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jeudi 20 octobre 2011

METROPOLIS, l'histoire d'un film culte



A l'occasion de l'exposition et de la rétrospective Metropolis à la Cinémathèque française, retour sur l'aventure d'un film unique, considéré comme le premier chef d'oeuvre de la science-fiction. http://www.lexpress.fr/

Après le succès de l'exposition Stanley Kubrick -100 000 visiteurs-, la Cinémathèque française consacre une série de rétrospectives et une exposition, depuis le 19 octobre, à ce qui est considéré aujourd'hui comme le premier chef d'oeuvre de la science-fiction. Cinq choses à savoir sur Metropolis de Fritz Lang.

Metropolis est boudé à sa sortie

"On se donne un mal fou avec un tas de gens intelligents pour faire le meilleur film possible et on se fait éreinter par la critique", confie Fritz Lang à L'Express le 6 juillet 1961. Et Metropolis ne fait pas exception. A sa sortie, le public et la critique apprécient, comme Bunuel, "la technique si parfaite" de Fritz Lang mais n'adhèrent pas à l'idéologie "rétrograde" du scénario de Thea von Harbou. "J'ai récemment vu le film le plus stupide", écrit ainsi H.G. Wells, l'auteur de La guerre des mondes, le 17 avril 1927 dans les colonnes du New York Times. Echec critique et commercial en Allemagne et ailleurs.

Avec ce film, Fritz Lang a ruiné le cinéma allemand

36 000 figurants, 310 jours et 60 nuits de tournage, 620 km de pellicule, Metropolis est un film hors norme. Avec cette superproduction, la Ufa, le plus grand consortium cinématographique européen des années 20, comptait rivaliser avec Hollywood. Tandis que le budget de Metropolis explose, les studios de Babelsberg se séparent de plus de 1000 employés, signent un accord avec la Paramount et la MGM, et sont finalement rachetés par le capitaine d'industrie Alfred Hugenberg en 1927. Bien qu'il s'en défende, Fritz Lang conservera, tout au long de sa carrière, la réputation de "l'homme qui a ruiné la Ufa". De quoi suciter la méfiance des producteurs hollywoodiens!

L'incroyable histoire d'une bobine

A la première du film à l'Ufa-Palast am Zoo de Berlin, le 10 janvier 1927, Metropolis durait plus de trois heures. Critiques désastreuses et second montage. Remonté, raccourci, amputé à maintes reprises, en 1984, lorsque Giorgio Moroder le colorise, il ne reste que 80 minutes de film. La Fondation Friedrich Wilhelm Murnau entreprend un long travail de reconstitution. En 2001, il semble acquis qu'une demi-heure du film est définitivement perdue. Rebondissement en 2008, une copie originale de Metropolis est retrouvée en Argentine. La version originale restaurée est présentée au festival de Berlin en 2010.

Le premier film inscrit au registre de l'Unesco

En effet, entretemps, le film a acquis son statut de chef d'oeuvre lors d'une ressortie à la fin de la Seconde guerre mondiale. La Fondation Murnau propose en 2001 que le négatif reconstitué et restauré de Metropolis soit inscrit au registre Mémoire du Monde de l'Unesco. L'Unesco reconnaît que la fiction de Fritz Lang est "devenue le symbole d'un modèle d'architecture cinématographique du futur". Un seul autre film de fiction aura cet honneur, Los Olivados de Luis Buñuel, en 2003.

L'affaire est entendue: Metropolis, inspiré par le futurisme et Aelita, un film de martiens russe, a influencé l'esthétique de la SF au cinéma. Le design de C-3PO dans Star wars, le commissariat de Blade Runner, les ouvriers dans The Wall, les voitures volantes du Cinquième élément, que de références à l'oeuvre de Fritz Lang. Ce que l'on sait moins en revanche, c'est que l'imagination du cinéaste d'origine autrichienne a pesé sur l'apparition d'une nouvelle technologie, le visiophone. Une séquence du film montre en effet une conversation téléphonique par écrans interposés.

Bonus: Des invités célèbres sur le plateau

Alfred Hitchcock part en Allemagne en 1924. Il travaille aux studios Babelsberg comme décorateur et scénariste. Dans ce cadre, le jeune Hitch assiste pour se perfectionner au tournage du Dernier des hommes de Murnau et à celui de Metropolis de Lang. S.M. Eisenstein vient également observer le travail du "Meister" (maitre), Fritz Lang. Curt Siodmak, journaliste au moment du tournage, se fait engager comme figurant pour y assister
source
http://www.lexpress.fr/culture/cinema/cinq-choses-a-savoir-sur-metropolis-de-fritz-lang_1015169.html?xtor=x



Plus de 80 ans après sa sortie, Metropolis, chef d'oeuvre muet du réalisateur Germano-Autrichien Fritz Lang (1890-1976), va enfin pouvoir être visionné dans sa version originale après la découverte d'une copie originale contenant la quasi-totalité des scènes manquantes, soit près de 25 minutes de pellicule.



En dépit de la mauvaise qualité des images retrouvées, il est donc désormais possible de compléter ce long-métrage réalisé en noir et blanc en intégrant les scènes manquantes.



Parmi elles, deux scènes sont particulièrement importantes pour la compréhension et la structure du film. L'une montre un taxi circulant dans la ville futuriste divisée en deux, où Freder Fredersen, le fils du dirigeant de la ville haute de Metropolis, tombe amoureux de Maria, une femme de la ville basse. L'autre présente une dispute entre deux personnages secondaires.


Metropolis (voir des extraits du film 1, 2 et 3) a été présenté pour la première fois en janvier 1927 à Berlin. Boudé à sa sortie par les critiques et le public, les représentants de la production américaine Paramount décident de couper quelques scènes du film allemand le plus cher jamais réalisé à l'époque afin de simplifier l'action. La version originale, projetée à Berlin jusqu'en mai 1927, a ensuite été considérée comme perdue pour toujours.



L'hebdomadaire allemand DieZeit a reconstitué le parcours de cette incroyable résurrection. Tout commence avec Adolfo Z. Wilson, responsable à Buenos Aires de la société de distribution Terra Film. En 1928, il fait l'acquisition de la version longue de Metropolis et l'envoie en Argentine afin de la montrer à l'écran. Peu de temps après, Manuel Peña Rodriguez, un critique de cinéma, met la main sur les bobines, les ajoutent à sa collection personnelle, puis, dans les années 60, les revend au Fond national artistique argentin où - encore aujourd'hui! - personne ne semble vraiment prendre conscience de la valeur de cette pellicule.


En 1992, une copie des bobines rejoint les collections du Musée du cinéma de Buenos Aires. Quand il y a un an, Paula Félix-Didier devient la conservateure de l'institution, son ex-mari, directeur du département cinéma du Musée des arts latino-américains, lui raconte une récente conversation avec le directeur d'un ciné club. L'homme se souvient avoir été surpris par la longueur du Metropolis projeté il y a des années. Une plongée dans les archives et voilà la version quasi-complète de Metropolis retrouvée.



Quasi-complète car il manque encore une courte séquence dans laquelle Freder Fredersen attend Maria dans une cathédrale où un moine prédit l'apocalypse.

source
http://www.lexpress.fr/culture/cinema/l-incroyable-redecouverte-de-metropolis_522756.html

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