samedi 27 février 2010
LES MEILLEURS MOMENTS DES CESARS
Ce soir, c'est la remise des Césars, voici un petit best of des meilleurs moments.
Coluche - Cérémonie des césars 1984.
Coluche Les Césars 1985
Alain Chabat aux Césars
Anne parillaud reçoit le césar de la meilleure actrice
vendredi 26 février 2010
HISTOIRE DE RECADRAGE AU CINEMA
À cause d'une absurde directive technique (*) autorisant les chaînes du service public (c'est-à-dire l'ensemble des chaînes gratuites de la T.N.T.) à recadrer en 1.55 les films au format original 2.35 (**) et 1.85, les télévisions recommencent à recadrer régulièrement l'image des films de cinéma !
Depuis des mois on assiste au massacre : il est temps de réagir en le dénonçant !
Il y a quelques semaines sur M6, le Alien de Ridley Scott qui est un 2.35 Panavision d'origine se retrouve télédiffusé en 1.55 (14/9). Plus récemment, samedi soir 13 février dernier, France 3 présente Délivrance de John Boorman en 1.55 (14/9) alors que c'est également un 2.35 Panavision d'origine. Enfin jeudi 25 février M6 diffusait L'empire contre attaque en 1.77. (idem pour les autres films de la saga et mêmes remarques donc que pour Alien). Dans tous les cas c'est avec les mêmes conséquences : couleurs délavées, cadrages originaux tronqués, non respectés, mutilés. Irregardables, si on connaît ou si on possède déjà les films au format correct : on se souvient qu'Arte avait, il y a presque vingt ans, télédiffusé un master somptueux de Délivrance en 2.35 compatible 16/9 qui était magnifique. Sic transit gloria mundi...
La T.N.T. est d'ailleurs une chose succulente : certaines chaînes présentent, simultanément à ce genre de massacre, des masters vidéo de films en format d'origine 2.35, parfaitement respecté... mais seulement compatibles 4/3 ! C'est ainsi qu'on vu, il y a quelques soirs, télédiffusé Jarhead - la fin de l'innocence ! Il vaut encore nettement mieux un 2.35 intégralement respecté et compatible 4/3 qu'un 2.35 moins respecté compatible 16/9. Et les deux options valent mieux, à elles deux, qu'un 2.35 recadré en 1.55 !
On dit « Les télévisions » mais on précise que la vidéo n'a jamais été épargnée par le phénomène de ses origines à nos jours, il faut donc toujours être vigilant car les éditions VHS puis DVD recadrées côtoient les éditions correctes. On souhaite que le Blue-ray soit un meilleur élève : pour l'instant il semble vierge de ce genre d'erreurs, à notre connaissance qui n'est pas encyclopédique. D'ailleurs, on parle de télévision, de vidéo mais le problème a commencé... au cinéma lui-même !
1) Petite histoire du recadrage au cinéma
Le problème a donc commencé au cinéma, et très précisément dans les salles de cinéma. On se souvient de cette amusante séquence du Made in U.S.A. (Fr. 1966) de Jean-Luc Godard, dans laquelle un jeune homme interprété par Jean-Pierre Léaud prend un malin plaisir à lire à un projectionniste les paragraphes rédigés par les juristes du Centre National du Cinéma, relatifs aux formats originaux qui doivent être strictement respectés par les salles de projection. Ce dernier, entre deux cabines à surveiller, et sa cigarette ou son quart de vin rouge, écoute distraitement les recommandations lues d'une voix passionnée. On se dit que si Godard a éprouvé le besoin de tourner une telle séquence, c'est que tout n'était déjà pas rose en la matière.
De fait, le problème s'est aggravé dix ans plus tard car en 1976 paraît le plus virulent mais aussi le plus remarquable article jamais écrit sur le problème des formats non respectés à la projection par les salles de cinéma. Cet article technique mais clair marque une date (comme nous le faisait très justement remarquer le fervent cinéphile Georges Loisel, il y a quelques années) et s'intitule Copie non conformes, signé par l'ingénieur Jean-Pierre Frouard, chaleureusement préfacé par Gérard Lenne dans Écran 76 n°43, pp.27 à 41.
Vers cette même époque, j'avais rencontré un jeune Breton cinéphile qui montait dans la cabine du cinéma parisien Le Brady pour régler lui-même la fenêtre de l'appareil de projection de manière à respecter le format du film correctement, à une époque où le projectionniste dudit Brady ne semblait guère compétent pour le faire lui-même ! Inutile de dire que l'écran du Brady n'était d'ailleurs pas vraiment adapté à tous les formats : lorsqu'on lisait au générique « Panavision » dans cette salle, un de mes amis s'exclamait : « Panavision, Panavision... j'aurais bien aimé la voir la Panavision ! ». Bref : entre les copies en mauvais état chimique, farcies de rayures et de brûlures de cigarettes, les films en 70mm d'origine qu'on nous resservait tirés en 35mm ou anamorphosés, les films en 1.85 qu'on nous montrait en 1.65 (la mode actuelle est de dire 1.66) ou en 1.75 (la mode actuelle est de dire 1.77 ou 1.78) et les films en 2.35 qu'on nous montrait sur des écrans incapables de projeter davantage que du 1.85, on avait assurément pas mal de raison de s'inquiéter. Sans parler des problèmes de son...
3) Petite histoire du recadrage en vidéo numérique : les DVD
Les premiers DVD datent de 1997 à peu près, au moment où la majorité des TV étaient encore 4/3 mais où les TV 16/9 commençaient à les remplacer. Le changement de format des télévisions détermina celui des DVD. On suivait cela en temps réel en lisant le verso de jaquette. Alors que Warner vendait en 1999 un zone 1 NTSC du Dead Bang (USA 1989) de John Frankenheimer recadré plein cadre 1.37 (« Standard version formatted from its original version to fit your screen » ... sous entendu « your screen being an old 4/3 TV » !), le même Warner vendait en 2000 un zone 2 PAL du Dead Calm [Calme blanc] (Australie 1988) de Philip Noyce au format 2.35 Panavision compatible 16/9. Le progrès était spectaculaire. Mais on demeurait sans cesse sur le qui-vive : le 2.35 compatible 16/9 recouvrait bien des choses variables en qualité et en respect original. Et bien des films 2.35 étaient aussi offerts en 4/3 seulement, ce qui parfois valait presque mieux si le 2.35 était strictement respecté ! Même les formats 1.66 n'étaient pas systématiquement offerts compatibles 16/9 : on avait même des cas où le film était compatible 4/3 alors que ses extraits étaient présentés compatible 16/9 dans les suppléments du DVD ! Nous en avons testé un dans ces colonnes : on vous laisse retrouver lequel. Sans oublier qu'on ne parle que de « l'aspect ratio », mais qu'il faut aussi tenir compte du format de la pellicule, du fait que le son soit optique ou magnétique, etc.
Autre phénomène : le recadrage du 1.85 en 1.78. La plupart des films 1.85 d'origine qui sont édités par Warner sont ainsi recadrés en 1.78. : Bullitt (USA 1968) de Peter Yates, par exemple. Procédé sans doute économique : un seul réglage à faire pour deux formats différents au prix d'une petite amputation ! Amputation qui n'est jamais sans conséquence sur la définition et les couleurs, on s'en doute. Enfin Le format 1.66 est un de ceux sur lequel les éditeurs américains comme français économisent le plus : il est assez souvent laissé en 4/3 sur les DVD (par exemple, Jack le tueur de géants de Nathan Juran, L'Oeuf du serpent de Ingmar Bergman, etc.) mais il est pourtant compatible 16/9 si on a pris soin de le mastériser correctement. Et sinon le 1.66 4/3 peut tout de même être visionné en écran large sur une télévision 16/9 en sélectionnant la position 14/9 qui correspond littéralement au 1.55. : l'anamorphose est invisible et le gain remarquable.
4) Petite histoire du recadrage à la télévision
La télévision 4/3 des années 1960-1970 respectait les films en écran large car elle ne pouvait pas faire autrement : on les projetait directement en télécinéma. Il arrivait d'ailleurs pour cette raison que le film soit interrompu parce que la bobine de pellicule se cassait en temps réel. Le temps qu'on trouve une colleuse, un technicien - on avait droit aux célèbres écrans d'interlude et à leurs propositions objectivement comiques : « À la suite d'une interruption indépendante de notre volonté, etc... ». Dès que la technique vidéo permit le « Pan&scan » et le recadrage, alors la télévision vampirisa assez souvent les films écran large de manière à les rapetisser ou à les décomposer. Certains dialogues entre deux acteurs d'un western en CinemaScope 2.35 ou autre format Scope sous licence se résumait à deux pointes de nez sans visage bavardant ensemble sur le fond bleu qui les séparait ! TF1 présentait un film catastrophe grand spectacle qui était (au moins !) du 2.35 d'origine comme Grey Lady Down [Sauvez le Neptune] (USA 1977) de David Greene, recadré plein cadre 1.37 et « pan&scanné » à la fois ! Lorsqu'on téléphonait pour se plaindre du recadrage en question, le préposé de TF1 aux communications téléphoniques vous répondait froidement :
- « Monsieur, vous pensez qu'un tel film doit être vu à la télévision ? Personnellement, je préfère le voir en salle de cinéma ».
Il oubliait de préciser que le film en question passait le dimanche soir, en « prime time » à 20H45 et qu'il assurait un pourcentage non négligeable de « l'audimat » hebdomadaire de la chaîne ! Mauvaise foi si patente que son cynisme en était presque comique.
Lorsque la télévision 16/9 arriva, on poussa un soupir de soulagement... de courte durée. Une télévision 16/9 devait permettre de visionner enfin les films en écran large sans risque de recadrage, tout en étant équipée d'un sélecteur permettant de sélectionner le 4/3 pour visionner les films standards 1.33 et 1.37. Le problème du recadrage pouvait être considéré comme apparemment résolu. En fait, il refait surface sur de nouvelles bases !
Et c'est d'autant plus incroyable que les masters 2.35 compatibles 16/9 VF comme VOSTF existent depuis dix ans, sur le marché vidéo en DVD. Ce sont ces masters qu'on trouve dans les éditions correctes DVD zone 1 comme zone 2. Ce qui signifie que les télévisions refont faire de nouveaux masters 14/9, en laboratoire : on ne voit pas le profit qu'elles en retirent ni celui qu'en retire le distributeur ! Peu nous importe, au demeurant.
Nous réclamons la suppression de cette directive aberrante !
On ne doit pas laisser aux télévisions la possibilité de mutiler à nouveau les films de cinéma sous prétexte de ramener la diversité à une artificielle unité.
NOTES
(*) Directive dénoncée (à l'occasion du massacre visuel du film classique de René Clément, Paris brûle-t-il ?) dans une lettre ouverte par François Ede, réalisateur, chef opérateur (notamment restaurateur des films de Jacques Tati et Pierre Étaix) consultable intégralement depuis plusieurs mois en bas de la page d'accueil « éditos » du site Le Coin de l'œil auquel nous collaborons aussi.
(**) Petit rappel très schématique (la réalité est bien plus compliquée encore) des formats principaux de l'image cinéma des origines à nos jours :
- Le 1.33 est le format standard 4/3 du cinéma muet puis le 1.37 le format standard parlant,
- le 1.55 correspond à la position 14/9 d'une télévision 16/9,
- Le 1.66 pour sa part est visible sur 14/9 avec des bandes noires à droite et à gauche, au prix d'une invisible anamorphose,
- le 1.75, le 1.77, le 1.78 correspondent globalement à la position 16/9,
- le 1.85 est compatible 16/9 avec une fine bande noire (invisible sur grand écran mais visible sur moniteur),
- le 2.0, le 2.20, le 2.35, le 2.40 sont compatibles 16/9 avec des caches noirs visibles en haut et en bas de l'image et ils sont compatibles 4/3 avec des caches noirs beaucoup plus importants.
RASTA ROCKETT
Comment une équipe de la Jamaïque, après de multiples aventures, va remporter l'épreuve de bobsleigh à quatre aux Jeux Olympiques d'hiver de Calgary.
JO oblige, c’était maintenant ou jamais pour revoir ce film.
Une comédie familiale pour petits et grands. C'est drôle, simple, original. Il n'y a pas de temps morts Du début à la fin, se succède émotion, rire et gags en tout genre. Toujours dans un bon esprit. Les acteurs sont justes et amènent "rasta rocket" au statut de comédie culte. On n'avait rien vu de pareil dans le genre et là franchement en plus d'être innovant, c'est frais, touchant...
Bref, un classique dont on ne se lasse pas.
mercredi 24 février 2010
LA 3D AU CINEMA
Problème : les premiers essais de la CST (Commission supérieure technique de l'image et du son) démontrent que les écrans métalliques causent une perte de luminance de 50 à 75 % sur les bords de l'écran par rapport au centre de l'image lors de la projection de films ordinaires... De quoi alarmer les cinéastes ! Cela peut se comprendre... Les écrans métalliques saccageraient le minutieux travail des chefs opérateurs. À quoi bon se rendre dans une salle de cinéma si l'image du film se fane sur les côtés...
De nombreux films d'animation à venir
Pascal Rogard, directeur général de la SACD, est le premier à tirer la sonnette d'alarme. Dans un courrier adressé à Véronique Cayla, présidente du CNC (Centre national de la cinématographie), le 2 décembre, il traduit "l'émoi très fort" des cinéastes à l'égard de l'installation croissante des écrans métalliques. Les dégradations d'images sont admises "dans la limite d'une déperdition maximum de 25 % de la lumière entre le point le plus éclairé et le point le plus sombre de l'écran", écrit-il. Il suggère d'adopter des écrans amovibles qui puissent ainsi offrir la qualité requise aussi bien en 3D qu'en 2D. Le CNC est appelé à donner des consignes aux exploitants afin que le "droit moral" des cinéastes soit respecté.
Souvenir d’enfance
Tous les mardis soirs, dès 1982, Eddy Mitchell nous proposait une toute nouvelle émission intitulée "la dernière séance".
L'Etrange Créature du Lac Noir
La dernière séance proposait donc un film en relief intitulé "L’étrange créature du lac Noir" Les français se ruaient chez leurs marchands de journaux pour acheter le "télé 7 jours" qui contenait les fameuses lunettes 3D
mardi 23 février 2010
LE FILM PERDU DE KUBRICK
Le combat pour la création fait souvent des victimes. L’histoire du cinéma est ainsi jalonnée d’œuvres mutilées ou perdues. Quand le film n'est pas mis au placard, il est remonté et charcuté et devient l’ombre de lui-même. Fort heureusement, si certaines bobines disparaissent définitivement, d’autres sommeillent encore au fond de réserves en attendant leur résurrection. C’est à ces films laissés pour morts mais dont subsistent des traces substantielles que nous nous intéresserons chaque lundi. Tel un archéologue des salles obscures, nous rappellerons à la mémoire ces titres meurtris qui ne demandent qu'à retrouver le chemin des écrans. Et à renaître, qui sait, de leurs cendres. Pour commencer, marchons sur les pas de Fear and desire, le 1er long de Stanley Kubrick.
Réalisé en 1954 avec 40 000 dollars récoltés auprès de parents et amis, il fut qualifié par le maître lui-même de "film d’amateur très pauvre". Il ajoutait qu’il "n’était sorti que parce qu’il avait coûté trop cher pour qu’on le garde dans un tiroir".
L'oeuvre ne mérite pourtant pas ce mépris. Sorte de brouillon de Full Metal Jacket – avec 30 ans d’avance ! -, elle narre l’errance en Absurdie de quatre militaires déboussolés. Le cinéaste, cohérent avec son perfectionnisme, décida néanmoins d’en faire disparaître le négatif et d’en interdire toute diffusion (un cas unique dans les annales). Ce qui n’empêcha pas la circulation de copies privées et même une projection publique à New York en 1994, restée légendaire.
Aussi, pour conclure sur une note optimiste, sachez que ce titre en forme d’exégèse prémonitoire (tant la peur et le désir travaillent le cinéma de Kubrick) est disponible en DVD (pirate ?) depuis 2003 .
lundi 22 février 2010
TAXI MADE IN US
De Vanilla sky à Dark water, il est maintenant commun de voir, venant des USA, nombre de remakes se basant sur des succès du cinéma étranger. Mais on peut rester dubitatif devant l'idée de distribuer sous nos latitudes des versions-ketchup de films récents bien de chez nous
N'apportant strictement rien au film original, ce remake américain se borne uniquement à rouler dans les traces de pneus déjà balisés, le bitume new-yorkais remplaçant celui de Marseille. Si l'histoire est rigoureusement la même, la seule originalité est d'avoir troqué le couple masculin pour un duo hétéro, la chanteuse Queen Latifah remplaçant Samy Nacéri (l'argot du Bronx devant être le pendant de la tchatche marseillaise ?). Dans le même ordre d'idée, les braqueurs se sont avantageusement mués en un gang de top models (c’est super crédible non ?)
Le film rentre dans la catégorie de l'anecdotique, ni vraiment nul (comme les visiteurs en Amérique qui est un MUST HAVE en matière de plantage ou catastrophe cinématographique) ni vraiment bon, le film se regarde facilement et reste une curiosité pour tout cinéphile .
Finalement, TAXI de Gérard Pires n'est pas si mal pour un divertissement, vu le résultat US (scénario et réalisation identique)
.Si Queen Latifah joue bien, Sami Naceri c'est Robert de Niro à côté. La prestation piteuse de Jimmy Fallon (inconnu au bataillon pour nous frenchies) nous fait regretter un John Belushi ou un Bill Murray.
En résumé, le casting pêche dès le départ, un Will Smith dans le rôle de Samy Nacery et un Eddy Murphy ou un Adam Sandler dans le rôle du flic auraient été mieux. Les Américains prouvent encore une fois qu’un remake ne sera jamais aussi bien que l’original (sauf True Lies de James Cameron)