Honte, humiliation, massacre… La presse brésilienne est sous le choc après la
défaite sans appel de la Seleção face à l’Allemagne, 7-1, en demi-finale de
"son" Mondial.
Le Brésil ne remportera pas sa Coupe du Monde. Est-ce l'absence de
Neymar ? Celle de Thiago Silva? Dans les prochains jours, les analyses et autres
commentaires ne manqueront pas pour tenter d'expliquer la déroute des Auriverde
mardi soir en demi-finale de la Coupe du monde face à l'Allemagne. "Massacrés",
titre le site du quotidien Folha
de São Paulo. "Totalement dominé, le Brésil a subi la pire défaite de
son histoire."
"La plus grande honte de l'histoire", titre le journal sportif Lance,
qui parle du "chapitre le plus dramatique depuis cinquante ans", après
l'humiliation du Maracanazo - la défaite en finale de la Coupe du monde face à
l'Uruguay en 1950. Le journal estime que ce match contre l'Allemagne "a été une
torture sans comparaison pour les fans de l'équipe brésilienne". Il parle
lui-aussi d'un "massacre", et juge que l'équipe du Brésil, "méconnaissable, n'a
pas existé". Il note également l'absence notable de Neymar et Thiago Silva, des
absences qui "ont pesé sur l'équipe". Mais reconnaît que cette équipe
d'Allemagne est "charismatique".
Erreur tactique ?
Les choix du sélectionneur Felipe Scolari pour remplacer ces deux
pièces maîtresses de la Seleçao sont remis en cause. "Le Brésil s'est perdu dans
tous les secteurs du jeu. La déroute sanctionne les choix de Scolari. Bernard
(en lieu et place de Neymar) ? Une erreur, écrit O
Estado de São paulo. Dante ? Un désastre. Quant à Hulk et Fred (les
attaquants), ils seront marqués à jamais", selon le quotidien brésilien.
O Estado de São Paulo, qui titre sur la honte de Mineirao,
évoque la défaite la plus honteuse du Brésil et convoque lui aussi le fantôme du
Maracana (la fameuse défaite de 1950).
Désespoir
O
Globo revient lui longuement sur le désespoir des supporters de la
Seleçao présents à Belo Horizonte. Le quotidien de Rio décrit "la tristesse qui
les a saisis au fur et à mesure des buts allemands". "Au troisième but, le stade
a commencé à se vider", écrit O Globo, qui cite des supporters dépités,
sous le choc. "La pire humiliation de tous les temps", souffle l'un d'eux
pendant le match. "Je n'ai jamais vu ça de ma vie", bredouille un autre. "Le
Brésil dort dans son camp, l'Allemagne est seule sur le terrain." "Je suis sans
voix. Je ne reconnais pas la sélection. Les joueurs ont perdu leur force."
Pour le quotidien, Dilma Roussef pourrait faire les frais de cette
incroyable déconvenue. Alors que dans la semaine, la presse brésilienne avait
fait état de sondages favorables à une classe politique plutôt discréditée avant
le Mondial - "l'effet Coupe du monde" - , la présidente Dilma Roussef,
abondamment sifflée lors du match d'ouverture face à la Croatie, a de nouveau
été copieusement huée à la fin de la première période.
A lire également, le portrait prémonitoire consacré par le site polonais Sport à
Miroslav Klöse, "le meilleur buteur allemand est polonais". Klöse détient
aujourd'hui le record toute catégorie de buts marqués en Coupe du Monde : 16
buts !
http://www.courrierinternational.com/article/2014/07/08/la-selecao-s-effondre-le-bresil-en-etat-de-choc
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