En 1987, Zachary Sklar, journaliste et professeur de
journalisme à la Columbia University Graduate School of Journalism, rencontre
Jim Garrison et commence à écrire avec lui un manuscrit dans lequel Garrison se
remémore son travail sur l'enquête. À l'origine écrit comme un livre d'étude à
la 3e personne, le projet se transforme en récit policier à la 1re personne[4].
Le livre On the Trail of the Assassins est finalement édité en 1988. Un
exemplaire est donné un jour par l'éditrice Ellen Ray à Oliver Stone[3]. Ce
dernier le lit rapidement et achète très vite les droits pour 250 000 dollars,
qu'il paie lui-même. Stone rencontre ensuite Garrison et le questionne pendant
3 heures. Le réalisateur est surpris par l'attitude de Garrison et pense qu'il
« a fait beaucoup d'erreurs. Il a eu confiance en beaucoup d'excentriques et a
suivi beaucoup de fausses pistes ».
Oliver Stone ne souhaite cependant pas faire un film sur la
vie de Jim Garrison. Il achète alors les droits du livre Crossfire: The Plot
That Killed Kennedy de Jim Marrs. Le but de Stone est de faire tomber le «
mythe » de la Commission Warren. Il explique que pour combattre un mythe, il
faut parfois créer un contre-mythe. Stone continue de lire d'autres
ouvrages sur le sujet.
En décembre 1989, alors qu'il est en pré-production de son
film The Doors, Stone se rapproche des studios pour produire son film. Il
rencontre alors des exécutifs de Warner Bros., qui lui proposent un film sur
Howard Hughes[3]. Il leur « vend » cependant l'idée de JFK. Cela plait beaucoup
au Directeur général de Warner Bros, Terry Semel, qui a déjà produit des films
politiques controversés comme Les Hommes du président, À cause d'un assassinat
ou encore La Déchirure
Après avoir reçu un budget de 20 millions par la Warner,
Stone débute l'écriture du script avec l'aide du journaliste Zachary Sklar, qui
avait aussi édité Crossfire: The Plot That Killed Kennedy de Jim Marrs. Ils
mettent en commun toutes leurs recherches. Stone lui explique qu'il souhaite en
faire un film d'enquête, dans la veine de Z de Costa-Gavras et Rashōmon de
Kurosawa[4]. Stone explique que le titre JFK renvoie à celui de Z, comme un «
code ».
Après avoir écrit un premier jet, Oliver Stone comprend que
le budget du film doit être doublé. Un accord est alors trouvé avec Arnon
Milchan et sa société Regency pour augmenter le budget.
Pour le rôle du district attorney Jim Garrison, Stone envoie
des copies de son scénario à Kevin Costner, Mel Gibson et Harrison Ford, ces
deux derniers étant ses premiers choix. Kevin Costner refuse tout d'abord la
proposition. Cependant son agent Michael Ovitz, intéressé par le projet, aide
le réalisateur à convaincre l'acteur d’accepter ce rôle[3].
Avant cela, Costner fait d'intenses recherches sur Garrison,
allant jusqu'à le rencontrer, ainsi que ses amis et adversaires. Deux mois
après avoir signé pour le rôle en janvier 1991, son film Danse avec les loups
gagne sept oscars, il est alors considéré par le studio comme « bancable »
Plusieurs comédiens ont voulu participer au film en raison
du sujet. Martin Sheen fait la narration, le « vrai » Jim Garrison incarne
le rôle d'Earl Warren, auquel il s'était lui-même opposé. Beverly Oliver, l'un
des témoins de l'assassinat, fait une apparition. Sean Stone, le fils du
réalisateur, joue le rôle du fils ainé de Garrison. Plusieurs acteurs ont même décidé
de renoncer à leur salaire habituel pour pouvoir paraître dans le film.
Perry R. Russo, qui a été un témoin clé des conversations
entre David Ferrie, Clay Shaw et Lee Harvey Oswald, joue un petit rôle au début
du film dans la séquence où Garrison et Lou regardent la couverture de
l'assassinat à la télévision. Il incarne l'homme qui déclare qu'on devrait
donner une médaille à celui qui a tué Kennedy.
Les deux anciennes vedettes, Walter Matthau et Jack Lemmon,
jouent dans le film mais ne se rencontrent pas. Le premier interprète un membre
du Congrès, le second un témoin éventuel pour Jim Garrison.
Le labrador de la famille Garrison dans le film appartenait
en réalité à la romancière Anne Rice.
Dans la version director's cut, James Belushi apparaît dans
le rôle d'un complice du meurtre dans une scène dans Elm Street
LE TOURNAGE
Le tournage dure seulement 72 jours. Afin de tourner
l'assassinat à la Dealey Plaza de Dallas, les producteurs dépensent 4 000 000
de dollars pour refaire la Dealey Plaza telle qu'elle était en 1963. Ils durent
aussi verser une grosse somme à la ville de Dallas afin d'engager des policiers
pour détourner la circulation et fermer les rues avoisinantes pendant trois
semaines. Stone eut dix jours pour filmer la séquence. Il rencontra également
des difficultés pour obtenir l'autorisation de filmer à l'intérieur du Texas
School Book Depository. La direction l'autorisa finalement à tourner à certains
moments de la journée, mais pas plus de cinq personnes ne furent admises à
l'intérieur du bâtiment. Il fallut également cinq mois de négociations pour
obtenir l'autorisation de transformer l'édifice tel qu'il était à l'époque[6].
Le film a suscité une grande controverse à sa sortie,
plusieurs critiques accusant Oliver Stone d'avoir rajouté intentionnellement
des faits. Celui-ci a publié une version annotée de son scénario où il justifie
tous ses rajouts.
Le Washington Post a critiqué le film avant même la fin du
tournage, reprochant à Stone de prendre une certaine liberté dans la
reconstitution des faits.
Après la sortie du film, Walter Cronkite a déclaré au
critique de cinéma Roger Ebert qu'il n'y avait pas un brin de vérité dedans.
Oliver Stone a montré son film aux membres du Congrès en
décembre 1991. Cela a conduit à la loi de 1992 sur la Divulgation des
assassinats.
http://fr.wikipedia.org/wiki/JFK_(film)
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