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vendredi 17 juillet 2009

DEXTER SAISON 3


Voilà déjà deux sai­sons que l’on a ap­pris à connaître ce mé­de­cin lé­giste tren­te­naire, as­si­gné à la po­lice cri­mi­nelle en tant qu’ex­pert en taches de sang. Voilà deux sai­sons que l’on s’est ha­bi­tué à son com­por­te­ment pour le moins po­lé­mique : avide d’as­sou­vir sa pul­sion in­ex­pug­nable, celle de tuer pour se sen­tir « vi­vant », Dex­ter dé­coupe les tueurs ré­ci­di­vistes, ceux qui par­viennent à échap­per au sys­tème ju­di­ciaire, et y prend un plai­sir in­fi­ni. Tout au long de la sai­son 2, Dex­ter ren­con­trait une si­tua­tion, et sur­tout un per­son­nage le met­tant en porte à faux de son mé­tier, de sa fa­mille, de sa pe­tite amie, et de son sta­tut d’in­tou­chable. Au terme de cette sai­son, Dex­ter re­ve­nait d’une cer­taine ma­nière à la case dé­part, celle du so­li­taire en­fer­mé avec sou­la­ge­ment dans son se­cret. Nous voilà plon­gés dans une nou­velle sai­son, qui ap­porte éga­le­ment au tueur un nou­veau sta­tut per­son­nel, un nou­vel en­vi­ron­ne­ment, tout en met­tant en péril cer­tains ac­quis des pre­mières aven­tures.

Pour nous re­mettre dans le contexte : lors d’une de ses traques noc­turnes de rou­tine, Dex­ter tue ac­ci­den­tel­le­ment un homme in­no­cent, qui s’avère être de sur­croît le frère d’un homme de pou­voir, le pro­cu­reur Mi­guel Prado (Jimmy Smits, déjà aper­çu dans la ré­cente tri­lo­gie de Star Wars). Amené par un concours de cir­cons­tances à dé­cou­vrir l’im­pres­sion­nant se­cret de Dex­ter, mais igno­rant qu’il est à l’ori­gine de son deuil, Mi­guel semble en­tre­voir notre pro­ta­go­niste comme un sau­veur de l’hu­ma­ni­té. De fil en épi­sode, Dex­ter tisse un lien d’ami­tié à la fois nou­veau pour lui, et ap­pa­rem­ment fort avec Mi­guel.

Mal­gré l’in­trigue trans­ver­sale fon­dée sur le mys­tère Free­bo et l’en­quête sur le dé­pe­ceur (nou­veau psy­cho­pathe en lice pour ri­va­li­ser avec Dex­ter), ne nous ca­chons rien, toute la trame de cette sai­son re­pose sur cette étrange re­la­tion, faite de contra­dic­tions, d’in­té­rêts per­son­nels, de re­cherche de salut et de nor­ma­li­té à la fois pour notre ama­teur d’hé­mo­glo­bine et pour ce pro­cu­reur pas tout à fait ir­ré­pro­chable. A cela s’ajoute deux nou­veaux chan­ge­ments dé­ter­mi­nants dans l’exis­tence de Dex­ter, qui bou­le­versent à nou­veau le dif­fi­cile rap­port qu’il en­tre­tient avec la Vie et la Mort, et qui re­met­tront en ques­tion son or­ga­ni­sa­tion et son em­ploi du temps si par­ti­cu­liers. Le per­son­nage de Mi­guel, in­car­né avec nuance et convic­tion par Jimmy Smits, est d’ailleurs constam­ment sur le fil, of­frant des atours com­plexes, et un vi­sage tour à tour ave­nant et an­ti­pa­thique. De par sa fonc­tion très po­li­tique, il entre lui aussi par­fai­te­ment dans le moule qui ca­rac­té­rise l’es­prit de la série : le jeu de l’ap­pa­rence, du masque.

Et la prin­ci­pale ques­tion que se pose Dex­ter, et nous à tra­vers lui, c’est : « jusqu’où peut-​on faire confiance à Mi­guel ? » La sai­son en­tière dé­peint le por­trait d’un Dex­ter qui évo­lue au côté de (ou à tra­vers) son nou­veau com­pa­gnon de route dans son oeuvre fu­neste. Le fan­tôme de Harry, le père (et la conscience) de Dex­ter, garde sa place de choix lui aussi, et lui remet en mé­moire les dan­gers qu’il en­court à vou­loir ainsi par­ta­ger son se­cret, voire plus si af­fi­ni­té.

Le seul bémol que l’on peut émettre sur la com­po­si­tion ac­tuelle de l’uni­vers de Dex­ter, c’est que le reste du cas­ting fait par­fois of­fice de fi­gu­ra­tion. Ce qui avait rendu assez ex­tra­or­di­naires les deux pre­mières sai­sons, à sa­voir ses per­son­nages vrai­ment im­pré­vi­sibles, ses twists im­pro­bables, un Dex­ter avec deux com­por­te­ments bien dis­tincts dans cha­cune des in­trigues, n’a plus vrai­ment court dans cette sai­son 3.

Pour ré­su­mer, le dé­rou­le­ment des douze épi­sodes est bien ryth­mé, et res­semble à un (pas for­cé­ment long) fleuve tran­quille, qui s'ac­cé­lère lé­gè­re­ment dans les quatre der­niers épi­sodes. Tout est bien bou­clé comme pré­cé­dem­ment, sans dé­cep­tion mais sans grande sur­prise non plus.

En re­vanche, le point qui reste in­chan­gé et tou­jours aussi sa­vou­reux tout au long de la sai­son, c’est le jeu de Mi­chael C. Hall, il par­vient tou­jours aussi ef­fi­ca­ce­ment à rendre sym­pa­thique ce tueur mé­tho­dique, et conti­nue à nous faire éprou­ver de l’em­pa­thie pour lui. Rien que pour cet ac­teur ex­cep­tion­nel, et pour ce per­son­nage aty­pique, Dexter est la série qu'il faut voir, même si cette 3ème saison est un peu (trop) prévisible.

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