Dans la foulée de
Greystoke, vous enchaînez « Parole et musique » et Subway de Luc
Besson
J’ai obtenu le rôle de Parole et musiques avant que Greystoke ne sorte en salles. Une fois le film de Chouraqui terminé, Luc me propose Subway Entre-temps « Greystoke » était sorti et quand je finis Subway je signe « Highlander »
Cette subite Lambert-mania
vous grise-t-elle ?
Je ne peux pas dire que c’était désagréable, je me suis aperçu tout de suite du pouvoir incroyable de cette gigantesque machine qu’était le cinéma. On se dit qu’il faut surtout bien rester les pieds sur terre, prendre du recul. Il y avait moi, Christophe, et l’autre Christophe, la star de cinéma. Je n’ai jamais confondu l’un et l’autre. La starisation qu’engendre la promotion, les photos, les magazines, je jouais le jeu parceque j’avais la conviction de servir le public. Je me disais « peut être qu’ils veulent en savoir plus sur le film, qui je suis, mais après, je redevenais le Christophe banal , de la même façon qu’entre « action » et « coupez », je suis un autre mec.
Je ne peux pas dire que c’était désagréable, je me suis aperçu tout de suite du pouvoir incroyable de cette gigantesque machine qu’était le cinéma. On se dit qu’il faut surtout bien rester les pieds sur terre, prendre du recul. Il y avait moi, Christophe, et l’autre Christophe, la star de cinéma. Je n’ai jamais confondu l’un et l’autre. La starisation qu’engendre la promotion, les photos, les magazines, je jouais le jeu parceque j’avais la conviction de servir le public. Je me disais « peut être qu’ils veulent en savoir plus sur le film, qui je suis, mais après, je redevenais le Christophe banal , de la même façon qu’entre « action » et « coupez », je suis un autre mec.
Comment abordez-vous Subway ?
Vous pressentiez le potentiel de Luc Besson ?
Déjà son premier film, « le Dernier Combat »m’avait beaucoup impressionné. La manière de filmer, de faire beaucoup avec peu de moyen. Oui, sa mise en scène était plus aboutie que la moyenne, on voyait que ce mec allait devenir un poids lourd. Ce qui était super avec « Subway »,c’est que nous avions tous entre 26 et 30 ans, des acteurs , l’équipe technique. On travaillait sérieusement mais avec la décontraction, la vitalité de la jeunesse. Nous nous marrions comme des mômes à l’école.
Déjà son premier film, « le Dernier Combat »m’avait beaucoup impressionné. La manière de filmer, de faire beaucoup avec peu de moyen. Oui, sa mise en scène était plus aboutie que la moyenne, on voyait que ce mec allait devenir un poids lourd. Ce qui était super avec « Subway »,c’est que nous avions tous entre 26 et 30 ans, des acteurs , l’équipe technique. On travaillait sérieusement mais avec la décontraction, la vitalité de la jeunesse. Nous nous marrions comme des mômes à l’école.
Même avec Adjani, qui à l'époque
était la première star avec laquelle
vous tournez ?
Franchement, je ne voyais pas la différence. Ces gens-là sont normaux vous savez. Ou on connecte humainement, ou ne se connecte pas. La notoriété ne change rien àl’affaire. Quand j ai rencontré Isabelle, on s’est dit bonjour ça a bien fonctionné tout de suite. Comme avec Sean Connery sur « Highlander ». Ou mon pote De Niro. On s’est rencontré dans un taxi qui nous emmenait voir Terry Gilliam. On se dit bonjour, on monte dans la voiture. Comme de Niro est un mec trés timide, on s’est échangé des banalités pendant 30 secondes et on s est tus pendant deux heures. Mais chez Gilliam, il s’est un peu décontracté. Plus tard à New York, pendant la promo de « Subway » je lui passe un coup de fil. De Niro me propose de passer le voir. Ca me génait un peu, j étais avec Besson qu’il ne connaissait pas. « Pas de problème , passe avec lui ». On arrive dans un restau, De Niro était là avec Pacino qui nous ramenait en voiture à la fin de la soirée. Vous imaginez ? c’était une hallu complète. Tout ça pour dire qu’ils auraient très bien pu nous snober, becter dans leur coin. Avec le temps, je me suis aperçu que le niveau des gens de ce métier était lié à leurs qualités humaines. A un moment donné les gens prétentieux dérapent toujours
Franchement, je ne voyais pas la différence. Ces gens-là sont normaux vous savez. Ou on connecte humainement, ou ne se connecte pas. La notoriété ne change rien àl’affaire. Quand j ai rencontré Isabelle, on s’est dit bonjour ça a bien fonctionné tout de suite. Comme avec Sean Connery sur « Highlander ». Ou mon pote De Niro. On s’est rencontré dans un taxi qui nous emmenait voir Terry Gilliam. On se dit bonjour, on monte dans la voiture. Comme de Niro est un mec trés timide, on s’est échangé des banalités pendant 30 secondes et on s est tus pendant deux heures. Mais chez Gilliam, il s’est un peu décontracté. Plus tard à New York, pendant la promo de « Subway » je lui passe un coup de fil. De Niro me propose de passer le voir. Ca me génait un peu, j étais avec Besson qu’il ne connaissait pas. « Pas de problème , passe avec lui ». On arrive dans un restau, De Niro était là avec Pacino qui nous ramenait en voiture à la fin de la soirée. Vous imaginez ? c’était une hallu complète. Tout ça pour dire qu’ils auraient très bien pu nous snober, becter dans leur coin. Avec le temps, je me suis aperçu que le niveau des gens de ce métier était lié à leurs qualités humaines. A un moment donné les gens prétentieux dérapent toujours
En 1986, vous remportez
le césar du meilleur acteur pour « Subway ». La reconnaissance de vos
pairs vous évoque-t-il les premiers applaudissements qui vous avaient tant grisé
à 12 ans ?
J’ai dédié ma récompense à mon frère, je lui devais beaucoup de choses, dont une partie de mon identité artistique. Il était assez lunaire, dans son monde, il peignait, jardinait, Aujourd’hui, il est mort d’un cancer des os. Enfin voilà, A ce moment précis, j’ai pensé à lui, je n’avais rien préparé, c’est sorti comme ça. En quittant la scène, j’ai réalisé que je n’avais pas remercié Luc Besson. Je m’en veux encore aujourd’hui.
J’ai dédié ma récompense à mon frère, je lui devais beaucoup de choses, dont une partie de mon identité artistique. Il était assez lunaire, dans son monde, il peignait, jardinait, Aujourd’hui, il est mort d’un cancer des os. Enfin voilà, A ce moment précis, j’ai pensé à lui, je n’avais rien préparé, c’est sorti comme ça. En quittant la scène, j’ai réalisé que je n’avais pas remercié Luc Besson. Je m’en veux encore aujourd’hui.
Vous ne regrettez pas
non plus d’avoir refusé le rôle de Jacques Maillol dans le Grand Bleu ?
Il faut replacer les choses dans leur contexte. D’abort, j’ai beaucoup travaillé sur le grand bleu, On plongeait avec Luc Besson, avec les dauphins, c’était super excitant. Et puis je me suis dit que j’avais déjà tourné le grand bleu en tournant Greystoke. Au lieu d’un singe, on me collait un poisson ! La prochaine fois ça sera quoi ? un phoque, un chien, une vache ? j’adore Luc, on est pote ,on a le même univers, mais non, je ne le sentais pas. Je ne voulais pas devenir Alain Bougrain-Dubourg du cinéma.
Il faut replacer les choses dans leur contexte. D’abort, j’ai beaucoup travaillé sur le grand bleu, On plongeait avec Luc Besson, avec les dauphins, c’était super excitant. Et puis je me suis dit que j’avais déjà tourné le grand bleu en tournant Greystoke. Au lieu d’un singe, on me collait un poisson ! La prochaine fois ça sera quoi ? un phoque, un chien, une vache ? j’adore Luc, on est pote ,on a le même univers, mais non, je ne le sentais pas. Je ne voulais pas devenir Alain Bougrain-Dubourg du cinéma.
Source
http://tempsreel.nouvelobs.com/cinema/20120714.CIN8155/christophe-lambert-quand-j-ai-signe-highlander-je-parlais-anglais-comme-l-inspecteur-clouzot.html
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