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mardi 17 décembre 2013

GERARD LANVIN, les interviews (promos Angélique)

 
Vous n'avez ressenti aucune appréhension avant de reprendre le rôle de Joffrey de Peyrac 
 
« Quand on s'attaque à un film mythique, on ne cherche pas à se confronter à ce qui s'est fait avant. Peut-être qu'on va se faire massacrer, car dans la mémoire collective Angélique c'est Michèle Mercier et Robert Hossein, mais en ce qui me concerne, on m'a proposé un rôle super bien écrit et donné la possibilité de travailler dans une époque que je n'avais jamais abordée avant. Il était temps, à mon âge, de jouer avec un chapeau, une plume, une épée et des bottes.
 
Si ma mémoire est bonne, ce n'est pas tout à fait exact ! « (Il rit)
 
Vous parlez de Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine ! ? Ah mais c'était très particulier ! C'était un film de troupe qui serait impossible à monter aujourd'hui : ça coûterait une fortune en cachets ! Il y avait quand même Clavier, Lhermitte, Jugnot, Michel Blanc, Lavanant, Giraud, Marie-Anne Chazel, Anémone. Et Coluche. » Des souvenirs sur le tournage de « Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine » ? « Oui, Coluche était souvent excédé. Les gens qui viennent du one-man-show veulent que ça aille vite et le cinéma prend beaucoup de temps. Coluche, qui jouait et réalisait, était très speed, il ne s'entendait pas forcément avec toute la technique et nous, nous étions jeunes. »
 
Et cette théorie du complot sur son décès 
 
« Je ne sais pas. Je n'étais pas là et Dieu merci ! Mon pote Ludo (NDLR : Ludovic Paris, un des deux amis qui suivait Coluche, sur la route d'Opio, le jour de son accident fatal, le 19 juin 1986) qui l'a ramassé m'a dit que sa tête était sérieusement amochée. Écoutez, cette affaire d'accident reste en suspens pour tout le monde… »
 
Pour « Angélique », vous avez accepté de tourner votre première scène d'amour… « Et j'étais anxieux parce que je ne m'étais jamais autorisé ça jusqu'ici. J'ai eu la chance d'avoir une partenaire excellente. Nous sommes copains et nous avions le même problème : la scène d'amour n'était pas écrite. Mais à partir du moment où vous êtes en costume, vous n'êtes plus vous. Le cahier des charges c'était : la sensualité, l'émotion de la première fois… Ariel Zeitoun nous a laissés dans une improvisation de geste. Au départ, on se regarde et puis d'un coup on y va et on est les personnages. Ça se fait sans complexe, mais sans ambiguïté. »
 
Aujourd'hui, qu'est-ce qui rend Gérard Lanvin heureux ?
 
« D'être tranquille dans ma tête. Avec l'âge, les gens ont accepté mon caractère plutôt rebelle. Je ne suis pas fabriqué pour les mondanités et les prix, mon seul plaisir c'est de jouer. Après, je rentre chez moi et j'ai une vie tout à fait ordinaire, normale.
 
Ce parcours, qui a été compliqué, finit très heureux » Fini ? « Il est bien évident qu'à l'âge où j'arrive, je ne vais pas durer encore vingt piges ! Mais quand vous avez été servi à ce point-là, c'est déjà magique. Aujourd'hui, à force de fréquenter les acteurs, j'ai envie de les diriger. J'ai rencontré beaucoup de techniciens qui m'ont emballé dans leur manière de faire. J'apprends des choses. Il y a un moment où on a fait le tour de son histoire d'acteur. J'ai davantage envie de fabriquer, mettre la musique de mon choix, contrôler quoi. »
 
Propos recueillis par Jacques Brinaire / nouvelle république
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J'ai rencontré Ariel [Zeitoun, le réalisateur du film, NDLR] un peu par hasard, je sortais du film Les Lyonnais. On se connaissait, on avait déjà travaillé ensemble, et puis en parlant et allant aux nouvelles, il m'a parlé d'une nouvelle adaptation d'Angélique, marquise des anges. Je lui ai dit, 'mais alors, qui fait ton Peyrac', et lui m'a répondu, 'écoute si ça t'intéresse, lis le scénario et pourquoi pas toi'. Je n'ai pas suivi l'affaire Angélique, mais je me souviens de cette affiche qui avait fait le tour du monde, d'un public qui est resté fidèle à la version de Robert Hossein et Michèle Mercier, un couple mythique de cinéma.
 
Je me suis dit qu'il se trompait, que j'étais trop vieux pour Peyrac, et que la différence d'âge avec Angélique serait très visible. Et puis il y avait cet idéal, qu'en général je ne soutiens pas, de refaire un film qui a déjà existé. Il m'a convaincu que son adaptation était plus fidèle au roman – que je n'ai pas lu – et j'ai vu dans le scénario un vrai intérêt d'acteur. Un rôle puissant et fort. C'était la première fois qu'on me proposait un film en costumes, et il était temps que ça arrive parce que je ne suis plus un lapin de 8 jours." "On a toujours des doutes, parce que c'est notre ligne de flottaison. Il serait fou de ne plus avoir de doutes.
 
Je sais que c'est le travail qui paie au final. Je travaille beaucoup en amont, donc là, pendant deux mois, en se mettant à l'escrime [avec Michel Carliez, pendant 5 semaines à base de 4 heures par jour, NDLR], en refréquentant le cheval, et puis il fallait apprendre par coeur ce texte parce que vous n'avez pas le droit à l'erreur. Il faut trouver une musique, un rythme. Il ne fallait pas lasser le public sur un ton monocorde. Si la préparation est faite correctement, quand vous mettez le costume, vous êtes rassuré. Il faut savoir dire oui... s'adapter, comme par exemple le fait de partir de chez vous. On a tourné en Autriche, en République tchèque, en Belgique, partir avec la caravane. À partir du moment où je suis dans cette caravane, le campement, la cantine sous la tente, vous êtes transportés ailleurs. Et puis après, il y a l'amitié qui se créé, comme avec Tomer Sisley que je ne connaissais pas, autant que Mathieu Kassovitz."
 
Non je n'irai pas aux César, parce que je suis contre l'idée du meilleur. On partage tellement de choses avec nos partenaires, qu'il est difficile de s'autoriser à penser qu'il y a un meilleur là-dedans. C'est le mot meilleur que je refuse. Pas l'amitié des gens, il faudrait être crétin sinon. Si on l'appelait César du prix interprétation, j'irais.
 
J'ai été chercher le prix Jean -Gabin, le prix Louis-Delluc... Mais le César du meilleur acteur, ça me dérange, c'est pour ça que je ne fréquente pas ces soirées-là. Parce que je sais que tous ceux qui y sont nommés et ne l'ont pas sont très entamés quand même. Encore que, a-t-on besoin de récompenses ?"
 
Christopher Ramoné http://www.purepeople.com/article/gerard-lanvin-la-scene-d-amour-avec-nora-arnezeder-a-ete-dure-a-tourner_a133591/1

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