Un (faux) documentaire diffusée sur Arte à la fin des années 80, un grand moment de télévision que je n'ai jamais revu depuis mais disponible sur youtube , il est rester gravé dans ma mémoire tout ce temps. voici quelques infos que j'ai trouvé sur internet.
Des documents vidéos de différentes formes, amateur ou professionnels, nous révèlent des évènements surnaturels et mystérieux…
Ces 13 faux documentaires s'appuyant sur de prétendus phénomènes surnaturels ou inexpliqués ont été "rassemblés" par Jean-Teddy Filippe entre 1986 et 1989. La supercherie a été révélée après la diffusion du dernier épisode par Jean-Claude Carrière ; le but du réalisateur était de démontrer le pouvoir de la télévision et la facilité avec laquelle un documentaire aux allures amatrices peut avoir de l'impact sur la conscience populaire
Jean Teddy Filippe a d'abord réalisé de nombreux films publicitaires (et remporté de nombreux prix) avant de se consacrer entièrement à la fiction. Arrivé en télévision par hasard, ses séries « fantastiques » « Les rendez-vous manqués« (1985), qui deviendront pour Arte « Les Documents Interdits » (1988-1991) connaîtront un succès mondial et une rare longévité. – « ses Documents Interdits sont à l’origine d’une incroyable quantité de péloches de ces 20 dernières années, en particulier [Rec], dont l’un des segments de ces Documents…, sur le mode « reportage télé dans une maison-mystère » est la genèse absolue (pour être poli)…(…) du Projet Blair Witch à Paranormal Activity, son influence discrète est hallucinante ! Un homme de grand talent, qui aurait pu enchaîner avec une tripotée de suites mais s’est arrêté à 13 films (…) Rurik Sallé - M 02016 - Mad Movies
1989. Voilà que débarque à la télévision sans la moindre explication la vidéo ci-dessous. En quelques minutes, nous pouvons y voir les bases de ce que Jean-Teddy Filippe poussera à son paroxysme durant 12 épisodes ensuite. La légende était créée, et au-delà du formidable canular, Les Documents Interdits allaient permettre à des centaines de spectateurs de retenir une leçon : dans le petit écran, tout n’est pas vrai…
Il faut revenir à une époque où Internet n’en est qu’à ses premiers balbutiements. Youtube, le téléchargement de vidéos, les fakes de masse n’existent pas encore. Nous sommes au sortir de la Guerre Froide et Aux Frontières du réel n’est pas loin. Sur un canal voisin, TF1 s’apprête à diffuser Mystère, aux nombreux points communs avec l’imposture de Jean-Teddy Filippe…
La série a été produite par l’INA puis distribuée par MBA Films et ARTE France/La Sept. C’est France 2 (Antenne 2 à l’époque) qui aurait diffusé dans son journal l’épisode (sorte de pilote) ci-dessous, avant que la chaîne franco-allemande commande les 12 opus que nous connaissons*. L’idée est de mettre le spectateur face à une réalité fictive, présentée comme vraie.
Pour cela, Jean-Teddy Filippe utilise tous les éléments qui constitueront la charte formelle de la série. La puissance évocatrice est rendue intense grâce à l’utilisation de formats domestiques ou semi-professionnels. Caméras vidéos familiales, films 8 mm, image détériorée, le tout nous donne à voir un simili-amateurisme sur la plupart des épisodes. Les courts-métrages ne sont pas montés, les mouvements sont brusques, il arrive que l’appareil tombe, qu’il soit face au soleil et ne laisse rien voir.
Mais nous ne pouvons évoquer cette « série » sans penser au commentaire omniprésent sur toute la durée des épisodes. La voix multiplie les détails avec une précision incroyable, souvent anodins, pour nous mettre petit à petit dans une certaine confiance et de nous prouver la véracité de l’histoire. Certains points informatifs, tels les noms des personnages ou les lieux son masqués derrière des bips sonores accentuant encore un peu plus l’authenticité des récits. Monocorde et entrecoupé de silences, le commentaire accentue l’angoisse et l’immersion du spectateur dans ces aventures. Mieux, c’est parfois grâce à cette voix que nous « voyons », quand celle-ci déclare au détour d’un zoom « et maintenant, regardez bien… cela n’a duré qu’une seule seconde. « Celle-ci arrive à nous manipuler en nous indiquant les détails à ne pas manquer.
Revenons au mot « voir », qui constitue la question mise en exergue par les épisodes. A vrai dire, nous ne voyons pas grand chose. Nous croyons voir, nous pensons discerner, mais nous ne voyons rien réellement, si ce n’est que de l’inexplicable.
Douze épisodes seront alors diffusés. Douze petits modules variés faisant appel au folklore populaire et exotique. Les expériences en Sibérie, les chamanes d’Amérique du sud, les monstres marins, les maisons hantées, etc. On pensera bien évidemment au Projet Blair Witch, qui s’est certainement inspiré de ces douze histoires, malgré le fait que les commentaires du film de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez soient intradiégétiques, alors que chez Jean-Teddy Filippe, le commentaire soit extradiégétique.
Nous en arrivons ainsi à un autre thème des épisodes : la censure. Cette voix rajoutée devient alors le confident d’un lourd secret. La présence d’images d’apparence prohibées accentue la proximité avec le spectateur. D’ailleurs une question n’est jamais résolue : qui se cache derrière cette voix ? Une puissance officielle ? Un groupuscule cherchant à révéler la vérité ? Un journaliste télé ?
A l’époque, la télévision cherchait le lisse, le beau, et pas encore le scandale. Comme pour pirater les ondes, Les Documents interdits posent donc les questions de l’artifice audiovisuel, et peuvent être définis comme du « mondo fantastique et non racoleur ». Il faut bien comprendre que les épisodes étaient diffusés sans explication. Il faudra attendre la fin du dernier épisode pour que la supercherie soit révélée au public.
1. Les Plongeurs (4 min 23 s). Une indiscrétion d’ambassade lève le voile sur une terrifiante réalité.
2. L’Enfant (6 min 55s). L’étrange vie de Peter, vue à travers les documents filmés par son père…
3. Les Fantômes (8 min 33 s). Jusqu’au territoire de « Ceux que l’on ne nomme pas ».
4. Le Naufragé (7 min). Le journal de bord du seul rescapé du naufrage du Véga, témoin d’un phénomène surnaturel.
5. Le Pique-nique (5 min). Le seul film amateur sur l’évènement de Roaxaca Zone.
6. L’Extra-terrestre (6 min 11 s). Le secret sur l’échange de Takohamo.
7. Le Cas Ferguson (13 min 22 s). La dernière nuit d’une des équipes du « At Once ».
8. Le Soldat (3 min 59 s). Sicile, un jour de juillet 1943…
9. Les Crown filment les Young (9 min 43 s). Une longue vie d’archives… le quartier, le voisin, son meurtre…
10. Le Fou du carrefour (8 min 25 s). Le document que Tibor Nagy jura avoir filmé, lors de son enlèvement par un vaisseau extra-terrestre.
11. La Sorcière (5 min). La reconstitution partielle d’un mystérieux évènement.
12. La Sibérie (9 min 28 s). À propos de quelques oubliés de la guerre froide.
13. L'Examen (19 min 3 s). La découverte de 110 bobines Super 8 ayant pour objet la surveillance d'une famille est-allemande. Cet épisode, postérieur aux 12 épisodes précédents, fut réalisé en 2010 à l'occasion des 20 ans de la chaîne Arte.
source de l'information wikipédia et http://www.1kult.com/2010/12/24/documents-interdits-jean-teddy-filippe/