Celui qui a été
"bronzé" et a croisé Pialat, Sautet, Blier est aujourd'hui à
l'affiche d'Un petit boulot. Ce qui valait bien une longue rencontre.
Pourquoi avoir laissé
passer dix ans entre vos deux réalisations, Marche à l'ombre et Grosse fatigue?
J'ai mis longtemps à me libérer
du blocage du type qui, après un succès, ne veut pas refaire le même film, tout
en doutant d'être capable d'écrire autre chose. Et puis le producteur Patrice
Ledoux a eu l'idée de nous réunir, Bertrand [Blier] et moi, pour que je réalise
un film que Bertrand écrirait. J'étais hyper flatté. Mais Bertrand ne sait pas
à quel point il est inhibant, à force d'avoir une idée dingue toutes les deux
secondes. Il est impossible à suivre et on finit par ne plus parler du tout!
J'ai donc jeté l'éponge.
Mais j'aimais l'idée de faire un
film sur le milieu du spectacle. J'avais d'ailleurs développé des projets dans
ce sens avec Jacques Audiardque j'ai fait souffrir tellement
je ne savais pas où je voulais aller. Et là, avec ce parti pris de faire jouer
aux gens leur propre rôle, j'avais trouvé le moyen de parler, avec du recul, de
la notoriété et de la folie des rapports entre les vedettes et le public. J'ai
d'ailleurs été extrêmement touché de recevoir le prix du scénario à Cannes.
Cinq ans après, j'ai réalisé Mauvaise
passe, qui a
été un échec. Et, comme après une chute de cheval, j'ai voulu me remettre tout
de suite en selle avec Embrassez qui vous voudrez.
L'inhibition qui m'envahit après un succès
s'envole dans ces moments-là.
On vous a ainsi notamment
retrouvé dans Aladin au côté
de Kev Adams.
Qu'est-ce qui vous avait attiré dans ce projet?
Son réalisateur Arthur Benzaquen
jouait dans Les souvenirs, que j'ai adoré tourner. Il m'a
fait passer son scénario à ce moment-là. Ce n'était, certes, pas mon univers,
mais je n'avais jamais joué de rôle de composition. J'ai toujours pensé que ce
n'était pas mon truc, car je suis plus un verbal qu'un physique. J'ai donc
voulu relever ce pari.
On vous retrouve acteur dans Un petit boulot, dont vous avez aussi écrit le
scénario, d'après le roman d'Iain Levison. Vous n'avez jamais pensé le mettre
en scène vous-même?
On me l'a proposé, mais cela
aurait été une erreur. Car j'aurais sans doute abîmé le fragile équilibre du
film entre un fond social très fort - et je ne suis pas Ken Loach! - et la comédie, vers laquelle il aurait
alors spontanément basculé. Pascal [Chaumeil], lui, a brillamment su le
conserver. Mais l'envie de réaliser est revenue. Je suis en train d'écrire
quelque chose...
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