«M. Jackson a été transporté à l’hôpital (…) il était inconscient lorsqu’il a été admis et son décès a été constaté à 14H26 (21H26 GMT) cet après-midi», a déclaré à CNN un porte-parole de l’institut médico-légal du comté de Los Angeles, le lieutenant Fred Corral.
Selon le Los Angeles Times et le site internet spécialisé dans les célébrités TMZ.com, qui a le premier donné la nouvelle, Jackson a été victime d’un arrêt cardiaque à son domicile de Holmby Hills, un quartier opulent du nord-ouest de Los Angeles où il louait un manoir depuis janvier. Le «roi de la pop» a été transporté en ambulance à l’hôpital Ronald-Reagan de l’UCLA (Université de Californie à Los Angeles), à quelques kilomètres de là.
Le lieutenant Corral s’est refusé à toute précision sur les causes du décès, expliquant qu’une autopsie serait pratiquée, sans doute dès vendredi, pour les déterminer. Peu avant 19H00, le corps enveloppé dans un linceul blanc a été transporté à la morgue de Los Angeles, transfert filmé en direct par les télévisions locales depuis des hélicoptères.
Un des frères aînés de Michael Jackson, Jermaine, est apparu brièvement devant la presse à l’hôpital. Lisant un communiqué préparé, il a affirmé que les médecins avaient tenté de ranimer son frère pendant une heure, sans succès. Le visage ravagé par le chagrin, il a lui aussi évoqué un «arrêt cardiaque».
De son producteur historique Quincy Jones, «totalement bouleversé», le monde du spectacle a rendu un hommage unanime à «l’une des figures les plus influentes et les plus emblématiques de l’industrie de la musique», selon les mots du gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger.
A l’extérieur de l’hôpital, des centaines de journalistes et d’admirateurs se sont rassemblés tout l’après-midi. Même scène à l’autre bout du pays, devant la légendaire salle de concerts Apollo de Harlem à New York, où certains badauds dansaient au rythme des succès de Jackson.
Voici un article sur "Moonwalker", film sorti il y a plus de 20 ans, vu en salle.
"Plus incroyable encore lorsqu'on se rappelle les critiques plus que mitigées ayant à l'époque accueilli la sortie en salles d'un "film" controversé, mélange de court-métrage et de vidéo-clips, empreint de mégalomanie, trop ouvertement commercial pour s'attirer ne serait-ce que l'indulgence de la presse cinéma non pas "consensuelle" mais plus "traditionnelle" sur certains aspects trop insolemment créatifs aussi pour ne pas avoir suscité une ferveur certaine chez quelques mordus de l'artiste comme de nouvelles technologies utilisées dans un fascinant patchwork, tel le magazine L'Écran Fantastique qui lui consacra un monstrueux dossier.
Moonwalker était un évènement. Un évènement bancal, auto-complaisant, qui n'a pas forcément bien vieilli, mais un évènement quand même. Plus de quinze ans après, Moonwalker apparaît encore aujourd'hui tel qu'il a toujours été : un mélange d'excellence musicale, d'enthousiasmantes trouvailles visuelles, et d'indigence scénaristique, le tout collé ensemble avec plus ou moins de bonheur.
Nul véritable besoin de faire un dessin quant à l'excellence musicale. A l'époque, Michael était à l'apogée de sa carrière, faisant succéder à un album multisingle-platiné comme Thriller un album tout autant multisingle-platiné, où chaque titre ou presque est devenu un tube. Bad reprenait à son compte la diversité de son prédécesseur en y ajoutant une véritable démonstration de ce qu'est une utilisation à bon escient de la technologie. Le recul ne trompe pas, parmi les très nombreux albums typés années 80, Bad fait partie de ceux ayant le mieux (ou le moins mal) vieilli. Dites merci aux producteurs, aux musiciens (c'est à dire à Toto), et aux compositeurs (dont Michael lui-même), pour les bijoux que sont entre autres Man in the Mirror, Smooth Criminal, The Way You Make Me Feel, et même la post-ridicule mais imparable Bad. Moonwalker profite en toute logique largement de ce background musical 24 carats, compensant ses plus mauvais moments visuels ou scénaristiques par une bande son qui ne craint rien.
Que Moonwalker soit parsemé de multiples trouvailles visuelles ne surprendra pas non plus quiconque ayant déjà vu un clip de son auteur. On le sait depuis Thriller, les clips de Jackson comptent parmi les plus inoubliables jamais faits, sur bien des aspects, et selon plusieurs critères. Les trois plus gros singles de Thriller sont les meilleurs témoins possibles de cette situation : Thriller, la chanson, révolutionnait les effets spéciaux, avec son ambiance de film d'horreur et une transformatiuon saisissante qui a traumatisé une sacrée quantité de mômes à l'époque de sa sortie. Billie Jean, sa fameuse chorégraphie et ses dalles de lumière, en adéquation avec un texte aux nombreuses métaphores que trop peu de gens ont pris la peine de lire et de comprendre. Beat It enfin montrait l'attirance de son auteur pour la reprise d'univers ou de codes connus, West Side Story en l'occurence, pour les adapter à son monde personnel, voire pour en modifier certains contenus le cas échéant, telle ici l'interruption du combat fatal de l'oeuvre de Bernstein par un Michael transcendant la violence par la musique.
Toute la carrière vidéo de Michael Jackson restera fidèle aux idées directrices contenues dans ces trois clips, que ce soit côté technologique (Scream, Ghosts), esthétique (Stranger in Moscow, Earth Song, Who is it) ou reprise d'univers (Remember the Time, Jam, They Don't Care About Us), voire les trois réunis (Black or White, version intégrale s'il vous plaît). Moonwalker ne fait pas exception (Dieu que cette phrase était prévisible), Leave me Alone et son parc d'attractions interne à MJ, ou Speed Demon et son animation pâte à modeler, longtemps avant Wallace & Gromit, représentent avec brio la première catégorie. Histoire de ne rien gâcher, chacun de ces deux clips cumulent avec intelligence la technique de pointe à d'excellentes idées. Les fans de l'artiste pourront s'amuser à repérer toutes les références glissées dans Leave Me Alone, pendant que tout un chacun ne pourra que tomber en admiration devant les prodiges et l'intelligence de la mise en scène de Speed Demon.
Smooth Criminal, l'une des chansons les plus tuantes de la carrière de MJ, prend ici en charge le pôle esthétique (ainsi, accessoirement, que la tâche de sauver du désastre la partie court-métrage, voir plus loin) avec un brio tel que les mots me manquent. La chorégraphie... tue sa mère, sa grand-mère et tous ses ancêtres (je vous ai dit que je manquais de vocabulaire), la reconstitution de ce bar des années de la prohibition qui sert de toile de fond laisse mâchoire pendante et yeux écarquillés, la mise en scène du tout rhââââ que c'est bon, et la chanson en elle-même, eh bien... voir quelques lignes au-dessus, d'autant plus que cette version film est la seule, je dis bien la SEULE où l'on peut entendre les deux phrases manquantes du deuxième couplet. Qu'on soit bien clair : cette séquence justifie à elle seule l'achat du DVD, et je pèse mes mots !
Enfin, dans le rôle de la "reprise d'univers", on trouve Bad, ou plutôt une nouvelle version de Bad, refaite au plan près avec des enfants comme acteurs. Pourquoi "reprise d'univers" ? Parce que le clip reprend une bonne partie des codes de l'esthétique rap / r'n'b des années 80, de même que le clip original de MJ - et pour cause - : c'est ce qu'on appelle de l'auto-référence (et de l'autosuffisance, l'un des défauts du film). Ce remake plutôt inutile fait partie des pires moments du film, et pourtant il sert d'ouverture... Mauvaise entrée en scène, surtout pour des "enfantophobes" (marrant, on considère comme tellement anormal le fait ne ne pas aimer les enfants qu'il n'existe même pas de mot correspondant dans la langue française...).
Nous arrivons donc au dernier point, celui qui fait mal, l'indigence scénaristique. Passée toute la partie purement clip qui constitue sa première moitié, Moonwalker embraye sur un véritable moyen-métrage d'une bonne demi-heure, avec gros moyens, acteurs connus (Joe Pesci dans le rôle du méchant), dont le but est, paraît-il, de raconter une histoire. Et là...
Smooth Criminal vaut à elle seule l'achat, et puis à part elle, il y a d'autres moments qui valent le coup d'oeil (Speed Demon en particulier). Hélas, pour pouvoir admirer les meilleurs moments de Moonwalker, il faudra un deuxième miracle : le trouver
NB : Se rappeler que le relatif échec commercial en salles à Paris peut s'expliquer par la concurrence à laquelle le film a été confronté : L'Ours, Roger Rabbit, Rambo III, Piège de Cristal et Willow. C'était le bon temps..."
source : http://www.dvdreamscape.fr/moonwalker.htm