Mehdi, un habitant du Val-de-Marne, vit un enfer depuis qu’il s’est vu attribuer le numéro de Patrick Chirac dans « Camping 2 ». Déçus de ne pas tomber sur Franck Dubosc, certains vont jusqu’à le menacer.
Le téléphone portable est devenu un instrument de torture pour Mehdi, un habitant du Val-de-Marne de 37 ans. Au point qu’il préfère taire le nom de la ville où il habite. Un supplice quotidien et incessant dû au seul fait que le malheureux a récupéré le numéro de Patrick Chirac dans le
film « Camping 2 » sorti en avril 2010! Alors, depuis six mois, c’est loin d’être les vacances pour lui
« Au début, quand j’ai su que c’était le numéro qui était inscrit sur la voiture de Patrick Chirac quand il arrive au camping, juste en dessous de l’annotation je suis célibataire, j’ai trouvé ça rigolo. Mais j’ai vite déchanté. Car les appels se sont enchaînés. De jour comme de nuit, j’ai commencé à avoir des appels qui demandaient Patrick. » Après ceux, presque plaisants, « Patrick? Bonjour, c’est le camping des Flots Bleus » à d’autres moins agréables, « pourquoi t’as pris le numéro de Patrick Chirac si t’es pas Dubosc? » ont bientôt succédé d’autres plus stressants d’insultes voire de menaces. « Au moment où j’ai eu cette ligne, j’étais en recherche d’emploi, j’avais envoyé au moins 150 CV avec ce numéro-là, ne sachant pas que j’allais avoir tous ces problèmes. Je ne voulais donc pas résilier mon abonnement au cas où un éventuel employeur m’appelle. Et je pensais franchement que ça allait se calmer. »
Mais à chaque diffusion du film, les appels redoublent. « Dès qu’il repasse sur Canal, mes appels repartent de plus belle. Et au moment des fêtes, les DVD de Camping 2 ont dû bien se vendre car cela a empiré. C’était incessant, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. »
Une première fois, Mehdi contacte SFR qui lui conseille d’appeler la production du film… laquelle la renvoie vers son opérateur. « J’avais l’impression de tourner en rond. Je suis allé au commissariat pour déposer plainte mais déposer plainte contre qui? J’avais des centaines d’appels. Et puis les policiers m’ont conseillé ce qui était le plus logique : de contacter mon opérateur pour qu’il accède à ma demande de changement de numéro. » Mais là, le service clientèle ne prête pas une oreille attentive aux soucis de Mehdi. « Cela m’a mis en colère car, vraiment, cela devenait insupportable. Tout ce qu’ils m’ont dit, c’est qu’ils pouvaient me changer mon numéro si je payais 18 €. Mais j’en ai fait une question de principe : ce n’était pas de ma faute si je me trouvais dans cette situation, je ne voyais pas pourquoi j’allais en plus payer pour sortir de cet enfer. » D’autant que les factures de Mehdi s’alourdissent à vue d’œil : « J’ai commencé à recevoir des appels de l’étranger pour lesquels j’étais en partie facturé! ».
Pis : ceux qui appellent et tombent sur son répondeur apprennent par ce biais son prénom et son nom. « Et dans la foulée, j’ai reçu des insultes et des menaces qui me visaient personnellement. Il m’arrivait de décrocher et d’insulter mon correspondant. » Contacté, SFR s’avoue contrarié de telles difficultés : « Ce client aurait dû se voir offrir un changement de numéro immédiat et gratuit, comme cela se fait en cas de harcèlement. C’est d’ailleurs ce que nous allons lui proposer immédiatement... » En l’appelant sur son numéro maudit!
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