Ce mercredi soir, sur France 2, on pourra voir Jacques Chirac, François Hollande et Nicolas Sarkozy dans un téléfilm.
En fait, il s’agit de Bernard Le Coq, Patrick Baroudé et Thierry Frémont dans « La Dernière campagne ».
Une savoureuse comédie où on retrouve aussi Bernadette (Martine Chevallier) et Claude Chirac (Anne Loiret).
Dans cette fiction décalée pleine d’humour, l’ancien président, placardisé chez lui par son clan, se met en tête d’aider le candidat François Hollande. De le conseiller et de le coacher pour qu’il gagne l’élection présidentielle.
Le tempo y est donné par de vraies images d’archives mais ce film est surtout porté par d’excellents comédiens.
Bernard Le Coq est irrésistible dans ce Jacques Chirac loufoque, parfois sénile mais souvent pertinent, qui se joue de son monde.
Pourtant, l’acteur de 62 ans, qui avait déjà revêtu les habits de Chirac dans La Conquête de Xavier Durringer, n’a jamais rencontré l’ancien président.
« Je n’ai pas partagé ses options au pouvoir mais tous ceux qui l’ont fréquenté évoquent quelqu’un de plutôt avenant, franc du collier et je suis fasciné par ces hommes politiques qui, une fois leur quête du pouvoir aboutie, trouvent une forme de sagesse. Et en tant que personnage à jouer, sans faire de caricature, c’était un véritable cadeau. »
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Le principe est le même : partir de la réalité et se permettre de tricoter le reste. « Je ne crois pas qu’on aurait pu faire la même chose avec de Gaulle, reprend le comédien. Mais notre rapport aux politiques a changé. »
source de l'info
C'est en lisant le feuilleton de fiction politique publié par Le Monde durant l'été 2010, Jacques Chirac, le roman d'un procès, que Bernard Stora a l'idée d'écrire et de réaliser un téléfilm sur ce modèle : « Un mélange de fiction entre humour et fantaisie, très documenté, sur le pouvoir et les enjeux politiques. »
Il en parle au producteur Jean-Pierre Guérin, prend contact avec les deux journalistes auteurs de ce brillant exercice, Françoise Fressoz et Pascale Robert-Diard, et, en compagnie de Sonia Moyersoen, se met à l'écriture d'une histoire qui aurait pour cadre la campagne présidentielle de 2012. Les scénaristes écrivent au rythme des événements politiques, notant les situations, travaillant sur la documentation, lisant les ouvrages qui paraissent, échafaudant des hypothèses.
Le téléfilm La Dernière Campagne est tourné en octobre avec Bernard Le Coq (Jacques Chirac), Thierry Frémont (Nicolas Sarkozy), Patrick Braoudé (François Hollande) et Martine Chevallier (Bernadette Chirac). C'est en montant les images que Bernard Stora se rend compte à quel point le film colle à l'actualité et « est prémonitoire ». En le regardant ce mercredi soir sur France 2, on ne peut qu'être saisi (et amusé) par la pertinence des dialogues, des situations et des personnages.
Bernard Stora a imaginé qu'après sa condamnation à deux ans d'emprisonnement avec sursis pour abus de confiance et prise illégale d'intérêts, Jacques Chirac, retiré de la vie politique et affaibli par la maladie, est devenu conseiller occulte de François Hollande.
Après tout, n'a-t-il pas dit, en juin 2011, sur ses terres de Corrèze, qu'il voterait pour le candidat socialiste, sauf si Alain Juppé se présentait ? Une façon pour l'ancien président de prendre sa revanche sur Nicolas Sarkozy, de l'empêcher d'être réélu et de se sentir utile à nouveau. Pour mener à bien sa mission, Jacques Chirac, quand il s'endort, se dédouble et part retrouver François Hollande dans une sorte de château de dessin animé tout de guingois.
On est dans la fable. Mais ce que se disent les deux hommes est criant de vérité. La proposition de Hollande de taxer les riches à hauteur de 75 % ? Elle vient de Chirac. « C'est de la folie », estime le candidat socialiste.
L'ancien président « coache » également Hollande sur sa façon de se comporter : « Je vous ai bien étudié à la télévision, vous avez besoin de vous peaufiner. Il faut regarder les gens dans les yeux. » Et de lui montrer l'exemple. De son côté, Nicolas Sarkozy, entouré de ses conseillers (étonnant Éric-Emmanuel Schmitt en Patrick Buisson), se moque du « ramasseur de champignons corrézien » et se persuade qu'il va gagner.
Bernard Stora assure qu'il n'a reçu aucune réaction des vrais protagonistes : « Notre but n'était pas de régler des comptes, de prendre parti pour untel ou d'être cruel, mais de montrer comment se passe une campagne. » Mais surtout, cette Dernière Campagne est l'occasion de « mettre en cause la politique devenue une entreprise de communication et une machine à faire des coups ».
Les acteurs sont excellents et transcendent ce film intelligent qui renouvelle le genre de la fiction politique à la télévision.
http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/telefilm/75029/chirac-conseiller-occulte-de-hollande.html
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