la fois sinistre et effrayant. Le décor même du Temple nous donnait des frissons dans le dos, aux techniciens et à moi-même ! C’était un peu comme «L’Exorciste» rencontre «Les Aventuriers de l’Arche perdue» ! »
A tel point qu’aux Etats-Unis, «Indiana Jones and the temple of doom» (le titre ayant changé pour ne pas trop effrayer les gens !) est classé «P.G.» (Parental Guidance), interdisant l’accès aux enfants non accompagnés. Il est vrai que certaines séquences comme celle du coeur arraché à mains nues ont de quoi choquer. Cette déviation du film est d’autant plus surprenante pour le public que la scène d’ouverture est très distrayante. Dans un night-club de Shanghaï, Indiana Jones provoque une bagarre pour récupérer un diamant et un antidote. De nombreuses références cinématographiques (aux comédies musicales, à «Goldfinger», à «La Guerre des étoiles»...) émaillent ce morceau d’anthologie haut en couleurs.
Cinq ans plus tard, Spielberg semble regretter d’avoir réalisé le film. «Sur «Le Temple maudit», je n’étais vraiment qu’un réalisateur dont on avait loué les services. Je n’aimais pas l’histoire mais je ne me suis pas battu avec George alors que j’aurais dû. Je n’aimais pas le scénario mais je l’ai accepté sans discuter. J’ai fait mon travail de metteur en scène. Pas plus».
Le film, tourné au Sri Lanka et à Macao, a quand même d’énormes qualités. Les séquences d’action, notamment, sont extrêmement spectaculaires. Le pont suspendu, la poursuite en wagonnets (tournée avec des miniatures) et l’inondation de la mine sont autant de morceaux de bravoure, désormais devenus des classiques.
«Nous avons essayé de maintenir d’un bout à l’autre du film une impression de danger, sans craindre même l’exagération», explique Dennis Muren, le responsable des effets spéciaux. «Par exemple, avant la rupture du pont, on a l’impression que les personnages se trouvent à une soixantaine de mètres au-dessus de l’eau. Après la rupture du pont, lorsqu’Indiana Jones est suspendu contre la falaise, on a l’impression qu’il est à plus de cent cinquante mètres au-dessus de l’eau. (...) Cette menace toujours accrue du danger est l’une des choses que nous avons tenté de ne jamais oublier dans notre travail. Je ne crois pas que le principe avait été suivi aussi consciemment pour le premier film».
Plusieurs films inspirent directement Spielberg et les scénaristes. On retiendra «Gunga Din» de George Stevens (1939) pour la scène de cérémonie dans le temple Thug. Et «Hong Kong» de Lewis R. Foster (1951), où Ronald Reagan (Stetson et blouson de cuir) tente de s’approprier un trésor en compagnie d’une femme et d’un enfant chinois.
Kate Capshaw, qui allait devenir plus tard Madame Spielberg, joue le rôle de Willie Scott, insupportable «artiste» de cabaret vénale et prétentieuse ; Ke Huy Quan est «Demi-Lune» («Short-Round» dans la version originale), un Chinois orphelin recueilli par Indiana Jones. Remarquons aussi l’apparition surprise de Dan Ackroyd («The Blues Brothers», «S.O.S. Fantômes»...) au début du film, à l’aéroport de Shanghaï.
«Indiana Jones et le Temple maudit» est un gigantesque succès, provoquant de multiples sous-produits («Allan Quatermain et les mines du roi Salomon», «Les Aventuriers du Cobra d’or»...). Spielberg et Lucas semblent avoir réinventé le film d’action et d’aventures. Ne lit-on pas sur l’affiche française, «Depuis «Les Aventuriers de l’Arche perdue», l’Aventure a un nom : Indiana Jones» ?
[Texte écrit en 1997 pour un livre consacré à la série des "Aventres du jeune Indiana Jones", prévu pour être publié par les éditions DLM mais jamais édité.]
[Sources : «Première» n°54 et n°114, «Starfix» n°19, «Studio» n°31, «Lucasfilm Fan Club» n°7 et 8, «Lucasfilm Magazine» n°6, «George Lucas, l’homme qui a fait «La guerre des étoiles»» de Dale Pollock (Hachette, 1983)]
http://www.devildead.com/histoiresdetournages
samedi 7 février 2009
LE JEU DE LA MORT 2 ?
Je me souviens de cette affiche de....film, dans les vidéo-clubs des années 80, j'avoue je ne pas avoir eu la chance de voir ce film. Mais la question que tout le monde se pose, c’est quoi ce film !!! Déjà que "le jeu de la mort, c'est du rafistolage, alors la suite...! Mais grace à internet, je viens de trouver enfin l’explication !
Billy Lo enquête sur la mort mystérieuse de son maître. Durant l'enterrement de ce-dernier le cercueil est enlevé par des malfrats en hélicoptère. Billy Lo tente de les arrêter mais il est touché par une flèche, tombe et meurt. Son frère, Bobby Lo, étudiant en kung fu dissipé un peu trop porté sur les femmes, reçoit en héritage son manuel de kung-fu. Donc, évidemment...vengeance!!!
Comme l'avoue l'expert Bey Logan "J'ai beau l'avoir vu pas mal de fois je ne comprends toujours pas le sens de ce film". Bon, ben si une sommité comme lui s'avère incapable d'expliquer le scénario je n'essaierai pas. La trame générale est simple mais certaines séquences n'apportent rien, d'autres semblent parachutées au petit bonheur pour atteindre la durée réglementaire et d'autres, enfin, semblent là uniquement pour caser une ou deux minutes d'images de Bruce Lee. Un Bruce Lee doublé par Kim Tai Jung / Tung Lung et Yuen Biao durant les trentes premières minutes de film.
Et ensuite, après sa mort accidentelle lors d'une chute d'hélicoptère (un mannequin partiulièrement visible!), remplacé par ces deux acteurs chargés d'incarner son frère. Mis à part un nom similaire, le personnage ne ressemble d'ailleurs pas vraiment à celui qu'incarne Lee dans Game of Death. Mais on n'est plus à cela près.
Le début du métrage n'est donc vraiment pas fameux, d'autant que les transitions entre Bruce Lee et ses doubles sont très visibles. On rigole aussi lorsque Lee interroge son vieux maître. Une séquence tirée d'Opération Dragon et remontée pour coincider (c'est vite dit!) avec le nouveau...scénario. L'acteur est le même mais huit ans ont passé et ses cheveux ne sont plus de la bonne couleur. De manière similaire lorsque Bruce Lee rédige son fameux manuel martial lors du générique il change plusieurs fois de tenue: blanche, bleue ou carrément torse-nu, des images intercallées grossièrement au cours d'une petite démonstration de Hwang Jang Lee.
Pourtant, après la mort du personnage "joué" par Lee, le métrage prend vraiment la bonne direction. Et c'est celle des combats non stop. Master Yuen Woo Ping, aidé de Corey Yuen et Sammo Hung, excusez du peu, nous gratifie de séquences survoltées qui mélangent le Jeet Kune Do sec et nerveux de Bruce Lee avec un kung-fu beaucoup plus aérien et acrobatique. Sans oublier les kicks bestiaux du roi du Taekwondo, le vilain le plus emblématique du cinéma kung-fu: Hwang Jang Lee.
Dès lors, oubliez tout ce qu'on a pu dire sur ce film, lequel fut massacré pour de mauvaises raisons. C'est évidemment de la Bruceploitation, malhonnête et un peu méprisante, tant pour Lee que pour ses fans.