Un porte-parole de la fille de Tony Curtis, l'actrice Jamie Lee Curtis, a confirmé la mort de l'acteur lors de l'émission de télévision Entertainment Tonight, selon le site internet de l'émission. La chaîne ABC News a également annoncé son décès.
Né dans le Bronx, quartier pauvre de New York, Tony Curtis avait été co-nominé pour l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans "The Defiant Ones" ("La chaîne"), avec Sidney Poitier. Il avait insisté pour que son partenaire, un Noir, soit également proposé pour l'Oscar, une rareté à l'époque, avant la déségrégation.
Mais il est surtout connu pour son rôle dans le classique de Billy Wilder en 1959, "Certains l'aiment chaud", en travesti aux côtés de Jack Lemmon et Marilyn, avec laquelle il eut une aventure de trois ans. Il s'était fait connaître dans les années 50 en jouant dans de nombreux films d'aventure, avant de triompher dans le genre comique.
Fils d'un tailleur juif hongrois, Tony Curtis (Bernard Schwartz de son vrai nom) naît le 3 juin 1925 à New York dans le quartier pauvre du Bronx. De son enfance difficile -lui et son frère seront un temps placés en orphelinat et sa mère souffre de schizophrénie-, il acquiert une volonté farouche de "s'en sortir" et rêve de devenir un acteur célèbre.
Il s'engage dans l'US Navy à 16 ans pendant la deuxième guerre mondiale où il est sous-marinier et fait ses débuts de comédien amateur. Démobilisé, il fait quelques apparitions à Broadway et en 1948, il obtient un rôle dans le film noir de Robert Siodmak ("Criss Cross", "Pour toi j'ai tué"). Remarqué par un producteur, ce beau brun aux yeux bleus signe en 1950 un contrat de sept ans avec les studios Universal.
Après de très nombreuses comédies, registre où il excelle, l'acteur réussit à obtenir quelques rôles plus consistants, comme dans "Trapèze" de Carol Reed en 1956, "Le Grand Chantage" d'Alexander Mackendrick en 1957 où il interprète un journaliste véreux, "Vikings" de Richard Fleischer en 1958 et "Spartacus" de Stanley Kubrick en 1959.
Puis Tony Curtis cabotine, à la fin des années 60, aux côtés de Roger Moore dans la série télévisée à grand succès "Amicalement Vôtre" ("The persuaders"). C'est dans "l'Etrangleur de Boston", de Richard Fleischer en 1968 qu'il estime avoir donné le meilleur de lui-même.
Père de six enfants, il avait été marié six fois et avait reconnu que son addiction au sexe - plus d'un millier de conquêtes féminines revendiquées - avait ruiné sa vie de famille.
L'actrice Jamie Lee Curtis est issue de son premier mariage en 1951 avec Janet Leigh - héroïne de la scène de la douche du "Psychose" d'Alfred Hitchkock.
Depuis 25 ans, Tony Curtis se consacrait surtout à la peinture. En 1995, il avait publié son autobiographie, "Tony Curtis", en 1995. En 2004, il avait reçu une Caméra d'Or à Berlin pour l'ensemble de son oeuvre.
"J'ai l'impression de ne pas avoir eu les films que j'aurais dû avoir. J'avais l'impression que j'aurais mérité mieux", regrettait-il en 2008 lors d'un entretien avec l'AFP, évoquant les quelques 120 films de sa carrière.